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Une étude Epi-Phare montre que le taux de vaccination contre la coqueluche chez les femmes enceintes a atteint plus de 60 % sur une période s’étalant entre 2023 et 2024. Dans cette population vaccinée, 9 femmes sur 10 ont reçu le vaccin contre la coqueluche. coqueluche (principalement REPEVAX et BOOSTRIXTETRA) entre 5e et le 8e mois de grossesse (de 18 à 34 semaines de grossesse).
Ce taux de vaccination est en augmentation constante depuis 2022, année où la Haute autorité de santé (HAS) a publié ses recommandations relatives à la vaccination de la femme enceinte pour protéger l’enfant à naître par transfert transplacentaire d’anticorps maternels.
Cependant, des disparités régionales et départementales, ainsi que socio-économiques, sont observées et suggèrent la mise en œuvre d’actions de sensibilisation ciblées.
LLe groupement d’intérêt scientifique (GIS) Epi-Phare a présenté les résultats d’une étude française [1, 2] sur la couverture vaccinale contre la coqueluche des femmes enceintes, dans le contexte épidémique de 2024 en France.
L’objectif de ce travail était d’estimer le taux de vaccination contre la coqueluche chez les femmes enceintes, ainsi que d’étudier leurs caractéristiques et les facteurs influençant la vaccination. Il n’était pas prévu de fournir des données en termes d’efficacité.
Depuis 2022, afin de réduire le risque de formes sévères de coqueluche chez les nouveau-nés et les nourrissons, la vaccination est recommandée à partir du deuxième trimestre de la grossesse (cf. notre article du 14 avril 2022), privilégiant la période comprise entre 20 et 36 semaines d’aménorrhée (SA) [3]. Cette mesure vise à protéger l’enfant dès sa naissance grâce au transfert transplacentaire d’anticorps maternels. Cette vaccination est recommandée à chaque grossesse.
Méthodologie d’analyse
Cette enquête transversale a été réalisée à la date du 1est octobre 2024 sur toutes les femmes ayant déclaré une grossesse dont la date présumée de début était comprise entre le 1est Août 2023 et 31 mars 2024, soit sur 386 712 femmes.
Dans cette population, un Rechercher vaccination par Les vaccins REPEVAX ou BOOSTRIXTETRA ont été réalisés à partir des données de remboursement de l’Assurance Maladie.
Deuxièmement, l’analyse s’est concentrée uniquement sur la population qui, à la fin de la date de suivi fixée au 1est en octobre 2024, avait atteint au moins 34 semaines de grossesse (36 semaines d’aménorrhée, conformément aux recommandations de la Haute Autorité de Santé). [HAS]) afin de laisser le temps de se faire vacciner, soit 304 534 femmes (cf. Chiffre).
Figure – Chronologie représentant la période d’inclusion, la fin du suivi et la période d’exposition
(cf. page 12 du rapport Epi-Phare [2])
Les auteurs ont également recueilli diverses caractéristiques ainsi que certains indicateurs sociodémographiques.
Un effectif qui augmente chaque année
Au terme de cette analyse, le taux de vaccination contre la coqueluche était de :
- à 63,2% dans le population globale ayant déclaré une grossesse sur la période étudiée, soit 244 422 femmes sur 386 712. Plus de 90 % avait été vacciné entre le 18e et le 34e semaine de grossesse (de 20 à 36 semaines) conformément aux recommandations ;
- à 65,4% dans la population de les femmes ayant atteint au moins 34 semaines de grossesse à la fin du suivi.
Pour les auteurs, “Ces résultats montrent que la vaccination des femmes enceintes contre la coqueluche (…) a été largement suivi lors de l’épidémie de 2023/2024, malgré son caractère non obligatoire ».
Ils notent un tendance à la hausse des taux de vaccination depuis 2021 (données du registre grossesse-enfant Epi-Mères) :
- 65% en 2023/2024 ;
- 41 % en 2023 ;
- 12 % en 2022 (année de la recommandation HAS) ;
- 2% en 2021 (avant recommandation de la HAS).
Mais des disparités qui nécessitent des actions ciblées
Même si la couverture vaccinale contre la coqueluche est globalement satisfaisante, des disparités sont signalées :
- régionale marquée par des taux très élevés dans le nord et l’ouest, mais faibles dans les départements d’outre-mer et dans les régions du sud de la France (cf. En boîte)
- différences socio-économiques entre femmes vaccinées et non vaccinées :
- 16,7% des femmes vaccinées ont bénéficié d’une complémentaire santé solidaire contre 32,1 %,
- 3,9% des femmes vaccinées ont eu recours aux consultations auprès des services PMI contre 4,4%,
- 22,1% des femmes vaccinées provenaient de communes plus favorisées contre 16,6%,
- 26,2% de femmes vaccinées vivaient dans des communes offrant un meilleur potentiel d’accessibilité localisée aux médecins généralistes, contre 22,5 % ;
- lié à l’âge : les femmes âgées de 25 à 35 ans étaient légèrement plus vaccinées que celles des autres tranches d’âge avec des taux respectifs de 64,7% contre 60,4%.
Pour les auteurs, « des actions visant à la fois à réduire les disparités au niveau régional et à améliorer le niveau de couverture vaccinale dans certains départements restent nécessaires ».
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