Environnement Canada a révélé les 10 événements météorologiques les plus importants au Canada en 2024. Plus de la moitié d’entre eux se sont produits dans l’Ouest et le Nord.
Le classement prend en considération de nombreux facteurs, tels que les conséquences pour les Canadiens, la taille de la zone géographique touchée et les effets économiques et environnementaux, ainsi que la durée pendant laquelle le phénomène a retenu l’attention des médias.
Le classement, qui a lieu depuis 1996, est plus que jamais d’actualité, estime Chantal McCartin, spécialiste des sciences physiques à Environnement Canada.
Quand [le classement] a commencé, nous avons eu de la difficulté à trouver 10 événements météorologiques significatifs survenus au large des côtes canadiennes. En 2024 et ces dernières années, c’est vraiment le contraire
explique-t-elle.
On pourrait presque entrer dans le top 20, si on le voulait. Le défi est vraiment de n’en choisir que 10.
Dans l’Ouest, l’Alberta a été la première à subir une série d’événements : froids extrêmes, tempêtes de grêle, incendies de forêt et canicule ont marqué les différentes saisons de la province.
Environnement Canada considère également que le phénomène climatique le plus important au pays est l’incendie de forêt qui a frappé la municipalité de Jasper à la fin du mois de juillet.
Au final, l’incendie a coûté des centaines de vies et causé plus de 880 millions de dollars en dommages assurés, en plus de détruire 33 000 hectares du parc national, considéré comme l’un des joyaux des Rocheuses.
L’incendie a détruit 358 maisons et entreprises à Jasper. (Photo d’archives)
Photo : La Presse Canadienne
La tempête de grêle survenue en août dans la ville de Calgary a également laissé des traces cette année. C’était le catastrophe météorologique la plus coûteuse
de l’histoire de la métropole.
Calgary est souvent appelée la capitale canadienne en ce qui concerne ce phénomène météorologique. Pourtant, personne n’était préparé à une tempête de grêle d’une telle intensité
explique Chantal McCartin.
Avec une facture de 2,8 milliards de dollars en biens assurés, le Bureau d’assurance du Canada (BAC) classe cette catastrophe naturelle comme la deuxième plus coûteuse de l’histoire du Canada.
Alors que les Maritimes connaissaient une chaleur étouffante au début de la saison estivale, l’Alberta a connu un mois de juin inhabituellement froid.
L’Alberta a connu un froid intense entre le 15 et le 20 juin. Quarante-six records quotidiens de températures minimales y ont été enregistrés
précise Chantal McCartin.
Le 18 juin, des chutes de neige allant jusqu’à 30 cm ont même été enregistrées à l’ouest de Calgary.
La Colombie-Britannique n’est pas épargnée
Le froid a particulièrement touché l’ouest du pays au cours des deux premières semaines de janvier, de la Colombie-Britannique à la Saskatchewan, en passant par l’Alberta.
Entre le 10 et le 17 janvier, les trois provinces ont battu des records de froid, dont 60 en Colombie-Britannique et 125 en Alberta.
Dans certaines régions, le refroidissement éolien a atteint -50.
La Colombie-Britannique a également enregistré le décès de 36 personnes sans abri à cause du froid au cours des deux premières semaines de janvier.
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Une femme marche dans le froid à Vancouver, le 12 janvier 2024. (Photo d’archives)
Photo : - / Ben Nelms
L’épisode de gel a coûté plus de 180 millions de dollars aux trois provinces de l’Ouest.
En plus du froid, la Colombie-Britannique a également subi de fortes inondations en janvier et octobre en raison d’un phénomène climatique appelé rivière atmosphérique, qui a provoqué de fortes précipitations.
Les pluies torrentielles du mois d’octobre ont causé, entre autres, la mort de cinq personnes dans la province.
Le Grand Nord face à la chaleur
Si l’Ouest a battu des records de froid en hiver, des températures bien au-dessus des normales ont été observées cet été dans l’Arctique, oscillant entre 10 et 15°C au-dessus des normales.
La ville d’Inuvik, entre autres, a atteint un nouveau record de chaleur entre le 6 et le 8 août, avec une température de 34,8°C y ayant été enregistrée.
Ce qui rendait les choses encore plus difficiles, c’était que les températures restaient élevées la nuit en raison des longues heures de clarté empêchant les bâtiments de se rafraîchir efficacement.
souligne Chantal McCartin.
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Inuvik est située à un peu plus de 200 km au nord du cercle polaire arctique. (Photo d’archives)
Photo : - / Mario De Ciccio
Même si l’Occident a été particulièrement touché cette année, l’expert ajoute que c’est l’ensemble du pays qui devra se préparer à faire face à des phénomènes météorologiques plus fréquents et plus intenses.
Alors que nous tournons la page vers 2024, une chose est claire : la tendance de cette année suggère que 2025 sera probablement une autre année remplie de défis.
dit-elle.
Phénomènes météorologiques les plus marquants de 2024
- Feu de forêt à Jasper
- Les ouragans Debby et Béryl au centre du pays
- Un mois de janvier glacial dans l’Ouest
- Rivières atmosphériques en Colombie-Britannique
- Tempête de grêle à Calgary
- Un été d’inondations en Ontario
- Une vague de chaleur dans l’Arctique
- Un hiver froid au Cap-Breton
- Un été chaud dans les Maritimes et froid en Alberta
- Feux de forêt dans l’ouest du Labrador
Source : Environnement Canada