Moins lourde et plus écologique, les pompiers de Seine-Maritime testent une nouvelle lance

Par

Aurélien Delavaud

Publié le

5 décembre 2024 à 21h33

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Ils remettent leur casque, ajustent leurs masques, ramassent le tuyau au sol et avancent en colonne jusqu’à la porte, qui laisse échapper un filet d’une taille. épaisse fumée noire. L’un d’eux s’écarte pour l’ouvrir et révéler un panache beaucoup plus important et flammes. C’est alors que la poignée d’hommes s’est mobilisée, au ras du sol, pour laisser s’échapper la fumée et éteindre l’incendie.

Cela pourrait être une intervention comme celle Service départemental d’incendie et de secours de Seine-Maritime se réunir tous les jours, pour éteindre incendies de maison. En réalité, ce mardi 3 décembre 2024, c’est un entraînementon the technical platform of Tourville-la-Rivière (Seine-Maritime).


C’est ici que se déroule habituellement le pompiers de tout le département viennent suivre des formations dans des conditions les plus proches possibles de la réalité, dans des boxes qui simulent différents types d’incendies et des habitations aux profils variés.

Mais cette fois, l’exercice est différent : le soldats du feu sont formés à l’utilisation d’un nouvelle lance révolutionnaire.

Tests grandeur nature sur le terrain

« On n’a pas l’habitude de faire ça dans le métier ! Habituellement, nous n’utilisons que du matériel rodé et éprouvé, indique le lieutenant-colonel Éric Tirelle, chef de projet innovation au SDIS 76. Là, nous l’avons déjà testé en atelier et nous entrons dans la phase de test opérationnel, sur le terrain. Nous sommes encore en pleine R&D (recherche et développement, NDLR) avec l’entreprise Leader, au Havre, qui les fabrique. »

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Le système d’extinction biphasé a été développé par une start-up lyonnaise, Zelup, puis racheté et distribué par Leader, au Havre. ©Aurélien Delavaud

Toutefois, si les pompiers commencent à utiliser ce nouvel équipement, appelé système d’extinction biphaséc’est bien car les gains sont supérieurs aux risques.

Mais pourquoi les pompiers considèrent-ils cela comme un percée révolutionnaire dans leur lutte contre les incendiescomme ils n’en avaient pas connu depuis 25 ans et l’arrivée de la ventilation opérationnelle ?

En fait, nous renforçons le potentiel de l’eau. De l’air est injecté, ce qui brise l’eau en microgouttelettes.

Lieutenant-Colonel Éric Tirelle

Le résultat ? « Elle utilise cinq fois moins d’eau pour la même efficacité », soit un débit qui passe de 500 litres par minute pour une lance classique à un peu plus de 100 litres pour ce système biphasé.

« L’avenir » du métier de pompier ?

Pour les pompiers, à l’heure où la ressource en eau est un enjeu d’avenir, c’est un gain considérable. Mais leécologie n’est pas le seul avantage de ce nouveau matériau.

« Le tuyau est moins lourd à manipuler, car il y a moins d’eau dedans, et derrière ce genre de brouillard d’eau, le pompier est mieux protégé », poursuit le chef de projet.

Sur le chantier de formation, simulant un incendie dans un appartement, les pompiers en formation semblent convaincus. « Il y a plus de sécurité, c’est plus léger et ça crée une bulle de fraîcheur », témoigne le lieutenant Yohann Sergent. Pour moi, c’est l’avenir ! »

Contrairement à la lance classique (à droite), le nouveau système est plus léger grâce à la présence d’un deuxième tuyau rempli d’air à l’intérieur. ©Aurélien Delavaud

Depuis le début de son déploiement, un seul souci a été identifié pour l’instant : le bruit généré par cette buse, bien supérieur à celui d’une buse classique, et qui pourrait dans certaines situations gêner la communication entre pompiers.

D’autres avis viendront peut-être de la part des pompiers de quatre autres territoires le testent at the moment, in Paris, Marseille, the Rhône and Ille-et-Vilaine.

De nombreux pompiers à former

Pour l’instant, le SDIS 76 a fait adapter trois de ses véhicules au système biphasé, pour 60 000 € chacun.

Le système d’extinction biphasé s’adapte à un fourgon normal, grâce à l’installation d’un compresseur d’air. ©Aurélien Delavaud

Ils sont répartis dans les centres d’urgence de Rouen, du Havre et de Dieppe et peuvent déjà être mobilisés pour répondre aux catastrophes, à condition de disposer de personnel formé à leur utilisation. Pour ces trois centres seulement, cela représente 320 personnes à former.

Dans un futur proche, le SDIS 76 souhaiterait équiper deux autres véhicules, toujours au Havre et à Dieppe. « Avec cinq, on pourrait augmenter la fréquence des usages et avoir plus de retours, mais ce n’est pas encore fait », précise Éric Tirelle.

Le coût est aujourd’hui une question importante à considérer, mais si le système fait ses preuves, il pourrait devenir la norme pour tous les pompiers d’ici quelques années.

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