Le coup de tonnerre avait déjà eu lieu. Lors des élections européennes du 9 juin 2024. Et le vote des législatives d’hier, 30 juin, en Indre-et-Loire comme ailleurs, a finalement donné l’impression de ne dérouler qu’un fil désormais attendu.
Pour ou contre le RN, mais en tout cas très concernés, les électeurs ont largement répondu présents, avec un taux de participation dépassant les 69%.
Tours vote à gauche
Dans la première circonscription, ils ont voté à gauche, offrant un confortable 45,21% au sortant Charles Fournier, et laissant Benoist Pierre (Ensemble, 24,33%) à plus de 20 points. La candidate du Rassemblement national doit, de son côté, se contenter d’une « petite » troisième place (18,82 %), insuffisante pour prétendre à une triangulaire puisqu’elle n’atteint pas 12,5 % des inscrits.
Henri Alfandari sauve l’honneur
C’est dans la troisième circonscription qu’Henri Alfandari sauve le mieux l’honneur des sortants d’une majorité présidentielle très écornée. Il arrive effectivement en tête (32,87 %), dans un mouchoir avec « l’ami d’Éric Ciotti » parachuté d’Eure-et-Loir (32,21 %). A-t-il bénéficié d’un label Horizons moins connoté « Macron » que celui d’Ensemble/Renaissance ? En tout cas et visiblement, il a peu souffert de l’éparpillement des candidats de droite : le maire de Saint-Pierre-des-Corps (un parti indépendant soutenu par LR Jean-Gérard Paumier) n’obtient pas 5 % (et à peine plus de 10% dans sa propre commune) alors que son adjoint reste loin des 2%.
Trois infirmières en tête
Partout ailleurs, et comme les européennes l’avaient prédit, c’est le Rassemblement national qui arrive en tête. Dans la deuxième circonscription, Corine Fougeron (35,08%) devance le sortant Renaissance Daniel Labaronne (32,58%).
Dans la cinquième circonscription, qui avait déjà porté le RN au second tour en 2022, le délégué départemental du parti, François Ducamp, prend une large avance (35,25%). Même si la sortante Renaissance Sabine Thillaye (26,75), que l’on disait en grand danger, sauve la tête (au moins temporairement) en prenant ses distances avec la communiste Marina Coccia (24,13%).
Fabienne Colboc big loser
Quant au quatrième, on attendait le match retour « Colboc-Baumel » : il se jouait pour la deuxième place. Le RN Jean-François Bellanger arrive nettement en tête (32,89%). Suivi par l’ancien député socialiste (NFG, 29,73%) qui reprend plus de deux points au sortant Renaissance (27,65%).
Un triangle en troisième ?
Au final, trois Rassemblement National devraient courir en tête et un quatrième en challenger, dimanche prochain en Indre-et-Loire.
Les possibilités de courses à trois, qui existaient dans les chiffres ce dimanche soir pour les quatre circonscriptions concernées, semblaient dans un premier temps écartées par les annonces nationales proposant, à la Renaissance comme à gauche, de faire barrage à l’extrême droite.
Sur le terrain, deux des trois candidats de gauche arrivés en troisième position (Christelle Gobert dans la 2e et Marina Coccia dans le 5et) ont déjà fait savoir qu’ils se retiraient. La sortante Renaissance du 4e, Fabienne Colboc, a également, et définitivement, annoncé son retrait.
Sandra Barbier reste candidate LFI du Nouveau Front Populaire sur la 3ème chaînee circonscription, qui après avoir envisagé de faire de même, a déclaré, tard ce dimanche, vouloir rester, face à Henri Alfandari et Jules Robin. Cela va à l’encontre de l’avis de son parti… Et cette position méritera sûrement d’être confirmée.
