Après avoir attaqué l’Office français de la biodiversité (OFB), mardi soir à Montbard, la FDSEA (Fédération départementale des syndicats d’agriculteurs) 21 et les Jeunes agriculteurs de Côte-d’Or (JA 21) avaient cette semaine une deuxième cible : les services. et des Paiements (ASP), dont les locaux sont situés dans le quartier de la Toison d’Or, à Dijon. Un établissement public chargé – entre autres – de contrôler les bénéficiaires, puis de verser les aides européennes de la PAC (politique agricole commune).
C’est là, ce jeudi après-midi, qu’une soixantaine d’opérateurs se sont retrouvés. Dont une douzaine étaient venus avec leurs tracteurs. Et leurs bennes, remplies de bottes de paille pourrie, de fumier, de branches et de pneus. Mélange qu’ils ont versé, tour à tour, sur le seuil de la porte de l’ASP. Un défilé d’une durée d’environ une heure, pour illustrer la colère d’une profession qui s’estime lésée par les retards de versement des aides de la PAC.
“On a du mal à comprendre pourquoi l’Etat nous oublie”
« Normalement, un acompte est versé début octobre et le solde arrive un peu plus tard. Mais aujourd’hui, en Côte-d’Or, une centaine de dossiers n’ont toujours pas reçu le premier acompte », explique Yannick Salomon, secrétaire général de JA 21. « A un moment, on nous a expliqué que les contrôles retardaient le paiement. de cette aide. Mais à ce jour, certains ne sont toujours pas contrôlés. Quand on sait que la situation de nombreuses exploitations est déjà compliquée en termes de trésorerie, on a du mal à comprendre pourquoi l’Etat nous oublie. Les excuses sont toujours les mêmes : manque de main d’œuvre, problèmes logiciels, etc. Mais notre trésorerie n’est pas extensible, surtout compte tenu du contexte économique et des mauvaises récoltes auxquelles nous avons dû faire face cette année. »
“En France, on restreint notre production”
De son côté, le président de la FDSEA 21, Jacques de Loisy, estime que « les agriculteurs doivent pouvoir travailler sereinement, en utilisant les mêmes moyens de production qu’ailleurs en Europe ». Tout en dénonçant les incohérences réglementaires d’un pays à l’autre. « Par exemple, en Belgique, si vous ne nettoyez pas un fossé, vous recevez une amende. En France, si vous nettoyez un fossé, vous recevez une amende. C’est scandaleux. Nous souhaitons également pouvoir stocker l’eau plus facilement. La population augmente, les besoins aussi. Mais en France, nous limitons notre production. Or, quand on produit, cela rapporte de l’argent à l’État et fait vivre les familles. »
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