La parlementaire socialiste se rend ce vendredi dans son département pour écouter un secteur en difficulté.
Dans un pays de savoir mais sur un terrain pas forcément en phase avec les convictions qui sont les siennes. La députée européenne socialiste Gardoise Chloé Ridel est dans le Gard, ce vendredi 22 novembre. Avant d’aller à la rencontre des militants de son parti, elle a consacré l’essentiel de sa journée à l’agriculture, plus précisément à la viticulture. Au programme, une visite d’une cave particulière, celle du domaine Patience à Bezouce, tout proche de Lédenon où elle a grandi, puis celle de la cave coopérative de Marguerittes.
L’agriculture n’est pas à son meilleur. Des actions à l’initiative de la FDSEA et des Jeunes Agriculteurs ont eu lieu en début de semaine dans le Gard et dans toute la France. Dans le département, ils devraient reprendre en début de semaine prochaine et monter en grade. La viticulture est un patient très malade. « Mais il était important pour moi de venir sur le terrain pour échanger avec les professionnels du secteur des problèmes qu’ils rencontrent au niveau européen »» dit en préambule le parlementaire, parfaitement conscient d’un manque d’harmonisation des normes qui biaise la concurrence avec l’Espagne et l’Italie par exemple.
Une viticulture en colère
Elle a également évoqué lors de cette visite la question foncière et cette urbanisation qui tend à se faire au détriment des terres agricoles ainsi que de la consommation du vin, regrettant au passage « la stigmatisation qu’on en fait parfois et sa diabolisation excessive ». Membre d’un intergroupe sur le vin au Parlement européen, elle a assuré qu’elle apporterait « les intérêts du secteur ». Elle a également rappelé l’opposition de son groupe et de l’ensemble des parlementaires français à l’accord commercial qui se dessine entre les pays du Mercosur (Argentine, Brésil, Paraguay, Uruguay et Bolivie) et l’Union européenne.
« La viticulture est en colère contre un système qui pourrait permettre au marché européen et français d’absorber une production qui ne correspond pas aux normes que nous nous imposons »regrette Denis Verdier. Au liste des doléances du président de la fédération des vins du Gard IGP : l’exigence d’une simplification des normes européennes pour le secteur vitivinicole et la nécessité d’instaurer un mécanisme de régulation du marché pour éliminer les excédents et maintenir les coûts. “On est dans un vrai lobbying”assume Denis Verdier, sensible à l’écoute dont fait preuve Chloé Ridel. “Mais nous sommes parfaitement conscients qu’il s’agit d’un travail de longue haleine”ajoute-t-il.
Le syndicalisme prend acte de l’opposition de la France au Mercosur
Si le monde syndical se bat depuis le début de l’année pour faire entendre sa voix auprès du gouvernement français, David Sève, le président de la FDSEA, a profité de l’arrivée de Chloé Ridel pour mettre sur la table les inquiétudes qu’il rencontre. entre l’agriculture française et l’Europe. Nous parlons évidemment des distorsions européennes, de la politique agricole commune et du Mercosur. “Face notamment à l’industrie automobile et aux Allemands qui voient d’un bon œil ce marché de vente de voitures, nous ne voulons pas que l’agriculture soit sacrifiée sur l’autel du libre-échange”, il prévient.
Le syndicaliste prend acte de l’unanimité en France de la classe politique contre ces accords. Il l’a dit à la socialiste Chloé Ridel. Et parce que l’agriculture parle à tout le monde, il le dira aussi, ce samedi à Beaucaire, à Jordan Bardella, le président du Rassemblement national.
FP
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