Ce jeudi 5 décembre, une journée d’action et de grève a été annoncée par les syndicats de la fonction publique. D’autres secteurs se mobiliseront dans les jours suivants.
Le mois de décembre sera marqué par de nombreuses mobilisations, qui vont s’intensifier cette semaine et la semaine prochaine. Tous les secteurs sont mobilisés, dénonçant les conditions de travail mais aussi les mesures propres à leur secteur ou les conséquences du projet de loi concernant le budget 2025 dans leur profession. Les dates des événements annoncés se sont multipliées.
Les agriculteurs ont déjà commencé depuis le 18 novembre et n’ont cessé de se mobiliser. Ils dénoncent leurs conditions de travail ainsi que l’accord de libre-échange avec le Mercorsur. La SNCF, de son côté, a lancé une grève le 21 novembre et celle-ci pourrait rapidement reprendre pour une durée indéterminée. L’introduction de la concurrence sur certaines lignes et le démantèlement de certains services ont suscité la colère des cheminots.
Cette semaine, c’est la très redoutée grève de la fonction publique, prévue jeudi 5 décembre. Elle vise notamment à protester contre les mesures prises par son ministère sur les jours de carence et l’indemnisation des arrêts maladie.
Fonction publique : une grande journée de grève le 5 décembre
“Les organisations syndicales CGT, CFDT, UNSA, FSU, Solidaires, CFE-CGC et FA-FP appellent les agents de la fonction publique à une journée d’action, de rassemblements, de manifestations et de grèves sur tout le territoire le 5 décembre 2024”, ont-elles indiqué. dans un communiqué publié le 14 novembre.
“Gel des salaires, 3.155 suppressions de postes, jours de carence, mépris et dénigrement des enseignants… les raisons de la colère sont multiples pour le personnel”, écrit le FSU-SNUipp dans un communiqué. Les syndicats de l’Éducation nationale ayant confirmé leur mobilisation, de nombreuses classes pourraient être fermées ce jeudi et les cantines pourraient également être touchées.
SUD Éducation a même déposé un préavis de grève s’étendant du 21 novembre au 20 janvier 2025 concernant « tout le personnel travaillant dans les écoles, les services et les établissements d’enseignement ». De son côté, l’organisation Force ouvrière estime qu’une seule journée de mobilisation ne suffira pas et prévoit « trois jours de grève pour trois jours d’attente », les 11, 12 et 13 décembre.
La police municipale et même le personnel hospitalier répondront également à l’appel à la grève. Les services administratifs des mairies et des conseils départementaux ou régionaux pourraient également être perturbés.
Agriculteurs : accélération de la mobilisation les 9 et 10 décembre
La FNSEA a annoncé une nouvelle série de mobilisations lundi 9 et mardi 10 décembre. Vendredi 29 novembre, au micro de RMC, le président du premier syndicat agricole, Arnaud Rousseau, a ajouté qu’elles se feront « autour du revenu, autour du relation avec le prix de nos produits, notamment dans le cadre du démarrage des relations commerciales, de la négociation avec les distributeurs ». Il aspire également à « conclure le cycle » en rencontrant le Premier ministre Michel Barnier. « Nous avons besoin de résultats concrets », a-t-il déclaré.
Le mouvement se poursuit donc alors que la mobilisation des agriculteurs est ininterrompue depuis le 18 novembre après l’appel de la FNSEA et de la JA, l’alliance syndicale majoritaire. La Coordination rurale a rejoint le mouvement le 19 novembre avec des actions plus conséquentes, notamment le blocage de certaines routes comme l’A9 entre l’Espagne et la France et le blocage des centrales d’achat. Les mobilisations des agriculteurs sont diverses : barrages filtrants sur les routes, occupation des ronds-points et des routes, « feux de colère », mobilisations devant les préfectures avec déversements de fumier ou de déchets et d’autres actions plus conséquentes comme des blocages de routes et de centrales d’achat. , contrôles de marchandises. Le 28 novembre, ils s’en sont pris à des institutions publiques, notamment à l’Anses et à Inrae, en érigeant des murs symboliques devant leurs entrées.
Aux mêmes dates la semaine prochaine, une grève aura également lieu dans tous les ports, annoncée par la Fédération nationale des ports et docks CGT. Ils dénoncent les risques liés à l’amiante et souhaitent des négociations sur les salaires. Cette grève pourrait affecter les activités de « chargement et déchargement ».
Grève à la SNCF : un mouvement reconductible dès le 11 décembre ?
L’intersyndicale SNCF a appelé à une grève illimitée à partir du 11 décembre à 19 heures, en réponse à la confirmation du démantèlement de Fret SNCF le 1er janvier et pour dénoncer l’ouverture à la concurrence. Toutefois, la menace d’une grève renouvelable toutes les 24 heures dans les trains de la SNCF s’éloigne. Le jeudi 21 novembre déjà, le mouvement de grève était à peine suivi. Selon le syndicat CGT, seul un cheminot sur quatre était en grève ce jour-là.
“Les Français ne veulent pas de cette grève à Noël, on les comprend, et surtout il n’y a pas de raisons”, a également déclaré sur RTL Jean-Pierre Farandou, PDG de la SNCF. “Je suis assez dubitatif sur ce mouvement social, d’autant qu’il n’y a pas d’autres hypothèses possibles” que ce démantèlement, a annoncé le ministre délégué aux Transports François Durovray.
Mobilisation des salariés le 12 décembre
La secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, a appelé les salariés à la grève le 12 décembre. Ils sont appelés à se mobiliser devant les usines et les préfectures. L’objectif : lutter contre les licenciements. “Nous appelons désormais les salariés concernés par le projet de licenciement à se mettre en grève et à occuper leurs usines”, a déclaré Sophie Binet lors d’une conférence de presse. La CGT encourage également « les salariés à se mobiliser pour défendre l’emploi et l’industrie », dénonçant la multiplication des plans sociaux ces dernières semaines en France.
Taxis, énergie, autres appels à la grève début décembre
Tous les syndicats de l’énergie ont appelé les salariés du secteur à faire grève le 5 décembre, notamment pour réclamer une augmentation des salaires. La grève débutera la veille à 21 heures pour les équipes de nuit. La date tombe le même jour que celle de la fonction publique avec des revendications jugées « à peu près identiques » sur le pouvoir d’achat.
Une autre grève est en cours en début de semaine : celle des taxis. Plusieurs syndicats de taxis d’Auvergne-Rhône-Alpes ont annoncé ce lundi 2 décembre une mobilisation «visant à bloquer plusieurs voies d’entrée et de sortie de la métropole lyonnaise». Cela pourrait gêner la circulation des automobilistes. Ils protestent contre l’accord avec l’Assurance maladie pour le transport des patients assis, en cours de négociation. Cela pourrait avoir un impact sur le chiffre d’affaires des taxis. La manifestation pourrait s’étendre à Marseille et Toulon ce lundi et à Paris le lendemain.