La condamnation de Nicolas Sarkozy pour corruption et trafic d’influence pourrait être définitivement confirmée ce mercredi par la Cour de cassation. Une décision qui ouvrirait également la voie au port d’un bracelet électronique pour l’ancien président de la République.
La Cour de cassation doit rendre sa décision concernant Nicolas Sarkozy ce mercredi 18 décembre. L’ancien chef de l’Etat pourrait être déclaré définitivement coupable, sans recours, dans l’affaire des « écoutes » de Paul Bismuth. A court terme, il risque aussi de se faire poser un bracelet électronique.
L’affaire dite des « écoutes » a conduit Nicolas Sarkozy à être reconnu coupable d’avoir noué un pacte de corruption avec l’ancien magistrat Gilbert Azibert. Le pacte consistait pour le magistrat à fournir des informations sur la procédure Bettencourt alors en cours.
En échange, Nicolas Sarkozy a promis de lui donner « un coup de main » pour obtenir un poste à Monaco. Le magistrat n’a jamais obtenu le poste à Monaco mais pour la justice, l’intention de commettre de la corruption suffit à le caractériser.
Un dossier établi sur la base d’écoutes de la ligne secrète de Nicolas Sarkozy, ouverte au nom de « Paul Bismuth », le nom d’un ancien camarade de lycée. Sur cette ligne, il communiquait secrètement avec son avocat de l’époque, Thierry Herzog, qui était en contact avec Gilbert Azibert.
Trois ans d’inéligibilité
Concrètement, la Cour de cassation peut confirmer la condamnation prononcée par la cour d’appel, infirmer partiellement la condamnation et ordonner un nouveau procès (c’est ce qu’elle a décidé notamment pour François Fillon ou Patrick Balkany) ou encore annuler totalement la condamnation prononcée sans nouveau procès. .
Lors de l’audience, le procureur général a recommandé le rejet de tous les arguments avancés par la défense et donc la confirmation des condamnations. Parmi les vingt arguments de la défense figure encore la légalité des écoutes téléphoniques entre un avocat et son client. La défense de Nicolas Sarkozy continue d’affirmer que l’ensemble de la procédure est illégale bien qu’elle ait été validée à plusieurs reprises par différentes autorités.
Pour rappel, dans cette affaire, Nicolas Sarkozy avait été reconnu coupable de « corruption » et de « trafic d’influence ». En mai 2023, la cour d’appel a confirmé sa peine en première instance à trois ans de prison, dont un an à purger sous bracelet électronique.
L’ancien chef de l’Etat a également écopé de trois ans d’inéligibilité et de privation de ses droits civiques. Si la Cour de cassation confirme la décision rendue en appel, la condamnation de l’ancien président de la République deviendrait donc définitive.
Un bracelet électronique ?
Si la Cour de cassation valide sa condamnation, Nicolas Sarkozy ne sera plus équipé de bracelet électronique à partir de ce mercredi. Concrètement, la Cour de cassation devra transmettre son arrêt à la cour d’appel. Ce dernier transmettra ensuite les éléments au service de l’application des peines de Paris – Nicolas Sarkozy étant domicilié dans la capitale.
L’ancien président serait alors convoqué par un juge de l’application des peines pour être entendu sur les modalités du bracelet (calendriers, obligations…). Ce dernier, après saisine du Service pénitentiaire d’insertion et de probation (SPIP), rendrait alors un jugement ou une ordonnance fixant notamment la date d’équipement.
Concrètement, si cela se produit, des techniciens du SPIP se déplaceraient à son domicile pour installer les boîtiers de réglages dans le logement qu’il occupe avec Carla Bruni ainsi que le bracelet autour de son pied.
Nicolas Sarkozy pourrait ainsi être armé en plein procès sur des soupçons de financement libyen de sa campagne présidentielle de 2007, qui débute le 6 janvier. Mais ses avocats ont déjà laissé entendre qu’ils tenteraient d’obtenir un délai pour ne pas perturber les débats. au tribunal. Par ailleurs, Nicolas Sarkozy aura 70 ans fin janvier et sera donc en âge de demander une libération conditionnelle, c’est-à-dire d’être exempté de bracelets électroniques.
Vincent Vantighem with Céline Hussonnois-Alaya