l’essentiel
Ce jeudi 5 décembre, la mobilisation massive en France et dans le Gers a illustré le rejet des politiques budgétaires et de l’instabilité, au lendemain de la censure gouvernementale.
« Les privilégiés, ce ne sont pas les salariés, c’est le Medef et l’Élysée » : les slogans résonnaient ce jeudi en fin de matinée pour cette journée de grève et de mobilisation sur tout le territoire national. Alors que le gouvernement Barnier se retrouve à démissionner au lendemain de la censure votée par l’Assemblée nationale, la pression continue pour défendre le service public.
La réduction des budgets communautaires pourrait avoir de graves conséquences sur ce secteur « déjà en ruine ». L’opposition au budget s’est ainsi fait sentir avec cette motion de censure, qui n’a pourtant pas été votée par les parlementaires gersois.
« L’incarnation gersoise de ce système meurtrier est portée par le macroniste Cazeneuve, élu par défaut. L’ancien rapporteur du budget est coupable de la situation financière catastrophique de la France», commente le secrétaire général de la CGT du Gers, Éric Cantarutti.
L’ancien nouveau ministre de la Fonction publique, de la Simplification et de la Transformation de l’action publique, Guillaume Kasbarian, s’est attiré les foudres de l’opinion publique et notamment des fonctionnaires en proposant un plan de lutte contre « l’absentéisme » dans la fonction publique.
Une mesure accompagnée d’un objectif d’économies estimé à 1,2 milliard d’euros. Moyens budgétaires, égalité salariale, refonte des barèmes d’indexation : les organisations syndicales espèrent que le nouveau gouvernement saura répondre aux attentes.
Entre 550 et 700 manifestants
Les principaux concernés dénoncent un « bashing official », autrement dit une stigmatisation du statut. « Les différents gouvernements ont participé à la mise à mal de la fonction publique. Nous formons de futurs citoyens avec des moyens insuffisants », souligne cet enseignant qui s’est joint au cortège auscitain.
? Des centaines de manifestants et représentants de la fonction publique sont actuellement mobilisés à Auch. Après le renversement du gouvernement Barnier, la pression continue. #MotionDeCensure #Gers #Aussi pic.twitter.com/tAP2u9EHf8
— La Dépêche 32 (@ladepeche_32) https://twitter.com/ladepeche_32/status/1864619012627255398?ref_src=twsrc%5Etfw
Retraités, fonctionnaires, syndicats, étudiants et lycéens formaient un cortège estimé à 550 participants selon la police. Selon les organisations syndicales, 700 manifestants sont descendus dans la rue.
« Le blocage politique qui existe aujourd’hui dans le pays a été mis en évidence par la censure du gouvernement Barnier. Il faut exercer une vraie pression populaire sur le pouvoir en place », soutient Clément, un militant insoumis qui soutient la nécessité d’un « gouvernement de gauche ».
Dans un autre registre, le renversement du gouvernement, le deuxième en 62 ans, a surpris Raymond, un retraité choqué par l’annonce de la censure ce mercredi. « J’ai reçu un coup à la tête pour censure. Je ne partage pas les convictions de M. Barnier, mais il fallait au moins lui donner une chance de réussir. Le pays ne va pas bien. J’espère que le ou le prochain ministre sera à la hauteur”, explique-t-il.
Ce jeudi, il se mobilise pourtant aux côtés des fonctionnaires, conscients de l’instabilité politique qui règne actuellement dans le pays. « Je suis retraité, ancien électricien. Je me suis battu pour les retraites, aujourd’hui je suis là pour me battre pour le pouvoir d’achat des autres, mais on ne va pas se mentir, l’année 2025 risque d’être compliquée.»