Sécurité, budget, réalité du terrain… le casse-tête du transport scolaire en Haute Vallée de l’Aude

Sécurité, budget, réalité du terrain… le casse-tête du transport scolaire en Haute Vallée de l’Aude
Sécurité, budget, réalité du terrain… le casse-tête du transport scolaire en Haute Vallée de l’Aude

Depuis 2015 et la loi Notre, c’est à la Région d’avoir la lourde tâche d’orchestrer les transports scolaires dans l’Aude. Une réalisation qui, de par sa complexité, n’échappe pas à quelques erreurs ou carences, avec des enfants contraints de suivre des routes dangereuses.

Quatre kilomètres à parcourir le long de la route départementale 46 qui relie le petit hameau d’En Bec à St-Just-et-le-Bézu. C’est le chemin que les enfants vivant dans ce quartier doivent emprunter chaque jour pour prendre le bus scolaire.

« Avec des voitures qui roulent à 80 km/h, et la nuit qui dure en cette période hivernale. Quand les parents ne peuvent pas les amener, que faisons-nous ? Le maire de la petite commune de la Haute Vallée, Louis Sire, ne s’emporte pas. « La situation dure depuis quatre ans. C’est intenable.

St-Just ne coche pas les cases

L’élu explique que jusqu’en juillet 2020 le transporteur chargé des autobus scolaires faisait le détour par St-Louis, pour “n’oublie personne”. “Même après que deux tronçons de route aient été emportés par la tempête Gloria, il n’a pas oublié En Bec et a quand même fait le détour par Saint-Louis.”

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Mais à sa retraite, son successeur choisi par la Région refuse de passer par le hameau. Et pour cause : cet itinéraire n’est pas inclus dans son contrat. « Cependant, la route a été remise en très bon état grâce au Département. Et l’ancien transporteur a trouvé le circuit passant par le Col des Escudiés beaucoup plus sûr car ensoleillé en hiver, contrairement au parcours qui passe par la forêt de Fanges.

Loin de s’avouer vaincu, Louis Sire multiplie les efforts auprès des services régionaux. Non sans difficulté : « Il a fallu plus d’un an aux services techniques pour me répondre. »

Le maire de St-Just-et-le-Bézu, Louis Sire, devant l’abribus de Saint-Just où les usagers doivent se rendre à pied.
V.Gardair – V.Gardair

Déjà une dérogation pour Montjardin

En Haute Vallée, la commune de 50 habitants est loin d’être un cas isolé. A une trentaine de kilomètres de là, l’histoire se répète à Montjardin.

Si la Région a déjà attribué un arrêt de bus exceptionnel à ce village, celui-ci ne répond plus aux besoins des habitants. « Le transport scolaire s’arrête dans le cœur historique du village, indique Bertrand Bargain, maire de la commune. Mais cela oblige les enfants qui vivent dans la nouvelle cité, un peu à l’écart, à marcher près d’un kilomètre le long de la route départementale.»

Comme à St-Just-et-le-Bézu, la route limitée à 80 km/h n’est pas sécuritaire pour les piétons. Le bord de la route est extrêmement étroit, bordé d’un fossé et d’herbes hautes. Et à cette heure où les jours raccourcissent, il n’y a qu’un seul lampadaire qui éclaire une toute petite partie de la route.

C’est dans ce lampadaire que Bertrand Bargain place ses espoirs. « Les enfants doivent emprunter cette route pour se rendre au centre historique et prendre le bus… même s’il passe juste devant le lotissement. Mais il suffirait de déplacer l’arrêt de bus sous ce lampadaire.

Cette route longeant la départementale serait, selon Bertrand Bargain, une solution viable.
MD – MD

L’unique Source d’éclairage est en effet située à mi-chemin, mais est également accessible via un itinéraire dévié, permettant de faire demi-tour sans risque aux autocars, selon l’élu local. “Cette décision fait l’unanimité dans le village ! Il y a six enfants à l’école primaire et six enfants qui vont au collège qui sont en difficulté.

Un « manque de services » en milieu rural

Le maire de Montjardin déplore “un manque de service” au-delà du problème du transport scolaire. « Pour les gens qui voudraient utiliser le Lio, il faut aller à Chalabre ! Pendant que le bus passe par Montjardin ! Comment fait-on pour parcourir près de 3 kilomètres pour prendre le bus quand on a du mal à se déplacer ?

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Comme lui, Louis Sire déploree « un déclin des services publics dans les petits villages ». « Pour moi, les enfants et plus largement les habitants des zones rurales doivent bénéficier des mêmes opportunités et donc des mêmes infrastructures que les habitants des villes. » Des disparités qui ressortent également de l’étude réalisée par les maires ruraux de l’Aude.

 
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