Olivier Magne : « Toulouse, une montagne quasi impossible à franchir »

Olivier Magne : « Toulouse, une montagne quasi impossible à franchir »
Olivier Magne : « Toulouse, une montagne quasi impossible à franchir »

« Vous vous souvenez d’une équipe qui a sombré ainsi en finale du Top 14, comme ce fut le cas de Bordeaux-Bègles ?
Non. Il y a eu un 40-13 en 2006 lorsque Biarritz a surclassé Toulouse, mais ce n’était pas une défaite si significative. Celui-ci, à Marseille, est unique dans l’histoire du Championnat de France.

Qu’est-ce qui a fait que l’UBB s’est effondrée ainsi ?
C’était quand même un peu prévisible dans la mesure où Toulouse aligne des joueurs exceptionnels, là où Toulouse est décomplexé dans le jeu. C’était une montagne presque impossible à gravir. Je pense que les Bordelais savaient ce qui les attendait et ils y ont réfléchi pendant une semaine.

Dans quels domaines le Stade Toulousain a-t-il commencé à construire sa victoire ?
Du côté défensif. Quand on voit les intentions initiales de Bordeaux et que la défense toulousaine se montre agressive et impénétrable, comme lors de la finale de la Coupe des Champions contre le Leinster (22-31), les dés sont jetés. D’autant qu’il y avait en face un joueur, Matthieu Jalibert, qui jouait sur une seule jambe et qui n’était pas aussi performant que d’habitude, qui n’était pas aussi créatif et décisif qu’il l’est d’habitude. Ce contraste a levé les incertitudes.

« L’UBB ? Un manque de confiance du collectif car on n’aligne pas deux joueurs blessés pour un match de cette importance sans envoyer un message négatif au reste de l’équipe »

Avec l’essai de Mauvaka sur une mauvaise passe bordelaise (20e), celui de Dupont après une échappée serrée et un lob (23e) : l’opportunisme des Toulousains est-il leur marque de fabrique ?
Non pas forcément. On a vu Toulouse récupérer des ballons et contre-attaquer. C’est leur parcours habituel. Ils ont aussi joué au pied pour occuper le terrain mais surtout, ils savent se nourrir des erreurs adverses. Et surtout l’indiscipline bordelaise. Avant de lâcher prise et de profiter du moindre brief.

Une telle indiscipline, notamment en première période (six fautes sifflées), démontre le manque d’expérience d’un nouveau venu en finale ?
Oui, il y avait du stress au sein de l’équipe bordelaise, mais quoi qu’on en dise, il y avait un manque de confiance dans l’équipe car on n’aligne pas deux joueurs blessés (Matthieu Jalibert et Ben Tameifuna) pour un match de cette importance sans envoyer de négatif. message au reste de l’équipe. Cette nervosité est contagieuse à partir du moment où deux joueurs qui ne sont pas à cent pour cent de leur forme sont alignés sur le terrain… On ne mesure pas l’importance de ce que cela crée dans l’inconscient collectif d’une équipe. C’est humiliant…

Comment expliquez-vous que l’UBB ait abandonné dans les vingt dernières minutes ?
Il n’y a que 80% de tacles réussis côté bordelais, certes, mais les joueurs étaient cuits, physiquement et mentalement. En face, le Stade Toulousain a fait tourner plus d’une cinquantaine de joueurs cette saison, avec des titularisations ciblées et des cadres laissés au repos. Tandis que l’UBB a dû aligner son équipe type quasiment à chaque fois pour batailler et se qualifier. Les Bordelais y ont laissé de l’énergie et cette énergie a fait défaut en fin de match. Ces vingt dernières minutes ont été de trop pour eux : c’est là que le score s’alourdit à mesure que leurs nerfs lâchent.

Ce score record peut-il dévaloriser ce 23e titre toulousain ?
Bonne question. On retiendra le score mais pas le contenu de ce match à sens unique, car Toulouse n’a pas seulement gagné la finale : ils ont gagné la saison.

 
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