Châtellerault possède le premier bassin industriel de Nouvelle-Aquitaine (1). Inutile de préciser que l’industrie fait l’objet de nombreuses attentions entre rebond post-crise, reconversion et besoin criant de main d’œuvre (2).
Le prochain député devra suivre de près les dossiers brûlants du moment, en premier lieu l’implantation d’une unité de production d’hydrogène vert sur l’ancien site des Fonderies du Poitou.
La reconversion des fonderies
Ce projet d’envergure, estimé à plusieurs dizaines de millions d’euros, est réalisé par un consortium français composé du producteur d’hydrogène Lhyfe et du spécialiste de l’énergie solaire TSE. Elle est très fortement soutenue par les pouvoirs publics.
Globalement, la circonscription a également, pendant le premier quinquennat d’Emmanuel Macron et le début du second, bénéficié des largesses du gouvernement : Territoires industriels, Action Cœur de Ville, Petites Villes de Demain, Villes éducatives, France espaces services… Les dispositifs sont variés et les enveloppes financières sont conséquentes.
Le programme City Heart Action, qui entre dans sa 2ème annéee phase (jusqu’en 2026), par exemple, a mobilisé, dans son acte 1, pas moins de 13 millions d’euros. Châtellerault milite aujourd’hui dans les sphères d’influence, notamment auprès du préfet Jean-Marie Girier, macroniste historique, pour obtenir un 3e opération de rénovation urbaine, après celle de la Plaine d’Ozon et du Lac-Renardières, pour le quartier populaire de Châteauneuf.
Vieillissement de la population, déclin des services publics, désertification commerciale, précarité… Le tableau n’est pas tout rose non plus. Les menaces pèsent sur Châtellerault-Loudun comme elles pèsent sur d’autres territoires à l’identité similaire. Celle d’une ville centrale, entourée de communautés périurbaines à forte densité de population et d’un vaste secteur rural.
La santé, un enjeu majeur
Deux statistiques de l’Insee (2018) sont frappantes. En moyenne, dans la circonscription, 85 % des déplacements domicile-travail s’effectuent en voiture (contre 70 % en moyenne nationale) et seulement 4 % en transports en commun (contre 15 % au niveau national). Qu’en est-il du développement des transports en commun et du sentiment d’isolement ?
Deuxième chiffre : si 92% des habitants ont accès à une école dans leur commune de résidence, seulement 67% ont accès à un médecin (80% au niveau national), et 65% à une pharmacie. De fait, la santé est un autre enjeu de taille pour les années à venir.
La fusion du CHU de Poitiers avec l’hôpital de Châtellerault-Loudun a permis, du moins pour l’instant, d’améliorer l’offre localement mais les perspectives de la médecine de ville restent douloureusement inquiétantes.
(1) En part des emplois salariés.
(2) 68% des projets de recrutement en 2024 sont jugés difficiles à pourvoir par les entreprises, selon l’Observatoire de l’emploi de Nouvelle-Aquitaine.
