Le géant bancaire UBS, qui a racheté son rival Crédit Suisse en 2023, a été acquitté en appel dans le procès dit de la cocaïne bulgare, a annoncé mercredi le Tribunal pénal fédéral.
En 2022, le Crédit Suisse – qui était encore à l’époque la deuxième banque du pays – a été condamné dans une affaire de blanchiment d’argent liée à un réseau de cocaïne bulgare, la banque étant accusée de défaillances dans ses systèmes de contrôle. en première instance.
Un ancien salarié, qui avait exécuté ou fait exécuter des transactions entre juillet 2007 et décembre 2008 malgré des indications concrètes quant à l’origine criminelle des fonds, a également été reconnu coupable de blanchiment aggravé.
La banque et plusieurs personnes condamnées dans cette affaire avaient lancé une procédure d’appel, mais entre-temps, cet ancien employé, que le tribunal n’a pas désigné par son nom, mais par la lettre A, est décédé.
Dans un arrêt du 26 novembre, la Cour d’appel a donc estimé « qu’au vu du décès de A, il n’était pas possible d’examiner la violation de l’art. 102 par. 2 CP a accusé la banque sans violer la présomption d’innocence du défunt», a indiqué le Tribunal pénal fédéral dans un communiqué.
“La banque a ainsi été acquittée pour ce motif et la dette compensatoire prononcée à son encontre a été annulée”, ajoute le communiqué.
En 2022, le Crédit Suisse a été condamné à une amende de 2 millions de francs à laquelle s’est ajoutée une dette compensatoire de 19 millions.
Durant les deux années précédant sa chute, le Crédit Suisse avait été éclaboussé par de nombreux scandales, le plus coûteux étant la faillite de la société britannique Greensill dans laquelle plus de 10 milliards de dollars avaient été investis à travers quatre fonds ainsi que l’implosion du fonds américain Archegos, qui lui a coûté plus de 5 milliards de dollars.
Mais cette affaire de blanchiment autour d’un réseau bulgare de cocaïne avait aussi contribué à ternir son image. En panique sur les marchés financiers en mars 2023, la banque fait face à une grave crise de confiance suite à des retraits massifs d’argent de ses clients. Le Conseil fédéral devait se réunir d’urgence pour sauver la banque de la faillite en négociant son rachat par l’UBS.