Un appel à tous les citoyens aux prises avec la pourriture sèche

Un appel à tous les citoyens aux prises avec la pourriture sèche
Un appel à tous les citoyens aux prises avec la pourriture sèche

« La mérule pleureuse est un champignon qui mange la cellulose et qui est très agressif; c’est le plus redouté en construction. Il se développe rapidement, il peut pousser jusqu’à plusieurs centimètres par semaine, et il est très difficile de s’en débarrasser; il peut parfois mener à la destruction de la maison », explique Marie-Hélène Cauchon, directrice générale de Mérule Québec, un organisme qui offre un suivi et des conseils sur les mesures à prendre pour les propriétaires touchés.

La pourriture sèche attaque les charpentes et les poutres des bâtiments et peut causer des dommages structurels importants qui nécessitent une décontamination, ce qui peut être coûteux. Elle se développe dans des endroits chauds, humides et sombres, comme les vides sanitaires, les sous-sols et les salles de bains.

Marie-Hélène Cauchon, general director of Mérule Québec. (Mérule amygdalien Québec)

« Quand ça arrive, ça peut arriver très vite si les conditions optimales sont réunies, et ça va fluctuer en conséquence. Il y a la partie qu’on voit, mais ça va plus loin, il y a au moins 3-4 pieds à enlever dans le bois », explique Marie-Hélène Cauchon.

Au Québec, 17 régions sont touchées par la pourriture sèche. Toutefois, le Saguenay–Lac-Saint-Jean n’est pas celui qui connaît le plus de problèmes. Depuis 2014, l’organisation y a enregistré trois cas. « J’ai reçu la semaine dernière un appel du nord du lac pour signaler un cas », explique-t-elle.

En revanche, le Bas-Saint-Laurent, Lanaudière et la région de Montréal sont les trois régions qui comptent le plus de cas. En tout, on compte une centaine de cas dans la province, mais ce portrait reste « un gros fromage suisse », c’est pourquoi Mérule Québec demande à tous les propriétaires de les contacter pour leur fournir un portrait plus exhaustif de la situation.

Des critères plus stricts

En 2018, la Société d’habitation du Québec (SHQ) a mis sur pied un projet pilote visant à réduire le fardeau financier des propriétaires d’une résidence contaminée par la pourriture sèche, qui comprenait également une campagne de sensibilisation.

Au Saguenay–Lac-Saint-Jean, seulement trois cas ont été enregistrés depuis 2014, mais il pourrait y en avoir davantage dans le futur en raison du réchauffement climatique et de l’ajout d’isolant, favorisant un climat sombre, chaud et humide propice au développement de la pourriture sèche. . (Pourriture sèche Québec)

« L’analyse, au terme de ce projet pilote, a révélé que les personnes ayant fait une demande au programme avaient acheté, dans plusieurs cas, sans garantie légale et sans inspection préachat ou avec une inspection qui avait décelé la présence de moisissures sans que le futur acheteur fasse des évaluations supplémentaires pour déterminer la nature et l’origine de la présence des champignons avant de conclure la transaction. Parfois, ces transactions tiennent également compte du problème et le prix d’achat est réduit en conséquence », indique la Société d’habitation du Québec (SHQ).

Les propriétés achetées après le 4 octobre 2018 sont donc soumises à ces nouveaux critères. S’il n’y a pas d’inspection pré-achat, l’immeuble est automatiquement refusé, mais si elle est effectuée, il y a plusieurs aspects auxquels il faut prêter attention.

Si l’inspecteur constate la présence de champignons, qu’il s’agisse de mérule ou non, qu’ils soient mineurs ou non, l’aide financière est refusée. Si la présence de mérule est constatée, les propriétaires ne sont pas admissibles au programme; si le bâtiment est vendu sans garantie légale, l’aide est refusée, et pour les successions également. Enfin, les bâtiments patrimoniaux sont également exclus du programme.

« L’intervention du gouvernement dans ce programme n’a pas pour but de fournir une garantie légale aux acheteurs. »

— Société d’habitation du Québec

En revanche, le propriétaire ayant acquis un immeuble avant l’entrée en vigueur du projet pilote est éligible sans égard aux nouveaux critères.

