le Parlement suisse parle de vos pauses

Les employeurs ont le droit d’exiger que leurs employés pointent pour utiliser les toilettes. Un élu centriste veut changer cela.Image : Watson/Keystone

Un conseiller national demande que les pauses toilettes soient désormais considérées par la loi comme du - de travail. Évident? Certainement pas.

Le conseiller national tessinois Giorgio Fonio demande que le Conseil fédéral élabore, les partenaires sociaux, la base légale des pauses toilettes payantes.

Comme l’explique Fonio à 20 minutes, « aller aux toilettes est un besoin physiologique et doit donc être inclus dans le - de travail ».

L’homme politique de centre-droit Giorgio Fonio siège au Conseil national depuis décembre 2023.Image : clé de voûte

Mais cela n’est-il pas déjà réglé depuis longtemps ? Étonnamment, non…

Lacune du droit du travail

En principe, les pauses sont inscrites dans le droit du travail. Mais l’article 15 ne traite que de la durée des pauses, pas de leur objet. Il y a ici une lacune dans la loi.

Et cette lacune a récemment donné lieu à un jugement qui fait jurisprudence. Le tribunal cantonal de Neuchâtel a décidé que les pauses toilettes étaient considérées comme des interruptions de travail, au même titre que les autres courtes pauses. Les patrons ont donc le droit d’exiger que leurs salariés pointent pour utiliser les toilettes.

Mais dans la pratique, cette consigne est rarement respectée. Interrogée par nos soins en octobre, l’Union patronale suisse estimait qu’aller aux toilettes «fait partie du - de travail rémunéré dans la grande majorité des cas».

Dans ce cas, la proposition de Giorgio Fonio devrait être adoptée sans problème, n’est-ce pas ?

Les affaires et la politique reposent sur le pragmatisme

Pas tout à fait. Malgré les lacunes de la loi, tout le monde ne voit pas la nécessité d’agir. Le directeur de l’Union suisse des arts et métiers, Urs Furrer, souligne par exemple que le pragmatisme règne dans l’artisanat et qu’aucune réglementation n’est nécessaire :

« Il n’est pas nécessaire d’aller en justice ou de créer une nouvelle loi pour chaque problème »

La conseillère nationale de l’UDC, Diana Gutjahr, s’exprime également contre la réglementation légale des pauses toilettes. Pour elle, cette proposition équivaut à de la « microgestion ». Si nous sommes favorables, nous devrions également réglementer les pauses cigarettesdes exercices d’étirement ou de courtes promenades.

Dans l’entreprise de Diana Gutjahr, les salariés ne doivent pas pointer lorsqu’ils vont aux toilettes. Pourtant, le sujet est régulièrement évoqué, car certains salariés prennent des pauses plus longues et plus fréquentes que la moyenne. “Ce qui détruit aussi l’ambiance dans l’équipe”, explique-t-elle à 20 minutes.

Diana Gutjahr, conseillère nationale UDC (TG) prend la parole lors d'une conférence de presse du comité non partisan

Diana Gutjahr, politicienne de l’UDC, dirige avec son mari une entreprise de construction métallique et métallique. Image : clé de voûte

Sur ce point, Gutjahr et l’initiateur de la motion sont d’accord. Il veut également éviter les abus lors des pauses toilettes. « Dans de tels cas, il faut agir », explique-t-il. En fin de compte, la notion de confiance doit prévaloir, estime-t-il.

L’actualité en Suisse est ici

Traduit et adapté par Noëline Flippe

 
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