Ces deux solides gaillards disposent respectivement de 3 000 et 2 500 m2 de terrain. Ils connaissent donc la tonte et la taille des arbres et des haies. « Nous venons en moyenne trois fois par an amener les branches à la déchetterie », explique le premier. Ce matin-là, à Bosmie l’Aiguille, la plupart des véhicules allaient déposer leurs « déchets verts » sur l’immense tas prévu à cet effet, contre le mur du fond.
En 2023, 12 100 tonnes de déchets verts ont été acheminées vers les déchetteries du territoire couvert par Syded (qui correspond au département de la Haute-Vienne moins Limoges Métropole). « Chez Syded, 28 % des flux dans nos 25 déchetteries concernent des végétaux », explique Pauline Jauget, éco-animatrice au sein du syndicat paritaire. Pire, « en début d’année, nous avons eu une augmentation des dépôts de 16 % », explique Alain Auzeméry, président de Syded.
La jeune femme aux yeux bleu ciel se charge, à la fin de l’année, d’annoncer la nouvelle réglementation qui entrera en vigueur le 1er janvier et qui réduira de moitié le nombre de passages et le volume de déchets verts que les citoyens pourront déposer. dépôt dans les structures Syded. Ce sera désormais dix passages et 5 m3 par an et par foyer. «Nous sommes déjà bien informés», expliquent les deux hommes. Nous disposons d’un broyeur, d’un composteur et d’un bac spécial pour les épluchures. Je respecte les règlements et si je ne le voulais pas, ma femme m’y obligeait. »
« Un peu plus restrictif »
Ce témoignage reflète un changement de mentalité. Il y a cinq ans, une précédente réduction avait suscité un grand émoi. «Je ne comprends pas trop ce quota», explique Guy, un habitant d’Aixe-sur-Vienne. J’ai vécu la période des décharges sauvages et je crains que nous revenions à l’abandon dans des sentiers vagues ou que les gens recommencent à brûler, même si nous faisons l’effort d’éviter cela. » Mais en une matinée sur le site de Bosmie, personne n’affichera les mêmes réticences en 2019. « On a beaucoup communiqué et les gens prennent conscience qu’il faut limiter au maximum la production de déchets », précise Alain Auzeméry.