Lettre des lecteurs du 25 juin 2024

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Lettre des lecteurs du 25 juin 2024

Système de santé, immigration, commerce, peur en France

Lettres de lecteurs

Publié aujourd’hui à 7h17

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Immigration

Concerne la réflexion d’Emmylou Ziehli »Protégez les réfugiés, renvoyez les profiteurs» (« 24 heures » du 19 juin).

Le texte de ce membre du comité d’initiative pour la protection des frontières me fait réagir. D’emblée, il faut dire que l’idée est honorable de renvoyer les profiteurs et de garder les (vrais) demandeurs d’asile. Mais la question est de savoir comment les distinguer, puisque tout le monde est mis dans le même bateau.

Je parle en toute connaissance de cause, car je suis demandeur d’asile « Dublin » en Suisse (dans le cadre de Dublin III). Je suis passé par les Pays-Bas, et j’ai toutes les preuves de ma persécution politique. Le Secrétariat d’État aux migrations (SEM) n’est pas intervenu sous prétexte du règlement Dublin III. Malheureusement, le SEM accorde l’asile à ceux, pour la plupart, qui transitent par l’Italie et qui ne sont manifestement pas persécutés dans leur pays d’origine, en « brisant leur dublin » car l’Italie ne les reprend pas.

La preuve de mon cas, j’ai déjà une décision d’expulsion vers les Pays-Bas, parce que j’ai essayé tous les recours judiciaires jusqu’au Tribunal fédéral contre la décision du SEM, et parce que j’ai annulé ma demande d’asile aux Pays-Bas pour continuer le séjour. procédure d’asile ici, rien n’a fonctionné. Et aujourd’hui, j’ai décidé de partir seule, à contre cœur, car les dernières démarches qu’on m’a conseillé de faire pour me régulariser n’ont pas fonctionné. C’est ainsi que se manifeste le double standard du système d’asile en Suisse.

Axel Samba, originaire du Congo-Brazzaville, Lausanne

Politique

C’est la phrase mythique de Roger Gicquel au journal télévisé de TF1 du 18 février 1976. Aujourd’hui aussi, elle a peur des juifs, des immigrés, des musulmans, des fascistes en herbe, des antisémites. Bref, la peur des autres, voire de l’autre. La peur devient haine, qui devient violence.

Les élections législatives des prochains jours sont les élections de la peur. Macron n’a pas créé ce climat délétère. Cela fait trente ans qu’elle existe et se développe. La mondialisation du commerce a laissé de côté celui des hommes, perdant leurs repères et leur identité. L’accélération de la technologie, avec l’explosion des réseaux sociaux, a érodé la mesure et l’exactitude du langage. Tout se radicalise par la peur de rater le prochain train, quitte à se tromper de train et à dérailler.

Oui, la dissolution et le mot « clarification » choisi et répété par Macron sont appropriés. Il est temps de choisir la sagesse, si elle peut encore être trouvée. Les extrêmes sont le choix du refus et de la colère qui ne mèneront qu’au désordre… et à la violence. Certes, la verticalité macronienne n’a pas la cote. Quant à la gestion des tumultes vécus depuis 2019 (pandémie, guerre aux portes de l’Europe, inflation, crise israélo-palestinienne), celui qui aurait mieux fait jette le premier tour. Aux FFI (travailleurs frontaliers et intérieurs français) : réfléchissez avant de semer le chaos. Soyez clair avec vous-même et rappelez-vous surtout que la démocratie est relative. On peut contester si on sait aussi attester et assumer. Si les droits doivent être respectés, les obligations doivent être honorées. Réapprendre à se parler coûte moins cher que de devoir se battre. Ceci est aussi valable pour ceux pour qui la fin du mois compte plus que la fin du monde que pour ceux qui gagnent plus de choses que de vivre en paix.

Daniel Nasr, Nyon

Système de santé

Les réactions au rejet des deux initiatives sanitaires le 9 juin donnent un terrible sentiment de déjà vu… un échec de propositions qui n’incluaient aucun changement de fond. Parmi les opposants, nous avons beaucoup parlé d’avoir des idées… mais nous nous en tenons au mantra que le système est performant (cela n’est pas contesté), que la concurrence fonctionne… et que nous réussirons avec des ajustements – contre toute évidence.

J’ai été nourri dès l’enfance de l’excellence de notre démocratie directe mais, il faut le constater, le vote populaire, simpliste, noir sur blanc, n’est pas (du tout) la manière de réformer un système complexe. Une étude de l’EPFL et de l’UNIL (« 24 Heures » du 1er juin) montre que la transition énergétique ne peut réussir sans l’approbation éclairée de la population ; cela est également vrai pour le système de santé. Les procédures habituelles de la démocratie doivent être enrichies, notamment par la mise en place d’assemblées citoyennes. Il s’agit d’un travail complet, sérieux, non sujet aux agressions partisanes, de la part d’un échantillon représentatif de membres de la communauté, qui reçoivent une (in)formation substantielle. Une manière de travailler bien plus éclairée que ce que permettent les discours électoraux enflammés.

Pour échapper à la fatalité, au Parlement fédéral, du cartel de blocage d’acteurs qui, malgré leurs aimables déclarations, n’entendent voir aucune de leurs prérogatives remise en cause, de telles assemblées (non permanentes) apporteraient une véritable circulation des idées et sans doute de nouvelles pistes. NB : il ne s’agit pas de le faire contre les establishments économiques et politiques, mais dans une optique de complémentarité nécessaire, dans un objectif de convergence.

Dr Jean Martin, ancien médecin cantonal, Échandens

Consommation

Dans les années 80/90, dans les villes moyennes, il y avait des artisans boulangers, bouchers, épiciers, ateliers de tondeuses à gazon et de vélos, magasins de vêtements, de chaussures et d’audiovisuel, cordonniers, etc. Puis est arrivé le duopole Migros-Coop. Ils ont complètement détruit les commerces locaux en reprenant tous les domaines des magasins spécialisés. Cela a abouti à ce que les villes soient privées de la plupart des commerces de proximité. Depuis, les rues sont vides de toute activité et se meurent tranquillement.

Qu’observons-nous aujourd’hui ? Que ces géants qui ont tout monopolisé rejettent le commerce du meuble, des vélos, de l’audiovisuel, des agences de voyages, des jardineries et autres. Leurs publicités se vantaient de servir la population à travers leurs coopératives. Nous voyons que seul le profit est la base de leur politique. Leur dernière opportunité est de se lancer dans le secteur déjà très fréquenté de l’optique et des aides auditives.

Que doivent penser tous les petits commerçants endettés et disparus de notre région ?

François Capt, Épalinges

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