Pour les Belges, la mauvaise blague française de la dissolution – .

Pour les Belges, la mauvaise blague française de la dissolution – .
Pour les Belges, la mauvaise blague française de la dissolution – .
Vincent Wauthoz, maire libéral de Virton, Belgique, le 21 juin 2024. KEVIN REITZ/HANS LUCAS FOR M LE MAGAZINE DU MONDE

A Meix-devant-Virton, deux mille huit cents habitants, dans la province du Luxembourg belge, le bourgmestre, Pascal François, se gratte la tête. Qu’adviendra-t-il de son jumelage avec Guérigny, dans la Nièvre, où le Rassemblement national (RN) a obtenu 42,17 % des suffrages le 9 juin ? “Ici, l’extrême droite, on sait ce que ça vaut et on n’en veut pas, explique ce socialiste qui dirige ce village depuis trente ans. Elle a récemment présenté une liste avec un homme reconnu coupable de pédophilie. » L’ancien cheminot ira-t-il encore en France si le RN est au pouvoir demain ? « Je ne sais pas. On ne peut pas sanctionner tout le monde. »

A Meix, Virton et toutes les communes de ce bout de la Belgique, le long de deux frontières invisibles, celle avec le Grand-Duché de Luxembourg et celle avec la France, pas de bourgmestre ni de mairie, mais un conseiller municipal et des mairies. devant lequel flotte souvent le drapeau bleu, blanc et rouge. Dans de nombreux foyers, nous regardons davantage les chaînes françaises que les chaînes belges et nous suivons de près les hauts et les bas de la vie politique française. « C’est tellement plus excitant qu’à la maison » affirment Marylène Pierre, professeur d’histoire et de français à Virton, et sa fille Zoé, étudiante en droit à Louvain-la-Neuve.

Passionnant, mais inquiétant quant aux conséquences futures du choix d’Emmanuel Macron de dissoudre l’Assemblée nationale. « Moralement, un chef d’État peut-il faire ça ? s’interroge le professeur. Député-maire de Tintigny, à 10 kilomètres de Meix, le libéral Benoît Piedboeuf s’étonne lui aussi : « Bien sûr, un président français a besoin d’une majorité, mais là, le jeu est vraiment dangereux et pourrait particulièrement arranger Vladimir Poutine. »

Dans ce coin vert, nous disons notre incrédulité face à la menace de voir un autre pays fondateur de l’Union européenne basculer vers l’extrême droite. « Beaucoup de mes concitoyens me demandent : ‘Macron, qu’est-ce qui lui prend ?’ explique Vincent Wauthoz, le bourgmestre libéral de Virton. Il connaît la France mieux que moi, mais a-t-il bien choisi son moment pour mettre les électeurs devant leurs responsabilités ? » C’est toutefois à Eric Ciotti, le président des Républicains, qui prône une alliance avec le RN, que cet élu de droite réserve ses flèches : « Il a trahi à la fois de Gaulle et son pays, comme Pétain. »

Exclure l’extrême droite des majorités

Le 9 juin au soir, alors que les Belges avaient également voté pour leurs députés fédéraux et régionaux, c’est le discours du président français qu’attendaient les Virtonais. Devant le bar Chez Neuch, deux étudiants souhaitant garder l’anonymat ironisent : « Les Belges, champions mondiaux des crises politiques et des querelles entre Flamands et Wallons ? Je pense que nos amis français sont en bonne voie pour nous battre.

Il vous reste 65,26% de cet article à lire. Le reste est réservé aux abonnés.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV Wall Street en hausse au début d’un nouveau semestre : Actualités – .
NEXT Un festival Caillou revisité pour les 45 ans du centre culturel espagnol d’Auch – .