Maires, adjoints, conseillers municipaux, environ 2 100 personnes sont attendues ce mercredi 4 décembre à la 78e congrès des maires d’Indre-et-Loirequi se tient chez Vinci, à Tours. Des élus de plus en plus porteurs de leur blues, selon un nouvelle enquête commandée par l’association des maires du département. Sur les 272 conseillers municipaux de Touraine, 148 ont répondu à ce questionnaire, semblable au tout premier lancé il y a deux ans. Mêmes questions. Même constat. Mais pire.
Aujourd’hui, 46% des élus tourangeaux se déclarent victimes d’attentatsphysiques ou verbaux, depuis le début de leur mandat. C’est trois points de plus qu’en 2022. Autre fait notable, les menaces sont de plus en plus nombreuses sur les réseaux sociaux. Par contre, il y a une constante. Comme il y en a deux, plus de la moitié (62 %) n’ont pas porté plainte. « Ils estiment que l’institution judiciaire les a abandonnésassure Cédric de Oliveira, président de l’association des maires d’Indre-et-Loire. Plusieurs de nos collègues ont porté l’affaire devant les tribunaux et n’ont pas obtenu les résultats escomptés. A savoir une sanction, qui permettrait aussi de faire passer un message.»
Seuls trois maires sur dix déclarent vouloir se représenter en 2026
De cette enquête, il ressort également que la majorité des maires (54%) donnent un bilan mitigé de leur action, estimant qu’ils n’ont pas su tenir leurs promesses face aux la réduction des subventions ou le fardeau des normes. “Nous avons été fragilisés par la baisse des dotations globales de fonctionnement entre 2014 et 2017, de l’ordre de 11 milliards d’euros, nous avons affronté la crise du Covid-19, celle de l’inflation aussi, et là, on nous demande 5 milliards d’euros en des économies à réaliser, poursuit Cédric de Oliveira. Il y a une frustration chez un certain nombre de maires de ne pas pouvoir répondre aux services publics locaux.»
Le vent se lève contre ce budget 2025, suspendu au vote des motions de censure, ce mercredi, le président des maires d’Indre-et-Loire, demande à l’Etat de desserrer l’étau. « Si la dette a augmenté dans notre pays, c’est à cause des orientations de l’Etat. Et rien d’autre. Cette dissolution a eu un prix pour nos concitoyens mais aussi pour les communautés locales. Nous attendons un certain nombre de réformes qui ne voient pas le jour, notamment sur le statut des élus, pour préparer les prochaines élections municipales. Nous attendons également des réformes structurelles, sur le plan fiscal, pour continuer à soutenir les communes dans leur vie quotidienne. . Plus que jamais, l’actualité nationale inquiète.
Alors que les maires se sentent de plus en plus abandonnés par l’État (51%), la crise des vocations n’a jamais été aussi grande. 30 % souhaitent ne pas se représenter en 2026 et 40 % hésitent. En 2020, Cédric de Oliveira rappelle que « quatre maires sur dix » n’avait pas déjà sollicité un nouveau mandat.