L’annonce du placement en récupération de cette pépite du luxe français, le 19 septembre, a fait l’effet d’un électrochoc. La mobilisation ultérieure des consommateurs, conjuguée aux achats de fêtes de fin d’année, a en effet relancé l’activité de la Manufacture des Emaux de Longwy 1798, filiale du groupe PME Emblem basé à Longwy (Meurthe-et-Moselle).
Martin Piétri, président de l’entreprise de 34 salariés, estime que cette relance de ses ventes de céramiques décorées selon la technique de l’émaillage cloisonné devrait permettre de «terminer l’année à 2,1 ou 2,2 millions d’euros de chiffre d’affaires, soit un niveau équivalent à l’exercice 2023, alors qu’à la rentrée nous étions sur une tendance à la baisse« . Une baisse d’activité de 13% était alors envisagée.
Le dirigeant attend beaucoup des contrats remportés avec les maisons Dior et Louis Vuitton ou encore de nouvelles opportunités en matière d’aménagement intérieur, comme la fresque murale de 15 m² réalisée pour une boutique Cartier à Tokyo. Son objectif est d’atteindre, d’ici fin 2025, le seuil de rentabilité de l’entreprise, qu’il situe à 2,5 millions d’euros de chiffre d’affaires. Un résultat qui récompenserait les dix années d’engagement du repreneur de l’usine lorraine.
Vers un plan de continuation
Pour rentabiliser l’entreprise, Martin Piétri entend maximiser les effets du redressement judiciaire en demandant au tribunal de Briey (Meurthe-et-Moselle) le renouvellement de la période d’observation de six mois, avec pour objectif d’engager, à terme, une procédure de dix- plan de continuation annuel, “ce qui nous permettrait de rembourser notre dette».
La Manufacture des émaaux de Longwy 1798 a en effet accumulé d’importantes dettes sociales et fiscales, malgré le réengagement des actionnaires, un prêt garanti par l’État et le soutien des autres activités d’Emblem – un groupe de 70 personnes (chiffre d’affaires de 6,5 millions d’euros). en 2024), qui comprend également les maisons Taillardat et Craman-Lagarde, deux fabricants de meubles de luxe, ainsi que les Vernaz & girls, spécialisées dans la dorure à la feuille d’or.
Après avoir réduit sa masse salariale, choisissant récemment de ne pas renouveler six postes suite à des départs, l’entreprise au savoir-faire essentiellement manuel ne peut compter que sur son développement commercial pour atteindre le seuil de rentabilité.