Lundi 25 novembre au soir, un grave accident s’est produit à l’aciérie NovAsco, sur le site d’Hagondange, en Moselle. Au niveau de la coulée continue, « le tiroir de coulée s’est ouvert, laissant l’acier en fusion se déverser sur le sol », rapporte la CGT dans un communiqué. Les trois salariés présents sur les lieux au moment de l’accident ont été dépistés. Un intérimaire a été blessé à l’oreille, un deuxième a été hospitalisé pour brûlures et le troisième « est gravement brûlé, notamment aux jambes et au visage (28 % du corps au 3e degré) ; il aurait été placé en coma artificiel», indique la CGT.
Arrêt indéfini
Face à la situation, l’entreprise a fait appel à des psychologues et a invité les salariés de l’aciérie à rentrer chez eux. « A ce jour, la direction peut affirmer les points suivants : les aciéries ne redémarreront pas cette semaine ni la suivante », annonce la CGT. Un CSE extraordinaire est organisé jeudi 28 novembre pour aborder notamment la question de la réouverture de l’usine. L’accident a été confirmé par Novasco dans un communiqué : « Une enquête est désormais en cours et l’aciérie restera fermée pendant toute la durée de l’analyse », explique Novasco dans un communiqué.
Une expertise planifiée
« Nous mettons tout en œuvre pour déterminer les causes de ce grave accident. L’installation a été sécurisée par les équipes et les pompiers. Ces derniers, accompagnés d’un expert, ont pu constater l’absence de tout risque de contamination ou de pollution tant pour les salariés présents que pour les abords de l’usine”, précise Novasco.
A ce jour, la coulée continue a été condamnée. « Il est encore trop tôt pour déterminer précisément les circonstances précises de cet accident. Il faut qu’une entreprise vienne faire un bilan machine avant que quoi que ce soit ne change”, poursuit le syndicat. Pour rappel, le fabricant d’aciers spéciaux pour les secteurs de l’automobile, de l’énergie et de la mécanique NovAsco a été racheté à l’été 2024 par le fonds d’investissement Greybull. Suite à cette annonce, l’entreprise a annoncé une réorganisation de ses sites. Sur son site d’Hagondange, l’entreprise compte 396 salariés.
18 accidents depuis janvier
Dans un communiqué du 19 novembre 2024, le syndicat a recensé 17 accidents du travail survenus sur le chantier, dont 10 avec arrêt, depuis le début de l’année. « Or, il faut savoir que ce qui est qualifié d’accident dans nos statistiques est très souvent constitué de faits mineurs », précise Yann Amodoro, secrétaire CSE de l’entreprise. En effet, tout accident survenant sur et sur le lieu de travail est présumé être un « accident du travail » : ce chiffre inclut donc la poussière dans l’œil, un coup de marteau au doigt ou une entorse des chevilles dans un escalier. En comparaison, le syndicaliste estime qu’une vingtaine d’accidents auront eu lieu en 2023.
« On assiste effectivement à une évolution des accidents du travail, poursuit Yann Amodoro. Toutefois, « ces événements ne sont en rien comparables au grave accident survenu lundi », relate le secrétaire du CSE.
Mesures de sécurité
Avant l’accident du lundi 25 novembre, la direction avait déjà annoncé la mise en place d’un forum sécurité. “Un plan d’action sera présenté aux représentants du personnel en janvier, détaillant les mesures à horizon 2025 pour améliorer la situation”, a détaillé la CGT.