C’est très cruel pour un » accro » de France Inter pour venir détruire un monument de la radio publique française préférée. Malheureusement Le téléphone sonne intitulé ” Trop de plastique : à qui la faute ? », le mercredi 27 novembre, ressemblait à un très long cauchemar éveillé du genre « cuir et latex « . Un sentiment qui ne sera pas forcément partagé par les centaines de milliers d’auditeurs qui ont oublié que leur radio est en plastique… Entre les « nous allons tous mourir » à cause des pots de yaourt en polystyrène (PS) – la star franco-française dévissante du plastique – et du « réutilisation » comme remède à tous les maux de la planète, il y avait peut-être quelques nuances à faire. Pourtant aguerrie et toujours remarquable dans sa maîtrise des échanges, Fabienne Sintes semblait dépassée par l’afflux de commentaires parfois apocalyptiques, pour le moins approximatifs, quand ils n’étaient pas entièrement faux. Réunion du 25 novembre au 1er décembre à Busan, en Corée du Sud, pour le cinquième et dernier comité intergouvernemental de négociation (INC-5) du traité international sur la pollution plastique sous l’égide de l’Organisation des Nations Unies (ONU), l’industrie mondiale du plastique doit rendre son rapport sur cette question complexe et, franchement, géopolitique à la fin de la semaine. Emballage de magazines et Magazine des plastiques et des caoutchoucs a largement fixé les termes des négociations et évoqué le risque d’échec des négociations.
Pot de yaourt
Durant les 38 minutes de l’émission, il aurait peut-être été judicieux de souligner que l’avenir du plastique concerne principalement l’Asie et l’Afrique. Déjà hors du champ de vision, l’Union européenne est devenue, au fil des années, un marché secondaire. Il est consternant, débat après débat, de voir la question du plastique systématiquement réduite aux pots et bouteilles de yaourt. Certes, l’emballage représente 40 % des débouchés du secteur, pour ne prendre que le cas de la France, mais il ne représente pas « quoi » 40%. Comme le soulignent, avec sa pertinence habituelle, Nicolas Garnier, délégué général d’Amorce, ainsi que Fabienne Sintes, les plastiques sont présents absolument partout. Il existe peut-être des explications rationnelles qui ne tiennent pas uniquement à la volonté de détruire la planète. Il ne s’agit pas ici de nier les enjeux de pollution et de sécurité sanitaire et le rôle des organisations non gouvernementales (ONG), mais simplement de rappeler qu’il existe des lois, des normes, des chiffres, des statistiques, des rapports et autres analyses qui fixent un cadre et fournir des points de repère factuels. Il existe même ce qu’on appelle la responsabilité élargie du producteur (REP) pour faire écho à la question d’un auditeur. Participaient à l’émission, outre Nicolas Garnier, Marine Bonavita (Zero Waste France) et Manuel Burnand (Federrec).
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