un processus long et complexe

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un processus long et complexe

Parmi les immigrants en Colombie-Britannique, il y a ceux qui arrivent déjà qualifiés et souhaitent exercer le métier pour lequel ils ont consacré des années d’études. Architectes, infirmiers, ingénieurs… les standards et normes professionnelles varient d’un pays à l’autre. Et même selon les provinces du Canada.

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Pour faire reconnaître son diplôme et ses années d’expérience, il faut ensuite se tourner vers les autorités et structures de régulation de la profession qui étudient les profils et décident d’accorder ou non la certification. La démarche implique des sacrifices en temps et en argent, qui sont importants au moment de prendre la décision de partir.

Près de 800$ d’investissement

Malaury Fabre va bientôt souffler la bougie de sa première année à Vancouver. La jeune femme originaire du sud de la France a décidé il y a quelques semaines de faire reconnaître son diplôme de psychologue.

« Quand je suis arrivé, je ne voulais pas me lancer dans cette démarche. Récemment, mon employeur m’a présenté l’idée car il y a un grand besoin de psychologues francophones ici», explique celle qui travaille désormais dans le secteur social.

Si elle avait voulu avoir exactement le même titre protégé que celui qu’elle a obtenu en France, à savoir psychologue clinicienne, il lui aurait fallu retourner aux études pendant trois ans pour obtenir un doctorat en Colombie-Britannique. Dans ce cas, le prix des cours est beaucoup plus élevé avec un permis d’études qu’avec un résident permanent.

Certains attendent donc un changement de statut ou l’obtention d’un permis d’études ou de travail, avant de reprendre leurs études et de pouvoir enfin exercer leur métier. Pour pouvoir débuter rapidement des suivis psychologiques, Malaury a donc préféré obtenir une certification de « conseiller clinique agréé ».

Première étape : son université française devra envoyer tous ses relevés de notes sous scellés à l’Association of Clinical Counselors of British Columbia. Les évaluateurs exigent qu’au moins 4 des 6 cours soient similaires aux titres de l’Université de la Colombie-Britannique (UBC) et que la moitié aient été suivis dans le cadre d’une maîtrise.

L’incertitude règne à ce niveau car les programmes universitaires changent parfois de titre et de contenu et Malaury n’a aucune idée de la similitude entre ceux qu’elle a suivis et ceux de la province. Les frais d’inscription à cette étape sont non remboursables et s’élèvent à 200 $.

Après cette évaluation, qui dure plusieurs semaines, elle doit demander deux références qui doivent justifier de 100 heures d’expérience encadrée. Sans surprise, les rapports doivent être rédigés en anglais.

« Je ne me précipite pas pour envoyer mon dossier, je veux mettre toutes les chances de mon côté », prévient-elle. Selon l’organisme de santé francophone RésoSanté, le processus d’évaluation prendrait deux mois.

Lors de l’évaluation du dossier, ils peuvent également demander des certificats de langue ou son casier judiciaire. Ce qui rallongerait encore les délais.

Une fois sa certification obtenue, pour exercer, elle devra payer une assurance responsabilité professionnelle, qui peut coûter jusqu’à 150 $ par année, ainsi qu’une cotisation de 436 $ par année. Cela représente un investissement initial de près de 800 $, et un investissement annuel de 600 $ pour les années suivantes.

Si elle s’est convaincue de se lancer dans les démarches, c’est parce qu’elle souhaite s’installer à Vancouver. « Sinon, je ne l’aurais pas fait. Quand on est expatrié, surtout dans cette ville où la vie est chère, ça fait peur de s’engager financièrement sachant qu’on n’a pas encore de clientèle ni de réseau », souligne-t-elle.

Une nouvelle loi pour assouplir les règles en juillet

Face aux avertissements émis lors des consultations publiques, la province de la Colombie-Britannique a annoncé en novembre dernier l’approbation d’une nouvelle loi visant à assouplir les règles. Cette dernière entrera en vigueur en juillet 2024.

Dans un communiqué publié à ce sujet, la province justifie sa décision et indique que : « Au cours des dix prochaines années, 387 000 nouveaux arrivants devraient gonfler les rangs de la main-d’œuvre en Colombie-Britannique et occuper 38 % des postes vacants dans la province. »

L’organisation responsable des services aux immigrants en Colombie-Britannique (ISSBC) a salué cette annonce et a déclaré qu’elle avait hâte de travailler avec le gouvernement provincial : « Les changements annoncés aujourd’hui devraient améliorer la rapidité et l’efficacité de la reconnaissance des qualifications étrangères, fournir de nouvelles lignes directrices en matière de reporting pour organismes de réglementation et commencer à combler l’insaisissable lacune en matière d’« expérience de travail canadienne » afin que la Colombie-Britannique puisse pleinement tirer parti de l’expérience des nouveaux arrivants.

Il ne reste plus qu’un mois avant de pouvoir évaluer les effets concrets de cette nouvelle loi.

 
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