Les coupures d’eau sont à nouveau prolongées depuis lundi à Mayotte. Le 101e département est en proie à des épisodes réguliers de sécheresse et à une consommation en hausse, ont annoncé le syndicat mahorais de l’eau et la préfecture.
Jusqu’ici coupée pendant 26 heures consécutives tous les deux jours, l’eau du robinet est désormais inaccessible pendant 30 heures, selon le planning publié par la Société des Eaux Mahoraise (SMAE). Selon les secteurs de l’île, l’eau du robinet sera désormais coupée jusqu’à deux jours et demi par semaine.
L’objectif de ces mesures est d’endiguer la hausse de la consommation estimée à 5% par an par les services de l’Etat, alors que l’archipel français est touché par une croissance démographique record et que les coupures techniques d’eau se sont multipliées ces dernières semaines. A la fin de la saison sèche, qui s’étend habituellement d’avril à novembre, les captages dans les rivières et les forages souterrains sont moins efficaces, obligeant à une surexploitation des deux bassins artificiels de l’île, actuellement remplis à 30-40 %.
Dans ce contexte, «les réservoirs des unités de purification d’eau se vident, ce qui provoque des pannes techniques», a précisé la préfecture de Mayotte. Celles-ci se sont également multipliées ces dernières semaines, à Mamoudzou et dans le nord de l’archipel. “L’extension des coupures d’eau permettra de remplir les réservoirs et d’éviter ces coupures techniques», souligne la préfecture.
Dans la nuit du 11 au 12 novembre, un incident technique a provoqué l’arrêt de la station d’épuration d’Ourovéni, privant d’eau la moitié des 321 000 habitants de l’île pendant plus de 24 heures. Jeudi, la préfecture a également publié un arrêté restreignant l’usage de l’eau. Il est désormais interdit de remplir sa piscine ou de laver sa voiture en dehors des stations spécialement équipées pour le recyclage de l’eau. L’arrosage des pelouses et des jardins est également interdit de minuit à 18 heures.
Fin 2023 et début 2024, l’eau du robinet a été coupée deux jours sur trois pour faire face à une sécheresse sans précédent. L’arrivée tardive de la saison des pluies, en janvier 2024, a permis d’assouplir progressivement ces restrictions, qui n’ont jamais été totalement levées.
