Il y a eu la fermeture du cinéma Le Royal fin janvier 2024, juste à côté du Fipadoc. Il y a eu quatre mois d’un chantier à 2 millions d’euros, en forme de course contre la montre, avec l’impératif de rouvrir début juin aux premiers spectateurs avant d’accueillir le festival international du film Biarritz Nouvelles vagues. . Il s’est terminé il y a une semaine. Tout au long de ce marathon protéiforme, il y a peu de place pour caser au chausse-pied une inauguration. C’est fait. Elle a finalement eu lieu ce vendredi 28 juin.
Façade, salle de réception, matériel de projection, acoustique, chauffage et climatisation, étalonnage, accessibilité : tout a été revu de fond en comble. François-Xavier Menou, qui a repris le cinéma et initié le projet avec les autres partenaires de la SAS Étoiles, ne cache pas sa satisfaction d’être enfin là. Lors des interventions, il a salué les retours enthousiastes et « les nombreux compliments » reçus.
“L’exploit”
Mais le Biarrot le sait bien : « À Biarritz, tout est compliqué. C’est comme ça pour tous les sujets. Il n’y a qu’ici que la rénovation et l’ouverture d’un théâtre suscitent la polémique. » Une référence non dissimulée aux attaques de l’opposition lors du conseil municipal de novembre 2023, lors d’un vote qui a validé le rachat par plusieurs partenaires (1), dont lui, de la société qui avait remporté l’appel d’offres 2021 pour exploiter le cinéma. Les repreneurs initiaux n’avaient jamais commencé les travaux promis. L’allusion renvoie sans doute aussi à ces spectateurs mécontents de ne pas pouvoir voir le fond de l’écran dans les nouveaux sièges ultra-confortables (lire par ailleurs).
Maider Arosteguy, maire de Biarritz, préfère souligner la « prouesse » de ces travaux réalisés en un temps record. Un « délai très très court », confirme l’architecte Olivier Palatre. «C’était presque impossible à réaliser dans ce laps de temps. C’est grâce à l’engagement des entreprises que cela a été possible.
Alors aujourd’hui le cinéma biarritz démarre une nouvelle vie. Le travail n’est pas tout à fait terminé. L’idée est de terminer l’aménagement du café situé en terrasse, à l’étage. Ce sera pour l’automne.
(1) Richard Grandpierre, Jean Labadie, Thierry Lacaze, Vincent Maraval, François-Xavier Menou, Antoine Pezet.
Problème de vue ?
Sur 283 sièges, seuls 7 n’ont pas passé le test de la Commission technique supérieure de l’image et du son qui vérifie si les normes de qualité qu’elle fixe sont respectées. « Tout est aux normes. Les spectateurs voyaient moins bien l’écran avant», insiste François-Xavier Menou. Une réponse à ces cinéphiles venus d’horizons divers qui se plaignent : « On ne voit pas le bas de l’écran. » Il n’a pas été déplacé. Les personnes de taille modeste qui se disent pénalisées pointent donc du doigt « des chaises trop profondes ». « Si la personne devant moi ne se met pas dans une position détendue, c’est fini, note un habitué du Royal. L’une des jeunes jurés du festival a également regretté, du haut de ses 1,75 mètres, de ne pas avoir pu lire les sous-titres. Certains expliquent avoir utilisé des rehausseurs conçus pour les enfants. Richard Grandpierre, un des associés du cinéma, confie son incompréhension face à ces retours et nous invite à aller tester les sièges dans différents lieux. Il nous assure que, du premier rang au balcon, il y a forcément un siège adapté à chaque séance.
