à Bordeaux, des bureaux transformés en logements pour précaires

à Bordeaux, des bureaux transformés en logements pour précaires
à Bordeaux, des bureaux transformés en logements pour précaires

UUn lit pliant a été installé, entre le paperboard et le bureau, dans ce petit espace initialement dédié aux séances de coaching professionnel. Muhammet a reçu un double de clé et pourra y dormir pendant trois mois. Dans cet ancien studio transformé en bureau, un placard lui a été attribué, et une salle de bain et une kitchenette ont été mises à sa disposition.

Les Bureaux du cœur, association fondée à Nantes en 2019, facilite la mise en relation entre partenaires sociaux et entreprises afin de proposer des locaux professionnels à des personnes seules en situation de précarité. Ces espaces sont transformés en logements et sont mis gratuitement à disposition le soir et le week-end, lorsque les bureaux sont inoccupés. Présente à Bordeaux depuis 2022, l’association collabore avec huit entreprises locales, appelées « hébergeurs », et a déjà accueilli une quinzaine de personnes.

Contrat à durée indéterminée, sans hébergement

Ce lundi 16 décembre au soir, Olivier Richard ouvre son bureau pour recevoir son troisième invité en un an. « Cela me semble évident. Il y a des endroits où il n’y a personne la nuit et qui pourraient être utilisés », partage le gérant d’Optimum Humanis. De 8h à 19h, le lieu sera dédié aux séances de coaching, et la nuit, il sera occupé par Muhammet. « Ce n’est pas du tout restrictif. Nous nous retrouverons parfois pour prendre un café ensemble et discuter. C’est simple : 99 % des gens sont bons et honnêtes, alors pourquoi hésiter ? »

« Pour un homme célibataire, c’est très difficile de trouver un logement. Seuls 40% des réfugiés parviennent à trouver un logement »

Muhammet a quitté la Turquie pour arriver en en 2021. A 26 ans, cet ouvrier est désormais en CDI dans une entreprise de BTP basée à Bordeaux. « Ici, il y a du travail, mais pas de logement », déplore-t-il. Le conseiller en insertion professionnelle de la Fondation COS Alexandre Glasberg, partenaire social de cet accueil, abonde dans le même sens : « Pour un homme seul, c’est très difficile de trouver un logement. Seuls 40 % des réfugiés parviennent à trouver un logement. A Bordeaux, le marché est extrêmement tendu. »

Sans indemnité

« Combien dois-je payer pour être ici ? » » Initialement hébergé à Ambarès-et-Lagrave, Muhammet peut désormais occuper gratuitement le bureau pendant trois mois, lui permettant de se mettre plus rapidement au travail. « Une parenthèse » dans l’espoir de retrouver enfin un logement stable. « L’objectif est qu’à la fin de cette période d’accueil, il y ait un vrai logement et qu’on évite de retourner à la rue », explique Olivier Quoy, délégué des Bureaux du cœur à Bordeaux.

Une fois installé, une convention d’accueil est signée entre l’entreprise, la structure d’accompagnement et le client, une formalité pour garantir un cadre de sécurité et d’accompagnement pendant toute la durée de l’accueil. “Je vais être heureux ici”, confie Muhammet, assis sur le lit, qui espère pouvoir un jour reprendre son ancien métier de conseiller d’orientation scolaire et “peut-être travailler dans un endroit comme celui-ci”. ajoute. il a souri.

 
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