Il n’habite dans aucune des trois « résidences principales » qu’il a louées sur Airbnb

Il n’habite dans aucune des trois « résidences principales » qu’il a louées sur Airbnb
Il n’habite dans aucune des trois « résidences principales » qu’il a louées sur Airbnb

Un jeune Québécois est copropriétaire de trois maisons jusqu’à récemment louées sur Airbnb comme résidences principales, mais ni lui ni ses partenaires n’y habitent réellement.

Gabriel Brunette-Savard et ses associés ont obtenu du ministère du Tourisme les numéros d’enregistrement officiels d’établissement de résidence principale pour une maison sur l’Île d’Orléans et deux appartements au Québec.

Ces autorisations émises par la Corporation de l’industrie touristique du Québec (CITQ) vous permettent de louer votre propre hébergement à court terme sur des plateformes comme Airbnb.

Mais dans le cas de Brunette-Savard, ce ne sont pas du tout des résidences principales, a-t-il souligné. Le journal.

  • Écoutez les explications du journaliste Dominique Cambron-Goulet via VIEUX :

Offrant une vue spectaculaire sur le fleuve Saint-Laurent, une résidence à Sainte-Famille, sur l’Île d’Orléans, est enregistrée comme la résidence de son beau-père, Mario Bergeron. Il n’y habite toutefois pas régulièrement, confirme sa compagne Josie-Anne Savard, rencontrée dans un logement à Québec.


Cette maison sur l’Île d’Orléans était disponible en location sur Aribnb avant nos questions. Photo Jean-Philippe Guilbault, JDQ / Capture d’écran prise depuis Airbnb

La mère de Gabriel Brunette-Savard a plutôt confirmé à Journal qu’elle et son mari habitent effectivement à une trentaine de kilomètres de la maison au décor bucolique.

« Nous sommes trois propriétaires et l’un de nous en a fait sa résidence principale [avec celle de] l’île. Tout est en ordre », a-t-il essayé d’expliquer au Journal la mère de l’entrepreneur. Elle nous a ensuite orienté vers son fils pour toute question complémentaire que nous pourrions avoir à ce sujet.

Selon Loi sur l’hébergement touristiqueune résidence principale correspond au lieu « où une personne physique réside habituellement, y centralisant ses activités familiales et sociales ».

Sa propre résidence principale n’en est pas une

Le nom de Gabriel Brunette-Savard est celui qui apparaît le plus souvent dans la liste des exploitants pour tout le Québec obtenue du ministère du Tourisme, soit à quatre reprises.

Il a déclaré au ministère qu’il habite un appartement au rez-de-chaussée d’un immeuble à Québec.

Pourtant, sa mère et une voisine nous ont confirmé qu’il habite effectivement au-dessus de cet appartement qu’il loue sur Airbnb. Nous y avons également rencontré des touristes new-yorkais.

Le Ministère du Tourisme confirme qu’il n’est pas permis de louer un logement mitoyen en courte durée, avec un titre de résidence principale.

Un autre appartement dans un immeuble du Vieux-Québec est enregistré comme résidence principale de Simon-Pierre Côté avec M. Brunette-Savard comme coopérateur et copropriétaire. Ils louent ce condo situé sur la rue Saint-Flavien sur Airbnb.


Simon-Pierre Côté loue sur Airbnb un condo dans le Vieux-Québec qu’il prétend utiliser comme résidence principale Photo Jean-Philippe Guilbault, JDQ / Capture d’écran prise depuis Airbnb

M. Côté n’y habite pas. Son beau-père a confirmé Journal qu’il réside dans une grande maison nouvellement construite à côté de la sienne à Saint-Augustin-de-Desmaures.

“Près de [avec] ma fille », nous a-t-il assuré lors d’une visite des lieux.

Le journal a également pu consulter de nombreuses publications de la conjointe de M. Côté, très active sur les réseaux sociaux, décrivant leur quotidien à Saint-Augustin.

Simon-Pierre Côté n’a pas répondu à nos multiples demandes d’entrevue.

Dans un échange de courriels, Gabriel Brunette-Savard n’a pas souhaité nous accorder d’entrevue au sujet de ses locations de « résidence principale ».

Au lendemain de notre échange, ses annonces de location avaient été supprimées de la plateforme Airbnb.

Un quatrième appartement, cette fois dans le quartier Saint-Sauveur de Québec, est également exploité par M. Brunette-Savard avec un autre partenaire d’affaires, mais Le journal n’a pas pu confirmer s’il s’agissait réellement de sa résidence principale.

La ville admet ses défauts

Même si l’administration municipale de Québec a tenté de serrer la vis aux exploitants d’hébergement sur Airbnb, elle admet des failles, dont l’utilisation abusive de la notion de résidence principale.

«On sait que là où l’illégalité est le plus souvent pratiquée, en matière d’hébergement touristique, c’est justement à travers la notion de résidence principale», révèle Mélissa Coulombe-Leduc, conseillère du district de Cap-aux-Diamants et responsable du dossier au comité exécutif de la Ville de Québec.

Le journal a compilé des dizaines d’annonces de location Airbnb pour des résidences principales non conformes dans la seule ville de Québec.

Depuis avril 2024, la Ville exige un avis de cotisation comme preuve de résidence pour obtenir un permis d’hébergement touristique collaboratif. La Ville limite également ces locations à 90 nuitées par an.

L’élu concède cependant la « complexité » de faire respecter de telles mesures.

« C’est difficile pour nos équipes de compter ces 90 jours. Cela nécessite beaucoup de travail de recherche pour collecter des informations », explique M.moi Coulombe-Leduc.

L’administration communale fait régulièrement appel à « l’aide citoyenne » dans ces domaines.

Bien qu’il ne soit pas « infaillible », le système de Québec vise à corriger une « iniquité » entre les particuliers qui louent des appartements auprès d’entreprises hôtelières.

« Ils paient leurs impôts sur les revenus qu’ils gagnent, ils paient la taxe obligatoire d’hébergement touristique », énumère l’élu.

 
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