Par
Simon Mauviel
Publié le
27 novembre 2024 à 16h10
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Cette fois, ce n’est pas le projet de délocalisation qui inquiète les délégués syndicaux Population active des Etablissements Mindin, à Saint-Brevin-les-Pins (Loire-Atlantique). En fin d’année, ils montent au créneau pour exprimer leurs craintes face à une situation qu’ils jugent « totalement inédite en France » : celle de l’absence de couverture médicale qui menace à très court terme le 330 résidents de l’EMPS Le Littoral, une des quatre unités des structures médico-sociales de Brévin.
Les mesures de confinement au cœur du problème
Il s’agit d’une lettre envoyée par leAgence régionale de santé des Pays de la Loire (ARS) à la direction de l’EPMS, au début de l’été 2024, qui a mis le feu aux poudres.
Cela nécessitait notamment le levée immédiate des contraintes d’un jeune résident hébergé au centre d’accueil spécialisé Les Rivages, reconnu pour son profil complexe.
Il a critiqué les prescriptions établies par le psychiatre référent à l’égard de ce résident, rappelant le sanctions pénales encourus.
L’ARS s’appuie logiquement sur une législation qui interdit les mesures de contention dans le secteur médico-social, contrairement à la psychiatrie par exemple.
Sauf que sur le terrain, la réalité est différente pour les représentants syndicaux. « Nos résidents peuvent être très agité. Des mesures de contention sur prescription médicale, qu’elles soient médicinales ou architecturales (barrières ou portes closes pour les temps d’apaisement dans la pièce, NDLR), sont parfois nécessaires pour assurer la sécurité des résidents qui pourraient se faire du mal ou faire du mal à d’autres résidents », rappelle Laurent NarzicSecrétaire FO pour tous les établissements de Mindin.
Trois droits d’alerte en un an
Selon le représentant syndical, les mesures de restriction ont été prises « en dernier recours » après une série d’événements.
Trois droits d’alerte ont été lancés en septembre 2022, février 2023 et septembre 2023, suite à des situations de violences contre des professionnels ayant parfois entraîné des séquelles irréversibles. Nous avions obtenu des renforts supplémentaires après le 2 ce qui soulageait partiellement l’équipe. Mais après le 3, l’ancien directeur a adressé une requête à l’ARS pour demander le transfert de ce résident vers un établissement plus adapté. Il n’y a jamais eu de réponse.
La lettre « au ton menaçant » n’a pas été appréciée par le psychiatre concerné. Après avoir tenté de se justifier, ce dernier a mis sa démission dans la balance.
Faute de réponse satisfaisante de la part de l’instance régionale, il a mis ses menaces à exécution, en cessant début août ses fonctions dans les deux unités où il travaillait.
« Les conséquences de cette démission ont été rapidement éprouvantes pour les professionnels et critiques pour certains habitants. En l’absence d’exigences liées au protocole de contention, certains ont explosé. En septembre, tout infirmières de l’unité se sont retrouvés arrêté », poursuit Laurent Narzic.
Effet boule de neige
Cette première démission a eu un effet boule de neige sur les autres praticiens de l’EPMS. Craignant pour leurs conditions de travail, les quatre autres médecins travaillant sur l’établissement (trois médecins généralistes et un psychiatre*) ont à leur tour décidé de quitter le navire, leur départ étant effectif le 1est Janvier 2025.
« Cela signifie plus de visites médicales pour les 330 résidents de l’EPMS à partir de janvier », critique Morgan Le Run, secrétaire FO de l’EPMS. « Les familles viennent d’être informées de la situation et elles sont abasourdies », raconte le délégué syndical.
* Un nouveau psychiatre est néanmoins arrivé depuis le 11 septembre.
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