Entre Emmanuel Macron et les Français, le temps de la disgrâce

Emmanuel Macron, lors de la cérémonie commémorative de l’appel du 18 juin 1940, au Mont-Valérien (Hauts-de-Seine), le 18 juin 2024. LAURENCE GEAI /MYOP POUR « LE MONDE »

Ce dimanche 23 juin, Emmanuel Macron réfléchit à une nouvelle idée, enfermé, comme chaque week-end ou presque, dans la résidence Lanterne, à Versailles. Ceux qui l’ont croisé ces derniers jours le décrivent comme un lion en cage. Passés les grilles de l’ancien relais de chasse, le rejet du Président de la République se fait entendre. Pour espérer être réélus, lors des élections législatives du 30 juin et du 7 juillet, les députés du camp présidentiel n’affichent plus le visage du chef de l’Etat sur leurs affiches de campagne. “Les gens te détestent”lui a confié, le 11 juin, l’ancien député Renaissance de l’Hérault Patrick Vignal, lorsque le président l’a appelé pour savoir comment sa décision, prise deux jours plus tôt, de dissolution était perçue sur le terrain. L’Assemblée nationale. « Emmanuel Macron est comme un artiste passé de mode », déplore l’élu d’Occitanie, jugeant cette disgrâce exagérée. Même si, comme la plupart des députés, l’ancien socialiste ne comprend pas le choix présidentiel de dissolution.

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Emmanuel Macron se sait incompris. Le 21 juin, il enregistre un podcast pour un site d’entrepreneurs, « Génération Do it Yourself », défendant pendant une heure quarante-cinq minutes la rationalité de son action. Le chef de l’Etat fustige les programmes de ses adversaires, « les extrêmes », a-t-il dit, visant le Rassemblement national (RN), aux portes du pouvoir, et le Nouveau Front populaire – alliance de partis de gauche. A ses yeux, ils mènent “à la guerre civile”. Un mot fort. Trop ? ” Aucun commentaire “soupire-t-on depuis le QG de campagne, rue du Rocher à Paris, où les interventions du président de la République sont jugées de plus en plus maladroites. « Il se croit dans une série télé ! »», commentent, sur un marché parisien, les électeurs devant le candidat d’Horizons Pierre-Yves Bournazel. Une référence à Fièvreune série diffusée sur Canal+ racontant la polarisation excessive de la société, au fil d’un fait divers, entre la droite identitaire et la gauche décoloniale.

Emmanuel Macron s’était engagé à laisser son Premier ministre, Gabriel Attal, mener la campagne législative en première ligne. Mais depuis le 9 juin, le président est entendu un jour sur deux. “C’est un homme qui ne désespère jamais de convaincre”, on défend à l’Elysée. Ce dimanche encore, il veut prendre la parole. Mais comment s’exprimer ? Selon le palais, le locataire de l’Elysée échange par téléphone avec les dirigeants de la majorité sur la pertinence d’écrire un « Lettre aux Français ».

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