sa mère se rend finalement devant la cour d’assises des Deux-Sèvres

sa mère se rend finalement devant la cour d’assises des Deux-Sèvres
sa mère se rend finalement devant la cour d’assises des Deux-Sèvres

Dans la fournaise du palais de justice de Niort, la cour d’assises des Deux-Sèvres a fort à faire depuis le 24 juin, date du début d’un procès, celui du père du petit Kéan, décédé en 2009 après dix jours de coma. . Il n’avait que six semaines. La justice accuse Frédéric Fernandez d’être à l’origine de la mort de son fils. L’accusé rejette toute culpabilité.

“Je lui ai donné la vie, j’ai dû autoriser sa mort”

Une question cristallise le procès : le petit Kéan est-il mort du syndrome du bébé secoué ? Pour tenter d’y apporter une réponse, les interrogatoires se sont poursuivis. Un bal de comparutions à la barre des médecins qui ont examiné l’enfant il y a quinze ans, mais aussi des proches de l’accusé et des parties civiles, bousculés par les nombreuses questions pointues des avocats.

Mais personne n’est en mesure de raconter la version des faits, seuls l’accusé et la mère de Kéan le peuvent. Gaëlle Millard-Coatalem avait à peine 20 ans lorsqu’elle a perdu son fils. Le jeudi 27 juin 2024, en fin de journée, elle a donné sa version des faits dans un récit poignant : « J’ai rencontré le père de Kéan à Marseille, j’étais très amoureux. Mais j’étais jeune et fragile, j’avais été violée à 15 ans. Il a commencé à être violent avant la naissance de Kéan.

Elle détaille ensuite cette nuit de décembre 2009 : « J’ai été réveillée à 5 heures du matin par Kéan qui pleurait alors qu’il était avec son père. Il le tenait les bras écartés, je n’ai vu aucun geste violent de sa part. Mon fils hurlait mais soudain il s’est arrêté. Ses bras sont tombés, il était comme une poupée de chiffon. » C’est là que l’accusé a ensuite procédé à un massage cardiaque sur l’enfant avant d’être pris en charge par les services d’urgence.

L’émotion est forte à l’audience, la trentenaire tente de ne pas broncher. Elle veut continuer son récit : « À l’hôpital, mon fils était méconnaissable. Mais j’avais toujours cet espoir qu’il serait sauvé alors qu’il était dans le coma. » Mais les médecins annoncent au couple que l’enfant est condamné. Il sera débranché dix jours après la nuit du drame. « Nous avions besoin de notre accord pour cela, précise-t-elle. Il y a à peine deux mois, j’ai donné naissance à mon enfant. Et j’ai dû permettre sa mort.

« Si tu savais à quel point je me sens coupable. »

A ce moment-là, Gaëlle Millard-Coatalem ne pensait à aucun moment que son fils aurait pu être ébranlé : « C’était inimaginable pour moi. L’accouchement avait été difficile. Cette cause de décès était plus facile à accepter. » Mais des questions subsistaient pour la jeune femme, puisqu’une fille était née du couple en 2011, un an avant la séparation définitive de ses parents. En 2014, ses supérieurs lui avaient conseillé d’écrire à la justice pour savoir où en était l’enquête après la mort de Kéan.

En 2016, un rapport d’expertise concluait pour la première fois à l’existence du syndrome du bébé secoué. « Cela a confirmé mes doutes, elle explique. À ce moment-là, ma tête s’effondrait. J’ai tenté de me suicider. Mon nouveau compagnon m’a sauvé à temps. » Ce dernier est aujourd’hui son mari, ils ont eu deux filles ensemble.

Pour le tribunal, il subsiste des incohérences dans ses déclarations rapportées au fil des ans, le temps et les déclarations évasives de divers témoins n’aidant pas. L’accusé, lui, pense qu’elle veut se venger. « L’avocat de la défense me traite de menteur, mais je dis la vérité. Mets-moi en prison si tu veux, elle a finalement lâché prise dans un moment de faiblesse. Si tu savais à quel point je me sens coupable.

Après ces déclarations, les accusés ont dû à leur tour s’exprimer sur les faits. Vendredi 28 juin 2024, la journée s’annonce chargée avec les interventions des avocats de chaque camp et les réquisitions de l’avocat général. Le verdict sera prononcé dans la soirée.

 
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