A Avignon, une première manifestation aura lieu samedi 29 juin, pour l’ouverture du festival, à l’appel de l’intersyndicale. Nous sommes passés du choc à la mobilisation contre une extrême droite désormais aux portes du pouvoir. Le monde de la culture refuse de garder le silence. Face à l’imminence du danger, le moment est venu d’arrêter de discuter du sexe des anges ou de se demander lequel est venu en premier, de la poule ou de l’œuf…
L’extrême droite rêve d’une culture fossilisée, d’une culture asservie et docile. Son modèle est le Puy-du-Fou : du pain et des jeux, du son et de la lumière pour divertir le peuple. Il envisage de supprimer le système intermittent, pour privilégier la préférence nationale. Raciste, xénophobe, homophobe, transphobe, tel est son ADN.
« Invoquer la peur et faire surgir la lumière »
Des centaines de compagnies de théâtre sont présentes à Avignon. On imagine leurs difficultés à organiser la riposte alors que les enjeux économiques – jouer à Avignon coûte cher – pèsent si lourd. Suggérer que les artistes vivraient, privilégiés, en dehors des réalités du monde, c’est oublier, nier, le travail qu’ils accomplissent au quotidien, fréquentant les écoles, les lycées, les prisons pour parler de théâtre et de poésie. Pour Gérard Watkins, qui a organisé lundi dernier une première mobilisation au Théâtre 14 à Paris, il faudra « s’exprimer, surmonter la colère, éloigner la peur et faire émerger la lumière et l’intelligence ».
« Nous sommes obligés de nous défendre contre un régime qui veut mettre la main sur les idées et les consciences. Je crains que le ministère de la Culture ne devienne un ministère du patrimoine et des danses folkloriques.“C’est là qu’est le combat. C’est là qu’est l’enjeu. Si le théâtre est vital, c’est parce qu’il donne au monde les moyens de se raconter tel qu’il est, de s’inventer.”
Et c’est ce que ne veut pas le RN, préférant tromper ses contemporains en cultivant la peur, la haine de l’autre, le repli sur soi. “Il fait sombre au pays des lumières”, pouvait-on lire sur une pancarte lors d’une manifestation contre l’extrême droite.
Les milliardaires des médias n’ont pas les moyens de se le permettre
Nous ne sommes financés par aucun milliardaire. Et nous en sommes fiers ! Mais nous sommes constamment confrontés à des défis financiers. Soutenez-nous ! Votre don sera déductible des impôts : donner 5 € vous coûtera 1,65 €. Le prix d’un café.
Je veux en savoir plus !
