Pourquoi faut-il se méfier des projections du nombre de sièges à l’Assemblée nationale ? – .

Avant chaque élection, c’est devenu une tradition. Les résultats du premier tour des législatives sont à peine connus que l’on voit fleurir dans les médias et sur les réseaux sociaux les projections du nombre de sièges de la future composition de l’Assemblée nationale.

Ifop, Ipsos, Elabe, Opinionway, les différents instituts de sondage ont chacun publié leur projection de la répartition des sièges dans l’hémicycle, commandée par différents médias.

Le Rassemblement national (RN) et ses alliés obtiendraient entre 230 et 280 sièges côté Radio France. Figaroles résultats définitifs du RN seraient compris entre 240 et 270. Une fourchette qui monte entre 255 et 295 sur BFMTV, où le parti d’extrême droite pourrait donc obtenir la majorité absolue (plus de 289 sièges).

Concernant le Nouveau Front populaire, les estimations oscillent entre 125 et 165 sièges du côté de la fonction publique, mais plutôt entre 180 et 200 du côté de la fonction publique. Figaroet entre 120 et 140 sur BFMTV. Comme le soulignent parfois les médias eux-mêmes, ces projections sont néanmoins à prendre avec (beaucoup de) pincettes.

Il est difficile de prendre en compte la situation de chaque circonscription.

Les projections sont réalisées à partir des résultats d’un ensemble de bureaux de vote considérés comme représentatifs. « Ces résultats locaux, qui forment un « rapport global », sont scrutés par un algorithme qui prend notamment en compte les résultats des élections législatives précédentes », explique par exemple Le Figaro sur la méthodologie de son enquête réalisée par Ifop-Fiducial. Différentes projections sont ensuite réalisées qui prennent en compte différents scénarios pour le second tour (en fonction des triangulaires par exemple).

Une limite apparaît cependant rapidement. A l’heure actuelle, c’est-à-dire avant la date limite de dépôt des candidatures (ce mardi 18 heures), il est difficile de prévoir avec exactitude les situations de chaque circonscription. Par exemple, on ne connaît pas encore précisément tous les cas de retraits, qui varient selon les consignes de vote, qui ne sont pas non plus pris en compte. Jean-Luc Mélenchon a par exemple indiqué dimanche soir que La France insoumise (LFI) « retirera » ses candidatures dans les circonscriptions où elle est arrivée en troisième position et où le RN est premier. Le Premier ministre Gabriel Attal a de son côté fait savoir qu’« aucune voix ne devrait aller au Rassemblement national ».

« C’est très aléatoire et la méthodologie est assez fragile jusqu’à ce que nous ayons les résultats définitifs et l’offre finale dans chaque circonscription », résume-t-il. Le Figaro François Kraus, directeur du département Politique et Actualité à l’Ifop.

Surprises lors des précédentes législatives

En fait, la faible fiabilité de ces projections a déjà fait ses preuves lors des précédentes élections législatives. En 2022 par exemple, le sondage Ipsos-Sopra Steria pour France Télévisions, Radio France, France Médias Monde et les chaînes parlementaires donnait entre 20 et 45 sièges au Rassemblement national, et entre 255 et 295 pour le parti présidentiel Ensemble !. Une autre estimation de l’Ifop donnait entre 5 et 25 sièges au Rassemblement national, et entre 270 et 310 sièges à la majorité présidentielle. Des estimations qui sont finalement loin des résultats réels, où le parti d’extrême droite remportera 89 députés, et la majorité seulement 245.

Quelques années plus tôt, en 2017, on pouvait aussi citer l’exemple du sondage Elabe pour BFMTV, donnant entre 395 et 425 sièges à LREM, qui en a finalement obtenu 308.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV avec la 4ème édition de « Tous au bois », l’écologie devient ludique ! – Actualités – .
NEXT Travaux du mois de juillet 2024 – .