Les critères d’admissibilité au programme d’aide financière pour les bâtiments contaminés par la mérule ont été resserrés en 2021. (Mérule amygdalien Québec)

« Cela touche notre patrimoine, et nous ne pouvons pas nous permettre de perdre des immeubles de notre portefeuille immobilier, compte tenu du contexte actuel », soutient Marie-Hélène Cauchon.

En revanche, l’achat de nouveaux bâtiments permet d’accéder au programme. « Nous avons déposé une demande de révision des critères il y a trois ans. Le gouvernement convient que cela n’a pas de sens, la ministre Duranceau dit comprendre mieux les enjeux, mais rien ne bouge dans le cadre législatif », commente-t-elle.

L’admissibilité au programme a été restreinte notamment pour éviter la spéculation immobilière, comme le souligne la SHQ.

« Les propriétaires qui ont acquis un immeuble après l’entrée en vigueur du projet pilote sont soumis à ces critères pour éviter, notamment, que la connaissance de l’existence de ce programme puisse inciter les gens à acheter des maisons contaminées sans garantie légale et sans inspection. ; et d’éviter les situations où certains propriétaires bénéficieraient d’une subvention importante pour démolir et reconstruire une maison en vue de la revente.

Un cauchemar encore tabou

Marie-Hélène Cauchon affirme que peu de gens osent les appeler ou faire une demande pour accéder au programme d’aide, d’autant plus qu’il leur est parfois très difficile d’obtenir les fonds nécessaires à la décontamination et à la reconstruction.

« Il y a de la honte et de la peur de voir le dossier refusé. Très peu de gens sont enclins à signaler la pourriture sèche, et encore moins lorsqu’ils savent qu’ils ne sont pas admissibles. C’est effrayant, quand on remarque sa présence, ça veut dire que c’est un cauchemar financier qui s’annonce.»

— Marie-Hélène Cauchon

Peu de gens osent appeler ou postuler pour accéder au programme d’aide, car ils ont honte, d’autant plus qu’il leur est parfois très difficile d’obtenir l’argent nécessaire à la décontamination et à la reconstruction. (Mérule Quebec)

Jusqu’à il y a une dizaine d’années, la croyance populaire disait que la mérule apparaissait à cause de la négligence des propriétaires, et ces derniers étaient stigmatisés et isolés, accusés de propager les spores et de contaminer d’autres résidences.

« Oui, ils peuvent transporter des spores sur eux, mais pour que cela s’installe, il faut que le prochain bâtiment réunisse les conditions requises, à savoir la chaleur, l’humidité et un environnement sombre », précise le DG.

Certains conseillent de nettoyer la pourriture sèche avec de l’eau de Javel, mais cette pratique est à bannir totalement puisque, loin de la tuer, elle accélère son développement. Avant de mettre en place un protocole pour traiter la pourriture sèche, vous devez vous assurer qu’il s’agit bien de ce champignon. Pour ce faire, vous devez envoyer un échantillon à un laboratoire pour analyse.

Marie-Hélène Cauchon estime qu’il pourrait y avoir de plus en plus de cas de pourriture sèche. « Ce qui contribue à la croissance de ce champignon, c’est le changement climatique et l’ajout d’isolation dans les maisons. Cela rend l’endroit hermétique, chaud et humide, tout ce qui est nécessaire au développement de la pourriture sèche.

Des éléments de bois et de béton contaminés par la pourriture sèche dans le vide sanitaire d’une maison de Montréal. La poussière brunâtre démontre le potentiel de dispersion des spores du champignon. (Point noir pleureur Québec/Point noir pleureur Québec)

Le Programme d’intervention contre la pourriture sèche résidentielle est le seul en vigueur au Canada à lutter contre le problème de la pourriture sèche et il s’adresse à un nombre limité de demandeurs, dont une partie s’inscrit au programme sans que la maison ne soit finalement affectée par la pourriture sèche, une fois les examens terminés.

 
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