Entre désolation et action, les associations en lutte à Melun un an après les émeutes.

Entre désolation et action, les associations en lutte à Melun un an après les émeutes.
Entre désolation et action, les associations en lutte à Melun un an après les émeutes.

Dans le quartier de Montaigu, au nord de la ville, les émeutes ont causé de nombreux dégâts. Une cantine scolaire, une crèche et des bâtiments ont été ravagés par les flammes. Un an plus tard, les routes ont été réparées, les principaux lieux touchés ont été restaurés mais certains bâtiments sont encore vétustes. A proximité de l’église, un bâtiment est encore noirci du rez-de-chaussée au dernier étage. Les jeunes du quartier s’en souviennent. “A l’origine, une voiture a été incendiée et le feu s’est propagé au bâtiment”dit l’un d’eux dont les scènes lui reviennent en mémoire « J’ai des images où il y a des jeunes qui essaient de porter des personnes âgées. Nous avons même arrêté des personnes qui voulaient absolument rentrer dans l’appartement alors qu’il était en feu, mais c’était trop important à leurs yeux. C’était une chose difficile à vivre..

La façade d’un immeuble du quartier Montaigu noircie par les flammes des émeutes après la mort de Nahel, le 25 juin 2024
© Radio France – Azaïs Perronin

Le service jeunesse du quartier Montaigu dit avoir mis en place des espaces de médiation depuis au moins deux semaines après les violences urbaines. A Schuman, le quartier voisin, Khadija regrette qu’il n’y ait pas eu un travail plus conséquent avec les habitants, notamment sur le plan psychologique. « Aucune cellule n’a été mise en place »déplore la secrétaire de l’association Mamans Citoyennes qui s’est sentie démunie. Elle aurait espéré des pouvoirs publics « plus de moyens donnés aux structures jeunesse pour mettre en place des dialogues, des débats et développer la mobilité des jeunes ». Également membre actif du quartier, Omar est président de l’association Humain, dédiée à l’accompagnement des jeunes. Il est attristé par l’altération des relations des jeunes avec la police. « Avant Sarkozy, il y avait la police locale avec laquelle on organisait des matchs de foot, il y avait une façon de vivre ensemble. Maintenant quand ils viennent, c’est pour matraquer, gazer et c’est tout ».

Deux kilomètres plus au sud, dans le centre-ville traversé par la Seine, d’autres associations tentent d’agir. C’est le cas d’Unis Cité qui permet à des jeunes de 16 à 25 ans d’effectuer un service civique. Myriam, la coordinatrice du projet, se souvient des jeunes venus frapper à la porte de l’association après les émeutes. « Ils m’ont dit de m’aider à ce moment-là ». Un appel à l’aide quand l’horizon se bouche. “Toutes les portes leur ont été fermées, ils ne savent pas par où commencer, alors ils viennent vers nous pour les aider”“L’association est implantée à Melun depuis cinq ans et rencontre un succès auprès des jeunes qu’elle accompagne, qui ont repris confiance en eux et se remettent sur pied. C’est le cas de Mohammed, 22 ans, qui venait de décrocher du lycée. “J’étais perdu, je ne faisais presque rien comme tous les jeunes de mon quartier”, avoue le jeune homme, “là j’ai pu m’éloigner de mon quotidien, rencontrer de nouvelles personnes et nouer du lien social”.

Mohammed, 22 ans, et ses camarades du service civique de l’association Unis Cité de Melun.
– Unis Cité Melun

Avec seulement 120 places par an, Unis Cité est consciente de n’être qu’une partie de la solution. Mais elle espère démarrer un cercle vertueux de jeunes qui inspirent d’autres jeunes au sein des quartiers.

 
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