Elections législatives : la campagne se termine, le second tour déjà dans les esprits : Actualités – .

La campagne pour le premier tour des législatives a connu ses derniers soubresauts vendredi dans toute la France, avant de s’éteindre totalement à minuit. Et face à l’avance confortable donnée au Rassemblement national par les sondages, le possible report de voix entre les deux tours a mobilisé les esprits.

Avant le premier verdict des urnes dimanche à 20 heures, les quelque 4 000 candidats engagés dans les élections législatives ont jeté leurs dernières forces dans la bataille, de Marine Le Pen dans son fief d’Hénin-Beaumont à Gabriel Attal dans le Rhône.

Ce dernier, qui a assuré vendredi sur M6 avoir “compris le message qui a été envoyé au moment des élections européennes”, tente depuis trois semaines et l’annonce surprise de la dissolution de l’Assemblée de déjouer les pronostics défavorables pour le camp présidentiel.

« On nous dit qu’il faut faire plus et mieux en matière de pouvoir d’achat, et notamment de sécurité. On nous dit qu’il faut aussi faire les choses différemment, impliquer davantage les Français dans nos décisions (…)», a relevé le Premier ministre, appelant à pouvoir «appliquer» lui-même ce programme après le vote.

Dans son étude quotidienne pour LCI, Le Figaro et Sud Radio, l’Ifop estime vendredi que le Rassemblement national, renforcé par la frange des Républicains alliés à Eric Ciotti, empocherait 36,5% des voix. La gauche serait reléguée à 29% des voix quand le camp macroniste n’obtiendrait que 20,5% des voix.

Même ton chez Odoxa qui crédite le Rassemblement national de 35% des voix, contre 27,5% pour l’alliance de gauche et 21% pour les macronistes.

Des chiffres élevés pour le parti d’extrême droite, même s’ils ne lui assurent pas automatiquement de disposer des 289 députés nécessaires à la majorité absolue à l’issue du second tour le 7 juillet.

– “Gueule de bois” –

Avec le vent en poupe, le chef du RN Jordan Bardella, qui a fait de l’obtention de la majorité absolue un préalable à son arrivée à Matignon, a maintenu la pression vendredi : “ne cédez pas aux (…) artisans du mensonge et de la peur qui se déchaînent dans le but de vous démobiliser”, a-t-il lancé aux électeurs dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux.

Lors d’un meeting à Rouen, le chef de file du PS/Place Publique aux élections européennes Raphaël Glucksmann a pour sa part exprimé son inquiétude face à “cette impression qu’une vague se forme et que dimanche soir, c’est tout le pays qui aura la gueule de bois”.

“Il y a des jours qui viennent et qui sont fondamentaux”, a-t-il poursuivi, anticipant les reports des votes à l’issue du premier tour.

Particulièrement visé, le camp d’Emmanuel Macron qui n’a pas tranché publiquement, mais qui semble s’orienter sur une ligne « ni Rassemblement national, ni La France insoumise ». Et ce alors que d’influents macronistes historiques ont fait savoir vendredi qu’ils le désapprouvaient.

Jeudi soir, en marge d’un sommet européen à Bruxelles, Emmanuel Macron a promis “une grande clarté” dans les instructions pour le second tour. Et a semblé nuancer son attitude, après avoir continué à renvoyer coup sur coup RN et LFI.

« J’ai eu l’occasion de dire qu’à l’extrême gauche, des gens avaient tenu des propos sur l’antisémitisme ou la violence, sur l’antiparlementarisme que je désapprouvais, qui dépassaient l’arc républicain, mais je ne fais pas une confusion générale », a relevé le chef de l’Etat, dont la popularité est au plus bas (-6 points en juin selon le baromètre Toluna Harris Interactive).

M. Macron a également dénoncé « l’arrogance » du RN qui entend lui imposer une cohabitation dure en cas de victoire et a « déjà réparti » tous les postes gouvernementaux. .

– “Faute lourde” –

Après avoir qualifié la fonction de chef des forces armées du président de la République de simple « titre honorifique », Marine Le Pen a réaffirmé vendredi sur Europe1/CNews qu’elle envisageait l’envoi de troupes à l’étranger, et donc notamment en Ukraine. , comme « une prérogative du Premier ministre ».

Pour la même raison, elle a également indiqué que Jordan Bardella à Matignon s’opposerait à la reconduction de Thierry Breton au poste de commissaire européen, annoncée jeudi par Emmanuel Macron à ses partenaires.

Le parti à la flamme a toutefois dû faire face aux dégâts d’une nouvelle polémique, provoquée par son député sortant Roger Chudeau. L’élu du Loir-et-Cher estimait qu’un membre du gouvernement ne pouvait pas être binational car cela posait un « problème de double loyauté », prenant l’exemple de l’ancienne ministre de l’Education Najat Vallaud-Belkacem dont la nomination avait été « une erreur ».

Une « grave erreur » pour Marine Le Pen, qui tente de débarrasser son parti de ses vieux démons lorsqu’il s’agit de rassembler et de convaincre les derniers indécis.

Car dimanche, une forte participation, qui pourrait être à son plus haut niveau depuis 25 ans, est attendue : près de deux électeurs sur trois prévoient d’aller voter, contre moins d’un sur deux en 2022.

Avec une conséquence prévisible: “il y aura certainement des élus au premier tour”, à un niveau “qu’on n’a pas vu depuis longtemps”, prédit à l’AFP le directeur général adjoint d’Ipsos Brice Teinturier.

Mais il y aura aussi « beaucoup de triangulaires », ajoute l’enquêteur, qui anticipe « potentiellement 200, voire 240 » circonscriptions dans ce scénario.

 
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