une journée de sensibilisation à la surdicécité chez les Camélias

une journée de sensibilisation à la surdicécité chez les Camélias
une journée de sensibilisation à la surdicécité chez les Camélias

Ce jeudi 27 juin 2024, l’Equipe Relais Handicaps Rares (ERHR) Réunion-Mayotte organise la première Journée Mondiale de la Surdicécité à l’Académie des Camélias à Saint-Denis. Lors de cet événement dédié aux personnes déficientes visuelles et auditives, l’Association IRSAM a organisé un « yarn bombing », une pratique consistant à recouvrir le mobilier urbain de tricots de toutes les couleurs. Différents ateliers de sensibilisation à la surdicécité ont été proposés au public, nous en avons testé quelques-uns (Photo : sly/www.imazpress.com)

En arrivant dans l’une des salles de l’Académie des Camélias, l’équipe de l’IRSAM propose plusieurs activités ludiques sur le thème de la surdicécité. L’un des ateliers propose notamment d’enfiler un casque de chantier puis des lunettes qui brouillent la vision pour reproduire les aspects de la cataracte.

Vision altérée et floue, bruit autour de nous réduit, nous sommes prêts à tenter d’accomplir les petites missions confiées par l’IRSAM et découvrir le quotidien d’une personne atteinte de surdicécité.

Premier objectif, être capable de lire les instructions écrites sur un petit bout de papier. Pas facile quand nos yeux ne montrent qu’une forme noire et compacte pour chaque mot. L’astuce consiste à tourner la feuille devant nos yeux, un peu dans tous les sens, pour déchiffrer les phrases. Les instructions se lisent non sans difficulté, il est temps d’accomplir notre mission.

Dans cet atelier, plusieurs sardines sont dessinées côte à côte avec un accessoire ou un vêtement spécifique à chacune. A la manière de « Où est Waldo ? », la difficulté réside dans la capacité à différencier chacun d’eux pour trouver celui que l’on recherche.

Là encore, il faut rapprocher les yeux pour distinguer la cravate de l’écharpe ou la robe de la veste. Si la première sardine nous a posé problème, les autres ont été faites plus rapidement, même s’il a fallu redoubler d’efforts et de concentration pour trouver la bonne.

Autre exercice, celui des poids, où il faut regrouper par deux ceux qui ont le même poids. Un atelier qui fait appel au toucher et à un jeu d’équilibre avec les mains, et qui s’avère tout aussi difficile sans handicap. Une demi-réussite : nous n’avons pas réussi à regrouper correctement 4 des 8 paires de poids.

Le dernier exercice se fait les yeux fermés, pour reproduire un cas de cécité totale. Un mot est donné, et il faut le reproduire avec des lettres en 3D. Comme pour l’autre atelier, il faut utiliser le toucher pour trouver quelle lettre se trouve dans vos mains. Il s’agit donc lettre par lettre, en manipulant avec vos doigts les consonnes et les voyelles pour trouver celles dont vous avez besoin.

Notre mission était de reproduire le mot « table », et c’est impeccable !

L’objectif de ces ateliers : se rendre compte qu’un trouble de la vision augmente la concentration pour déchiffrer un mot ou une forme. La cécité totale nécessite d’autres sens comme le toucher. En y ajoutant le handicap auditif, on a le sentiment d’être livré à soi-même où l’aide extérieure ne peut être orale. Une sensation de fatigue prend le dessus là où le moindre geste ou mouvement faisant appel à ces sens décuple le moindre effort. Un très bon moyen de sensibiliser le grand public.

« Ces ateliers permettent d’ouvrir le champ du handicap au public pour montrer qu’il y a des choses qui se mettent en place et des innovations », souligne Guillaume Kichenama, élu délégué au handicap et à la lutte contre les discriminations à la ville de Saint-Denis.

« C’est à nous de nous adapter à cette ville inclusive où personne n’est exclu des loisirs et du bonheur », ajoute-t-il. regarder


– Des innovations technologiques pour faciliter la vie –

De nombreux outils sont disponibles pour faciliter la vie des personnes ayant des problèmes de vision ou d’audition dans le camion de l’IRSAM, piloté aujourd’hui par Christophe Lebon, coordinateur du dispositif. Transformé en bureau, ce véhicule parcourt l’île pour « faire tester le matériel par des personnes handicapées », explique-t-il.

« Avec un smartphone équipé d’un casque de réalité virtuelle, nous aurons une simulation de pathologies visuelles. Nous accompagnerons les personnes dans des déplacements comme monter ou descendre des escaliers », explique Christophe Lebon.

Alarmes vibrantes connectées, applications d’audiodescription, plusieurs appareils sont conçus pour vous éviter certains tracas du quotidien. Un problème pour vous lever le matin ? Un réveil vibrant placé dans le coussin. Un appel téléphonique ? Votre smartphone est relié à un boîtier vibrant. Et ce système fonctionne pour d’autres scénarios comme quelqu’un qui sonne à votre porte ou un incendie qui se déclare dans votre maison.

« Nous montrons que les solutions numériques et technologiques existent et que les choses accessibles à une personne moyenne le sont aussi à une personne en situation de handicap », précise la coordinatrice de ce dispositif. regarder


– Qu’est-ce que la surdicécité ? –

La surdicécité est un handicap sensoriel spécifique qui isole sévèrement la personne et résulte de la combinaison d’une perte ou d’une déficience de l’audition et de la vision. Elle affecte considérablement la communication, la socialisation, la mobilité et la vie quotidienne.

Josian, préretraité, souffre d’une rétinite pigmentaire sur le côté de la vue et est depuis un an et demi atteint de surdité. Il utilise désormais des prothèses auditives et apprend à se déplacer dans l’espace avec un moniteur de locomotion.

« L’équipe de professionnels du SAMSAH (Service d’Accompagnement Médico-Social aux Adultes Handicapés) de Saint-Louis m’a permis de sortir de ma bulle et aujourd’hui je suis un peu plus ouvert et je m’exprime facilement », confie Josian. regarder

Le 27 juin, choisi comme Journée mondiale des sourds-aveugles, est un événement international initié par DeafBlind International pour rendre hommage à l’anniversaire d’Helen Keller, une célèbre auteure et militante américaine devenue sourde-aveugle alors qu’elle était bébé.

« Avec cette journée, nous souhaitons sensibiliser à la nécessité d’adaptation dans tous les espaces en matière de communication, notamment pour les personnes sourdes-aveugles », confie Hélène Salez.


– Appeler l’ERHR : un service gratuit –

Les personnes en situation de handicap, aidants, familles, proches ou personnels médicaux peuvent s’adresser aux Équipes relais handicap rare (ERHR), soutenues par l’IRSAM, pour trouver des solutions dans leurs domaines de vie. « Si les évaluations de la personne concernée sont suffisantes et qu’une qualification de handicap rare est établie, un plan d’intervention est proposé », explique Hélène Salez, responsable des ERHR. Leurs services sont gratuits et accessibles sans notification à la MDPH.

« La particularité des handicaps rares est une combinaison de carences sévères qui font que les établissements médicaux n’ont pas toutes les réponses en termes d’accompagnement », précise-t-elle. regarder

Le public a pu assister gratuitement à une conférence et à une table ronde sur le thème de la surdicécité en matinée. En début d’après-midi, l’ambiance a été assurée par un concert du parrain de l’événement, Davy Sicard, dans l’amphithéâtre des Camélias. Il était accompagné des artistes «autrement associés», de jeunes musiciens adeptes du maloya, malvoyants ou malentendants.

dm/www.imazpress.com/[email protected]

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