Un énoncé économique dénoncé par le Bloc et suivi de près par l’industrie

Le député bloquiste de Manicouagan dénonce le déficit croissant du gouvernement fédéral ainsi que la stratégie d’Ottawa visant à protéger la frontière canado-américaine, dévoilée lors de la présentation de l’énoncé économique de l’automne. De son côté, l’Association de l’aluminium du Canada estime que les investissements de 1,3 milliard $ d’Ottawa pour sécuriser la frontière pourraient calmer les ardeurs du futur président américain et son intention d’imposer des tarifs douaniers sur les exportations canadiennes.

Ça brasse à Ottawa, souffle la députée bloquiste de Manicouagan, Marilène Gill. Sérieusement, c’est du jamais vu, on vit des moments historiquesajoute-t-elle en référence à la crise politique qui a frappé la capitale lundi à la suite de la démission surprise de la ministre fédérale des Finances, Chrystia Freeland.

Elle juge que la ministre Freeland a renié le gouvernement fédéral et le premier ministre Justin Trudeau, quelques heures avant le dépôt de la mise à jour économique.

Le ministre de la Sécurité publique, des Institutions démocratiques et des Affaires intergouvernementales, Dominic LeBlanc, a succédé à Chrystia Freeland au poste de Finances. (Photo d’archives).

Photo : CBC Nouvelles

L’énoncé économique de l’automne ne contient aucune grande nouvelleselon elle, et attire surtout l’attention en raison du déficit budgétaire de 61,9 milliards de dollars.

Ottawa justifie l’augmentation de 21,8 milliards de dollars du déficit par dépenses imprévuestelles que les dépenses liées à revendications des peuples autochtones et les allocations versées pendant la pandémie de COVID-19.

Ce qu’on voit, c’est un gouvernement qui dépense énormément et en plus, quand je parlais de frontières, on a l’impression d’une improvisationdénonce le député.

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Marilène Gill indique que le Bloc Québécois souhaite que de nouvelles élections fédérales soient déclenchées dès le retour des Fêtes. (Photo d’archives).

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Malgré les 1,3 milliard de dollars investis par le gouvernement fédéral pour sécuriser la frontière canado-américaine, Marylène Gill remet en question sa stratégie.

Nous n’avons pas de plan associé à cela. Nous ne savons pas comment l’argent sera dépensé. C’est inquiétant.

Une citation de Marilène Gill, députée de Manicouagan (Bloc du Québec)

De son côté, Ottawa explique que ces sommes seront distribuées à diverses agences et ministères, tels que Sécurité publique Canada, l’Agence des services frontaliers du Canada ainsi que la Gendarmerie royale du Canada pour démontrer clairement qui tente de contourner les points de contrôle frontaliers […] sont bloqués.

Le député de Manicouagan estime qu’Ottawa devrait offrir aux entreprises des garanties de prêts pour que les entreprises deviennent plus compétitives et se protéger en cas de tarifs douaniers imposés par la future administration américaine.

L’Association de l’Aluminium se prépare

La déclaration économique d’Ottawa arrive à un moment inquiétant pour le secteur industriel de la Côte-Nord, qui craint que les tarifs américains n’affectent la région de manière disproportionnée.

Dans ce contexte, la déclaration ne mentionne pas explicitement l’aluminiummais le président de l’Association de l’aluminium du Canada, Jean Simard, dit surveiller depuis Ottawa certaines mesures fiscales qui pourraient s’appliquer aux entreprises canadiennes et québécoises.

Je pense ici au crédit d’impôt pour investissement dans les technologies propresindique Jean Simard, citant les innovations de l’industrie qui visent à décarboner actifs de production.

Il souligne que les investissements d’Ottawa visant à renforcer la sécurité à la frontière canado-américaine et à lutter contre le crime organisé peuvent contribuer à répondre aux attentes américaines en matière de gestion des frontières et ainsi, assainir le climat des affaires entre Ottawa et Washington.

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Jean Simard, de l’Association de l’aluminium du Canada, estime que les tarifs affecteront davantage l’économie américaine. (Photo d’archives)

Photo : - / Christian Patry

Le gouvernement, dans cette déclaration, semble avoir pris des mesures pour répondre à certaines attentes. Est-ce que cela sera suffisant ? Est-ce la bonne façon de l’aborder ? L’avenir nous le dira…

Une citation de Jean Simard, président-directeur général de l’Association de l’aluminium du Canada

En novembre, le président élu Donald Trump a menacé d’imposer des droits de douane de 25 % sur tous les produits entrant aux États-Unis en provenance du Canada et du Mexique « jusqu’à ce que les drogues, en particulier le fentanyl, et tous les immigrants illégaux cessent d’envahir les États-Unis ». [les États-Unis] ».

Pour notre part, il est certain que des droits de douane de 25 % ont un effet dévastateur sur les marchés aux États-Unis. […] et on le ressentira à court et moyen terme» répond l’Association de l’aluminium du Canada.

The Alouette aluminum smelter facilities in Pointe-Noire.

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L’aluminerie Alouette de Sept-Îles est la plus grande aluminerie des Amériques et produit l’équivalent de tout l’aluminium produit annuellement aux États-Unis. (Photo d’archives)

Photo: Courtesy: Aluminerie Alouette

Interrogé sur une éventuelle transition de l’industrie de l’aluminium vers d’autres marchés internationaux afin de s’affranchir du marché américain, Jean Simard indique qu’il est certain que les entreprises nord-américaines évaluent leurs options selon différents scénarios.

Mais l’industrie ne peut pas faire ce changement de direction du jour au lendemain, prévient Jean Simard, étant donné que certains producteurs d’aluminium canadiens ont des obligations contractuelles avec des clients américains.

 
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