“Bon jeu“, ou “Que le meilleur gagne», c’est sur ces mots que Philippe quitte sa maison pour aller voir le match dans un café, tandis que Nataliia, son épouse ukrainienne, reste à la maison. “Mon mari part parce que lorsqu’il regarde un match, il devient très nerveux et crie très fortelle a souri. C’est compliqué pour moi car ça me fatigue et j’ai du mal à me concentrer. Je préfère quand il part, sinon c’est la catastrophe. Allez, davaï ! (ndlr : allez-y), rigole-t-elle.
Nataliaa vit en Belgique depuis 7 ans et elle est mariée à Philippe depuis 6 ans. Lorsque la guerre éclate, sa sœur Valeriia vient la rejoindre dans le Plat Pays. Mais son fils vit toujours en Ukraine et Nataliia est récemment devenue grand-mère. Or, avec la guerre, il est impossible d’aller en Ukraine. Dans un contexte très difficile, l’Euro de football réchauffe un peu le cœur des Ukrainiens.J’adore vivre en Belgiqueprécise Natalia. Mais mon cœur reste dans mon pays, en Ukraine. Je suis très heureux en ce moment car l’équipe de football ukrainienne est forte. J’espère que nous gagnerons !“
A la mi-temps, le score était toujours de 0-0.Disons que c’est équilibré, les Ukrainiens jouent la contre-attaquedésigne Philippe, dit Bombardier, grand passionné des Francs Borains et des Diables Rouges. Mais je suis un peu stressé car je pense à ma femme et j’aimerais connaître sa réaction face aux événements ukrainiens.“, sourit-il. Pour Philippe, plus que tout autre match, celui-ci est chargé d’émotions : “J’aime le peuple ukrainien. J’ai eu l’occasion d’y aller de nombreuses fois, ils sont vraiment très sympathiques et accueillants. Ils ne méritent pas ce qui leur arrive. C’est triste« .
Finalement, dans un spectacle où ce fut décevant, la Belgique s’est qualifiée, contrairement à l’Ukraine. Chez les Belges, qualification oblige, on fait la fête. Et on attend avec impatience la rencontre contre la France en huitièmes de finale.
