Le CHU de Nancy recherche des fumeuses et ex-fumeuses de plus de 50 ans

Le CHU de Nancy recherche des fumeuses et ex-fumeuses de plus de 50 ans
Le CHU de Nancy recherche des fumeuses et ex-fumeuses de plus de 50 ans

Le cancer du poumon se propage comme le feu chez les femmes. « Une étude de 2020 (KBP-2020) révèle que la part des femmes parmi les patients atteints d’un cancer du poumon a plus que doublé en vingt ans, passant de 16 % en 2000 à 34,6 % en 2020. Actuellement, le cancer du poumon chez la femme explose et passe d’un point de vue épidémiologique et démographique, c’est inquiétant”, déclare le Dr.r Isabelle Petit. Radiologue interventionnelle au CHU de Nancy-Brabois pour adultes, la praticienne participe à une étude nationale avec son collègue Bruno Ribeiro-Baptista, pneumologue, sur ce cancer qui est en augmentation dans la population féminine, alors qu’il tend à se stabiliser parmi la population masculine. .

Pourquoi cette étude ?

L’intérêt du dépistage par scanner thoracique à faible dose (très faible rayonnement) en termes de réduction de la mortalité ne fait plus débat depuis la publication des résultats d’une étude américaine (NELSON) en janvier 2020. De son côté, la Haute Autorité de Santé (HAS) a récemment encouragé la mise en place de programmes pilotes de dépistage du cancer du poumon afin d’obtenir les données manquantes avant de passer à un dépistage systématique.

L’étude CASCADE (Cancer du poumon par scanner thoracique à faible dose), à ​​laquelle est associé le CHU de Nancy, s’inscrit dans ce contexte. CASCADE est promue par l’AP-HP et animée par le Pr Marie-Pierre REVEL de l’hôpital Cochin). Elle est financée par le ministère de la Santé et l’Institut national du cancer (INCa) à hauteur de deux millions d’euros. Son objectif est de “fournir à l’INCa des informations essentielles sur les modalités de lecture des scanners (simple ou double, rôle de l’intelligence artificielle) avant de lancer une grande étude pilote en 2024”, indique Isabelle Petit.

Données à consolider

Les centres hospitaliers de Paris, Rennes, Grenoble, Béthune, Nancy, Toulouse, Bordeaux et Carcassonne se sont associés dans cette exploration. CASCADE vise à soutenir d’une manière ou d’une autre les études antérieures. NELSON s’est en effet révélé incomplet. Sa cohorte comprenait un nombre insuffisant de femmes. « Dans leurs conclusions, rapporte Isabelle Petit, les rédacteurs de l’étude Nelson affirment ne pas disposer de suffisamment de données sur les femmes. Leur population était composée d’environ 85 % d’hommes et 15 % de femmes. »

Pourquoi ce déséquilibre ? « Parce que le tabagisme a vraiment explosé chez les femmes dans les années 1970, poursuit la radiologue. Ainsi, les femmes présentant un risque élevé de cancer du poumon sont arrivées dans les années 2020. Or, l’étude NELSON s’appuie sur des données rétrospectives datant d’avant 2020. » CASCADE se concentre donc sur ces générations de fumeurs qui dépassent, aujourd’hui, la cinquantaine. Un seuil à partir duquel ils entrent, tout comme les hommes, dans la zone rouge du cancer du poumon.

2 400 participants

Les établissements recrutent ainsi 2 400 participants qui doivent répondre à trois critères détaillés par la D.l Bruno Ribeiro-Baptista : « Ils doivent être fumeurs ou anciens fumeurs et avoir entre 50 et 74 ans. S’ils veulent se faire dépister pour le cancer du poumon, ils appellent une plateforme

. Nous allons vérifier s’ils sont éligibles à l’étude. Les critères d’inclusion sont très simples, il s’agit de la quantité de tabac consommée. S’ils sont éligibles, ils obtiennent un rendez-vous dans le service de pneumologie du CHRU de Nancy. »

Le pneumologue leur parlera de leur « histoire de vie, de leur tabagisme ». « Si celui-ci est toujours actif, nous leur proposerons tout ce que nous pouvons pour essayer d’arrêter de fumer, poursuit Bruno Ribeiro-Baptista. Enfin, si les critères d’inclusion sont remplis, ils passeront directement un scanner pour détecter d’éventuelles pathologies liées ou provoquées par le tabagisme. »

Un tandem homme-machine

Un examen qui peut, évidemment, être redouté en l’absence de symptômes. Il faut cependant savoir que le scanner détecte la maladie à un stade précoce. « Plus la maladie est prise tôt, plus le traitement sera efficace et curatif », insiste Isabelle Petit. Enfin, l’autre ambition de CASCADE est de démontrer l’efficacité de l’intelligence artificielle (IA) dans l’analyse des images issues d’un scanner. Aujourd’hui, les centres d’imagerie médicale n’ont pas toujours les moyens suffisants pour répondre à un dépistage de masse. Le dépistage du cancer du poumon nécessite un avis conjoint d’un radiologue généraliste et d’un radio-oncologue. Une spécialité rare. CASCADE va ​​donc tester l’IA (intelligence artificielle) comme aide au radiologue généraliste formé au dépistage. Objectif, prouver que ce tandem homme-machine peut être aussi fiable qu’un radiologue expert en radiologie thoracique.

Participez à l’étude CASCADE en appelant le 06 15 06 58 35 ou en envoyant un e-mail à [email protected]. En Lorraine vous serez redirigé vers les services de pneumologie et de radiologie du CHRU Adultes de Nancy-Brabois.

 
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