Le centre ancien de Bordeaux poursuit sa rénovation urbaine

Le centre ancien de Bordeaux poursuit sa rénovation urbaine
Le centre ancien de Bordeaux poursuit sa rénovation urbaine

A A l’étage, la Halle des Douves ressemble plutôt à un four, ce mercredi 26 juin. Ça tombe bien, on parle d’îlots de chaleur, entre autres thèmes abordés, pour cette réunion publique dédiée à l’exploitation du centre ancien de Bordeaux. Devant un public méritant – une trentaine de personnes – et un autre plus discret en visio (la séance est diffusée sur la chaîne YouTube de la Métropole), le député à l’urbanisme résilient Stéphane Pfeiffer présente ce point d’avancement d’un nouveau « projet urbain » de long terme. renouvellement », prolongation de l’opération Récentres qui s’achèvera en 2025.

Il s’agit ici de présenter le « diagnostic utilisateur et technique », prélude à la future opération d’aménagement menée par la Ville et la Métropole, sur un périmètre redéfini à 323 hectares et 54 700 habitants, réparti en trois secteurs : Bordeaux Centre (de Gambetta et Saint-Pierre à Victor-Hugo), Bordeaux Sud (Victoire, Saint-Michel, Marne, Saint-Jean) et Nansouty. Et si le précédent projet, porté par l’aménageur InCité, était axé sur l’habitat et sa réhabilitation, le nouveau s’étend au changement climatique, au cadre de vie, à l’accessibilité, à la mobilité douce, etc. tout en traitant toujours de la préservation du patrimoine.


L’architecte urbaniste Jean-Rémy Dostes au micro lors de la réunion publique.

Serge Latapy

Participation, concertation

Le maître mot ici est « participation », comme l’explique Ophélie Jovelin (agence Néorama), qui incite le public à contribuer au débat en direct via une application dédiée et revient sur la consultation menée depuis octobre, qui a impliqué des centaines de personnes ou a généré autant de contributions – forum, balades urbaines, stands mobiles, questionnaires en ligne, etc.

Que retenir de ce diagnostic utilisateur ? Que dans ces trois secteurs, on aime son architecture et son patrimoine, on veut plus de verdure et plus de propreté. Au Centre, on apprécie les services, au Sud la mixité sociale et à Nansouty, la tranquillité. On déplore partout les loyers élevés, les passoires thermiques et le manque d’accessibilité aux seniors et aux personnes à mobilité réduite (PMR). Qu’en matière de cadre de vie, si l’on aime certaines évolutions récentes et la mobilité douce, on déplore « les incivilités » et on ressent un « sentiment d’insécurité » persistant. Les attentes sont cohérentes : réglementation des loyers, verdissement, sécurité, lien social, espaces partagés, etc.

Nous disposons d’une zone piétonne qui est l’une des plus grandes de France, mais elle n’est pas suffisamment aménagée ni sécurisée.

« Zones d’exclusion »

Le diagnostic technique présenté par Jean-Rémy Dostes, architecte urbaniste de l’agence Hame, révèle côté démographique un cœur plus jeune et plus aisé, un sud plus vieux et plus pauvre, révélant des « secteurs prioritaires », notamment autour du cours de la Marne. En matière de cadre de vie, on détecte de nombreux itinéraires non accessibles aux PMR, voire des « zones d’exclusion » (Bordeaux Sud, mais aussi Saint-Pierre), des conflits de mobilité… Pourtant, beaucoup a déjà été fait : « Nous disposons d’un des plus grands espaces piétonniers. en France, mais elle n’est pas suffisamment développée ni sécurisée. »

La cartographie des arrêtés de péril et des logements vacants de longue durée permet de dresser des « concentrations potentielles d’habitat dégradé » autour de la rue Sainte-Catherine, à Saint-Michel, Marne ou Saint-Jean. La mesure des températures révèle sans surprise des zones de fraîcheur, autour du fleuve et des zones végétalisées. Mais aussi des zones de chaleur (notamment autour de Victoire, des quartiers Kleber, Pressensé, Somme) et une « colonne vertébrale » Nord-Sud qui cumule problèmes, chaleur et inaccessibilité.

Sans surprise, dans une ville soumise au stress immobilier, les premières questions concernent le stock disponible. Réponse : il y a un peu de marge avec des logements vacants (environ 2 000, tout de même), sous-occupés ou mal entretenus, mais il ne faut pas trop compter sur la construction et les nouvelles constructions. « C’est un territoire déjà dense avec 40 000 logements », répond le maire de la commune de Bordeaux Sud, Olivier Cazaux. La rééducation sera la règle.

Guide des forfaits

D’autres intervenants dénoncent le surtourisme, l’exploitation commerciale et la privatisation de l’espace public – ah, les terrasses des commerçants – au détriment de la végétalisation et des services associatifs ou culturels. On répond à l’inventaire, aux réglementations nationales, aux changements d’usage.

L’étape suivante est donc la création d’un « plan guide », sorte de cahier des charges, toujours collaboratif, sur les thématiques ci-dessus. L’occasion de lister des priorités ou de concilier des aspirations parfois contradictoires : « Nous voulons du divertissement et de la tranquillité, de l’activité, des commerces et des espaces verts, etc. » Bref, d’ici le lancement du nouveau plan et sa budgétisation, qui sera encore une autre affaire, nous n’avons pas fini de concerter.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV La mission BioDivMed est partie de Monaco pour cartographier la biodiversité marine – .
NEXT « Plus la surface construite est grande, plus le risque de dommages est grand » – .