Face aux preuves ADN, un accusé en manque d’explications – .

Face aux preuves ADN, un accusé en manque d’explications – .
Face aux preuves ADN, un accusé en manque d’explications – .

Criminal Court of Indre-et-Loire

Leurs regards ne s’étaient pas croisés depuis le matin du 8 octobre 2022. Comme l’a témoigné le directeur des enquêtes à la barre le lundi 1er octobreest Juillet 2024, les yeux d’Earvin V. sont rivés sur ceux de la jeune femme assise en face de lui. Même si l’effort lui coûte, elle y fait face en silence, sans cligner des yeux.

Avec une extrême dignité, la plaignante de 25 ans a expliqué aux magistrats que cet inconnu l’attendait devant son immeuble, situé dans le quartier des Prébendes à Tours (Indre-et-Loire), alors qu’elle partait au travail.

Sans détour ni fioriture, elle raconte la fellation imposée sous la menace d’un couteau dans une cage d’escalier au sixième étage, puis le viol, quelques pas plus bas. « Quand il est parti, la première chose que je me suis dite c’était : ‘Je ne suis pas mort’ », elle explique.

Une histoire affaiblie par des preuves irréfutables

Dans la boîte vitrée, son antonymie absolue reste stoïque. À seulement 32 ans, Earvin V. compte déjà vingt-cinq mentions à son casier judiciaire pour vol aggravé, violences et port d’arme. Un univers criminel aux antipodes du parcours exemplaire de cette jeune femme réservée et sans histoires.

Cependant, Earvin V. assure que leurs chemins se sont croisés en 2019. Lui, le fournisseur de cocaïne et elle, sa cliente : « Je lui avais fait crédit, elle me devait entre 160 et 200 €. » Il affirme l’avoir rencontrée par hasard, ce week-end d’octobre 2022, alors qu’il était de passage en Touraine avec sa compagne.

Après une nuit passée à consommer de la drogue, Earvin V. revient au pied de l’immeuble pour réclamer sa dette. Casquette sur la tête, masque chirurgical sur le visage, gant en latex dans la main droite et lame de 20 cm dans l’autre, il intercepte sa proie à 7h28, comme en témoigne la vidéosurveillance.

Plutôt que de payer la somme, elle a immédiatement proposé de le payer. « une nature » avec une fellation. « Il n’y avait rien d’autre. Je ne l’ai pas violée », soutient l’accusé. Une version minée par la matérialité implacable des faits – son ADN a été retrouvé sur l’hymen de la victime.

Une audience éprouvante

Face à l’indiscutable, le trentenaire révèle peu à peu une personnalité odieuse, loin du portrait flatteur dressé par ses ex-partenaires. « Ils ne signifiaient pas grand-chose pour moi, ils acceptaient juste de venir dans mon lit. »il les récompense avec dédain, provoquant un choc dans la salle d’audience.

De même, les viols subis par sa dernière concubine ne semblent pas l’émouvoir : « Elle aussi se met dans des situations délicates… Quand on est une femme, on est prudente. »il dit. Met Audrey Chefneux a immédiatement saisi le message sous-jacent : « Ma cliente s’est-elle mise en position d’être violée ? » Une allusion à la théorie policière selon laquelle la jeune victime aurait été repérée, ciblée et choisie ? Earvin V. sent le piège se refermer sur lui : « Ne me faites pas dire des choses que je n’ai pas dites. Je me fiche de votre client. »

Réactions outrées des proches de la jeune femme présents dans l’assistance, très affectés par les multiples réponses meurtrières de l’accusé. Un calvaire qui devrait prendre fin avec le verdict, attendu dans la journée, mardi 2 juillet 2024.

 
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