en Béarn, les publications de deux candidats aux législatives font polémique

en Béarn, les publications de deux candidats aux législatives font polémique
en Béarn, les publications de deux candidats aux législatives font polémique

A quelques jours du premier tour des élections législatives, les publications des différents candidats sur les réseaux sociaux sont scrutées de près. Et certains peuvent poser des questions. En Béarn, c’est le cas des messages relayés par Monique Becker sur Facebook. La candidate du Rassemblement national dans la deuxième circonscription des Pyrénées-Atlantiques est pointée du doigt par le collectif d’action antifasciste de Pau (AFA), notamment pour ses messages concernant l’Algérie française.

Le 30 juin 2022, Monique Becker republiait une publication qui minimisait les conséquences des actions de l’Organisation de l’Armée secrète (OEA), créée en février 1961 pour lutter contre l’indépendance de l’Algérie française. Considérée comme une organisation terroriste d’extrême droite, l’OEA a causé la mort de 1 600 à 2 400 personnes. Dans le texte, on peut notamment lire « l’honneur et la fierté du devoir accompli » de l’OEA, qui a « exécuté des individus communistes et de gauche », « complices » du Front de libération nationale (FLN), présentés comme « ceux qui ont ensanglanté l’Algérie ». .»

Contactée pour une réaction, Monique Becker réfute toute nostalgie de l’Algérie française. La candidate assure également qu’elle est “très fière de [son] identité du pied noir. » L’OEA ? « C’est une armée secrète, pas une organisation terroriste, qui vient compenser une armée malavisée. »

Histoire de famille

Le 30 juin 2022 également, sur Facebook, Monique Becker diffuse une publication de Jean-Eudes Gannat, ancien dirigeant d’Alvarium (groupe d’extrême droite dissous par le Conseil d’Etat en novembre 2023), vantant la clémence du dictateur espagnol Franco qui a risqué « l’affrontement militaire » pour « sauver de pauvres gens sans défense », « des pieds-noirs d’Oran », malgré le risque « d’un grave incident diplomatique ». Là encore, la candidate du RN assume. Elle contraste son récit, raconte les blessures de plusieurs membres de sa famille le 26 mars 1962 et le sort des pieds-noirs oranais. « Chaque 5 juillet (jour du massacre d’Oran, NDLR), je remercie Franco », lance Monique Becker. Et le fait que l’Espagnol ait été un dictateur ? « Je n’interfère pas dans l’Histoire de l’Espagne », écarte la candidate du RN.

Le 11 mars 2022, Monique Becker publie un hommage photographique à Jean Bastien-Thiry, condamné à mort en 1963 pour avoir tenté d’assassiner le général de Gaulle. Pour se justifier, elle reprend l’argument développé par la défense du lieutenant-colonel : « Jean Bastien-Thiry voulait kidnapper de Gaulle pour le juger. » Une thèse qui avait été mise à mal par l’un des séditieux, Lajos Marton.

Ce n’est pas la première fois que Monique Becker doit se justifier. En juin 2021, l’association des Avocats de Défense des Etrangers a porté plainte contre les candidats aux élections départementales du Rassemblement National du canton de Pau 3, Monique Becker et Jean-Luc Brassé. Elle pensait qu’un de leurs tracts incitait à la haine et à la violence.

Propos anti-police

Alors que les posts de sa candidate dans la deuxième circonscription suscitent des interrogations, le Rassemblement national a pointé du doigt les propos tenus sur Facebook par Joëlle Losson, candidate LFI et Nouveau Front populaire dans la troisième circonscription. “Ses déclarations sur les réseaux sociaux révèlent une véritable haine envers la police, des appels à la violence, des discours antisystème et des propos insinuant des théories du complot”, a déclaré Nicolas Cresson, candidat RN dans la troisième circonscription.

Parmi les publications, un message publié le 28 juin 2023, au lendemain de la mort de Nahel, tué par balle par la police dans les Hauts-de-Seine. Joëlle Losson écrit : « Les policiers tuent trop souvent mais pas toujours, parfois ils aveuglent un œil, ils blessent, ils frappent… Et le terme ‘police’ est trop générique, presque abstrait, en réalité ce sont des flics grands ou gros idiots qui pensent ce sont des cowboys et zigzaguent en toute bonne conscience, soutenus par leurs syndicats fascistes. Hâte de pouvoir faire le ménage de la cave au grenier… » Le 25 juin, la publication n’était plus visible sur sa page Facebook.


Joëlle Losson, candidate La France insoumise – New Popular Front in the 3rd constituency of Pyrénées-Atlantiques for the 2024 legislative elections.

Quentin Haut

“Cela veut simplement dire que ce ne sont pas les policiers qui tuent mais quelques fous bien encadrés par leurs syndicats pour frapper comme des sourds”, expliquait Joëlle Losson le 25 juin. Je pense que la responsabilité incombe aux ministères. La police fait ce qu’on lui demande de faire. Mais certains sont bien plus zélés que d’autres. J’ai moi-même participé à des manifestations. Il y a dix ans, nous n’avions pas peur d’être frappés par la police. Aujourd’hui, beaucoup de gens disent ne pas vouloir manifester « avec tout ce qui se passe ». Je pense que c’est censé être le cas. »

 
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