Dakhla Atlantique port project: An ambitious global dynamic

Dakhla Atlantique port project: An ambitious global dynamic
Dakhla Atlantique port project: An ambitious global dynamic
Cent fois sur le terrain… il faut revenir, c’est ce que j’ai conseillé à mes étudiants tout au long de mon parcours. Le retour d’expérience est en effet essentiel pour quiconque souhaite avancer en toute sécurité. Cela permet de corriger le passé, de valoriser les projets et d’optimiser les objectifs.

J’en trouve régulièrement la preuve dans cet ancien Royaume du Maroc, que j’ai parcouru pendant plusieurs décennies, observant attentivement les multiples axes de développement qu’il mène avec sagesse et détermination. Parmi ceux-ci, la mise à l’eau du port de Dakhla Atlantique a une valeur symbolique.

Le monde a été étonné par cette décision royale. Mais cela ne m’a en rien surpris car je le vois dans la dynamique qui a débuté en 1912, avec la décision de construire le port de Casablanca, là où il n’y avait qu’une ville de quelques milliers d’habitants. .

En une dizaine d’années, ce port est devenu le cœur économique et le poumon économique du pays. Puis ce fut Tanger Med, engagé en 2007. Moins de vingt ans plus tard, le port est classé 19ème mondial pour le trafic de conteneurs. Le Royaume entre dans le top 20, aux côtés de la Chine, de Singapour, de la Corée, des États-Unis, de Hong Kong, des Émirats arabes unis, de la Malaisie, des Pays-Bas, de la Belgique, de la Thaïlande, de Taiwan et du Vietnam. C’est le seul pays africain à appartenir à ce club restreint. Viennent ensuite les routes qui, de Tanger à Guerguerat, confèrent au Maroc la fonction de transport public international du nord de l’Europe au sud de l’Afrique. C’est de cela dont il s’agit, car c’est la seule voie terrestre. Il n’y a en effet rien plus à l’Est, de l’Algérie à l’Egypte. Ce sont des routes de qualité supérieure, qui ont nécessité de lourds investissements. Au même moment, arrivait le train à grande vitesse de Tanger à Marrakech.

Autant de plans d’actions qui contribuent à la transformation globale du territoire qui se dessine aujourd’hui sous nos yeux.

C’est dans cette perspective multidimensionnelle qu’il faut considérer ce projet de port atlantique de Dakhla que vient de lancer Sa Majesté Mohammed VI.

Sa position centrale souligne d’emblée qu’elle ne tend pas à satisfaire uniquement les intérêts locaux. La région de Dakhla en tirera sans doute de nombreux bénéfices très avantageux, car elle deviendra très vite un pôle majeur d’activités multiples, mais la dynamique sera nécessairement d’ordre international. Épicentre géophysique d’un système maritime correspondant à un tiers de notre planète, Dakhla rayonnera jusqu’au pôle Nord, au pôle Sud et au continent américain. C’est ce qui nous attend dans les années à venir.

Ce pur produit d’un Acte de souveraineté dispose de nombreux atouts politiques pour réussir cette aventure hors les murs. Ses fondamentaux sont solides. Le Maroc continue d’étendre son influence politique, non seulement sur le continent africain mais dans le monde entier, grâce à la stabilité de ses institutions démocratiques, son État de droit qui inspire confiance aux investisseurs étrangers et sa capacité à instaurer un « vivre ensemble » pacifique et respectueux. » entre les peuples. Son économie est renforcée par un bon équilibre public-privé garantissant sécurité et dynamisme.

Enfin, les réformes sociales et la dernière en cours sur la généralisation de l’assurance maladie, façonnent depuis un quart de siècle le pays autour d’une classe moyenne soucieuse de stabilité et de paix sociale.

Ce programme d’action doit cependant être structuré autour de 3 types d’objectifs concrets : engager les États africains, européens et américains à devenir des partenaires responsables ; identifier les domaines spécifiques de développement dans les 3 secteurs primaire, secondaire et tertiaire sur la base d’une coopération public-privé ; créer des institutions dédiées à Dakhla pour fournir assistance et conseils selon les besoins.

Sur ce dernier point, un système de recherche et développement pensé en termes continus plutôt que ponctuels, avec une mission d’innovation durable, favoriserait la permanence de l’analyse, de l’évaluation et de la maîtrise des risques, conditions d’une « conduite managériale systémique ». en alerte permanente.

La création de formations pluridisciplinaires de 3e cycle, coordonnées autour de cet objectif, pourrait alors constituer un facteur déterminant de la réussite de l’ensemble.

Hubert SEILLAN
Président de la Fondation -Maroc,
Paix et développement durable,
Avocat au Barreau de Paris

 
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