Besançon. A Montfaucon, avec les chasseurs d’orage attendant le déluge

Besançon. A Montfaucon, avec les chasseurs d’orage attendant le déluge
Besançon. A Montfaucon, avec les chasseurs d’orage attendant le déluge

Leurs boîtiers, posés sur pieds, pointent vers le Sud. C’est de là que doivent venir les orages, comme en témoignent les sites et applications qu’ils consultent régulièrement : Keraunos et Météo Ciel, qui leur permettent de consulter en temps réel les impacts de foudre et les précipitations.

Cyril Aguié, Aurélie et Olivier Ferreux sont ce que l’on appelle des « chasseurs de tempêtes ». Des « passionnés de photographie et de météo », alimentés par l’adrénaline. Ce samedi, la météo qui prévoyait « une violente dégradation orageuse » avec possibilité de gros phénomènes de grêle et de tourbillons, les a conduits au belvédère de Montfaucon, « un point culminant avec une vue à presque 360 ​​degrés ».

« Beaucoup d’attente pour, parfois, rien »

Cyril Aguié, originaire de Tours, est en vacances dans la région. Aurélie et Olivier Ferreux, un couple, sont venus du Haut-Jura. Le trio s’est déjà croisé par le passé dans la région, lors d’une tempête. «Ça nous permet de se revoir, ça fait plaisir», apprécie Cyril.

Depuis plus de trois heures, l’ambulancier de 36 ans patiente, la tête levée vers le ciel ou penchée sur son smartphone à chaque fois qu’une notification retentit : un bruit comme le tonnerre, évidemment. Le photographe autodidacte passera toute la soirée et une bonne partie de la nuit au belvédère. « C’est beaucoup d’attente, parfois sans rien. C’est vraiment aléatoire», confie-t-il, mais quand la prise est bonne, la joie est immense. « Il y a deux mois, en Indre-et-Loire, j’ai intercepté une tornade », se réjouit le photographe, fasciné depuis toujours par « l’esthétique de la tempête : la couleur du ciel, l’impact qui peut prendre des formes étranges, la grondement après l’impact, cette impression de boulets de canon. »

Cinq éclairs simultanés

Aurélie et Olivier cultivent également une attirance immodérée pour les éclairs et les coups de vent. Le père de la première l’emmenait dehors « dès qu’il y avait des phénomènes extrêmes ». Le second se souvient de la foudre qui tombait à dix mètres de sa maison lorsqu’il était petit. “Je n’avais pas peur, au contraire, ça me fascinait”

Le plus beau souvenir de ce couple de chasseurs ? Cinq coups de foudre simultanés, à Lons-le-Saunier. Une photo prise depuis leur véhicule alors que le ciel leur tombait sur la tête. « La voiture n’est jamais très loin », souligne Olivier. « C’est une passion risquée, mais on veille à ne jamais se mettre en danger. On analyse le ciel. Le vent qui nous arrive droit dans la figure, on sait qu’il faut ranger », ajoute Cyril.

« C’est devenu une drogue »

Pour quelques minutes d’adrénaline, les chasseurs n’hésitent pas à passer plusieurs heures sur la route dans une journée. « Le week-end ou en semaine, dès que la situation est intéressante, nous faisons le déplacement », explique Aurélie. «Quand nous étions plus jeunes, nous dormions parfois cinq heures par semaine», se souvient son mari, qui s’est fait tatouer sur son avant-bras une de ses photos de tempête prise au lac de Vouglans. « Nous avons cette passion dans la peau. C’est devenu une drogue. Lorsque les tempêtes se forment, on ne peut s’empêcher d’y aller. Si vous êtes invité quelque part, les gens savent qu’au dernier moment, vous pouvez refuser. »

Aurélie, qui fêtera son anniversaire ce dimanche, n’a rien de prévu, comme chaque année. « À chaque fois, il y a des tempêtes. Mon cadeau est éclair.

On Instagram: cyrilphotos_lightningstorms_37 and ferreux_family_photographies

Comment capter la foudre ?

« Rapide comme l’éclair. » À moins d’avoir des réflexes surnaturels, difficile de capter en photo l’illumination soudaine du ciel. Alors comment font les chasseurs d’orages ? « Nous avons des boîtiers fixés aux caméras. Quand on les allume, ils vont détecter, grâce à une lentille située à l’avant, un changement de luminosité dans le nuage. En un millième de seconde, la caméra se déclenche », explique Cyril Aguié. Le photographe ajuste l’éclairage en fonction de la lumière ambiante, vérifie l’ouverture, l’exposition de l’appareil.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV Quatre années de travaux sont en cours entre Caudan et Lanester – .
NEXT Toulouse. A la Cité de l’Espace – .