“c’est une question de jours”

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“c’est une question de jours”

Par

Editorial staff Le Journal d’Abbeville

Publié le

28 novembre 2024 à 14h47

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Julien Tramcourt, un robuste homme de 24 ans, se tient droit comme un fer dans la basse-cour de Autheux (Somme).

Il a une casquette verte vissée sur la tête. Il ferme sa veste aux couleurs des jeunes agriculteurs. Le froid est tombé plus vite que prévu.

C’est lui qui préside l’association de 42 jeunes agriculteurs issus des filières de Bernaville, DoullensAcheux-en-Amienois. Beaucoup de ces jeunes avaient participé au mouvement de blocage en 2023 sur les autoroutes et devant les grands et moyens magasins.

Nous ne voulons pas être sacrifiés par l’Europe.

Julien Tramécourt

Julien Tramecourt se dit prêt à repartir tout comme ses troupes, c’est une question de jour. Tout le monde regardait vers eux Accords du Mercosur et sur la prochaine loi EGalim.

“Nous ne voulons pas être sacrifiés par l’Europe qui veut plaire aux Allemands qui veulent vendre davantage leurs voitures aux pays sud-américains”, explique Julien.

Selon lui, s’il y a libre-échange, il faut mettre tout le monde sur un pied d’égalité et c’est loin d’être le cas. « En , les agriculteurs aiment leur terre et leur métier. Il y a des normes et nous les respectons pour le bien-être de chacun », ajoute le jeune agriculteur.

Julien Tramcourt annonce que ses troupes sont prêtes à se mobiliser dans le secteur ©Pascal Guillemet

S’il refuse de dévoiler les projets des prochaines actions, il annonce discrètement que des zones moyennes du secteur comme Doullens pourraient être ciblées.

Selon lui, certaines marques n’ont pas joué le jeu en 2023 et d’autres montrent les dents. Après avoir masqué les panneaux d’entrée des villages de la région, les jeunes sont prêts à passer la vitesse supérieure pendant plusieurs jours pour mieux se faire entendre et comprendre.

Faibles revenus mais Julien refuse de porter plainte

Julien a créé son entreprise il y a deux ans. Il loue trente hectares de terres pour cultiver du blé, du colza, du maïs et des féveroles. Cela génère un revenu mensuel d’environ 400 euros. Il est également salarié agricole à raison de 20 heures par semaine au sein de l’entreprise de son père François et de sa tante Claire. Ce qui lui permet de gagner 700 euros de plus. Il a la chance de pouvoir utiliser le matériel agricole de son père. Il refuse de se plaindre, les retours sont bons et son avenir est tout tracé.
Il rejoindra l’entreprise de son père lorsque sa tante prendra sa retraite. Julien se mobilise car il ne sait pas ce que l’avenir lui réserve. Il veut être sur son terrain au volant d’un tracteur et non derrière un bureau.

En 2023, les agriculteurs avaient demandé 170 mesures pour remédier à la crise agricole. le gouvernement Attal en a retenu 70, 20 ont réussi et le remaniement gouvernemental a tout annulé selon Julien Tramecourt. Le monde de l’agriculture va mal, ce n’est pas nouveau.

Un agriculteur se suicide chaque jour en France

En France, un agriculteur se suicide chaque jour. Certains ne veulent plus être considérés comme des bandits lorsqu’ils voient arriver dans leur exploitation des agents de l’Office français de la biodiversité, le fusil au ceinturon.

Julien Tramecourt dénonce également ledénigrement agricole (terme qui désigne les critiques violentes et permanentes subies par les agriculteurs). Il n’inclut pas certains développements dans les villages commoi à Fienvillers près de Doullens qui limitent la fluidité du mouvement des machines agricoles.

« Le ministre de l’Intérieur est plus ferme, mais nous aussi car nous ne laisserons pas cela arriver. Nous sommes retournés dans nos fermes mais pas pour longtemps s’ils refusent de nous écouter », conclut Julien.

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