Kaolack, 24 juin (APS) – L’Union nationale des mutuelles communautaires de santé du Sénégal (UNAMUSC), par la voix de son président du Conseil d’administration, demande l’abrogation du décret n° 2024-832 créant et fixant les modalités d’organisation et de fonctionnement. règlement de l’Agence Sénégalaise de Couverture Maladie Universelle (SEN-CSU)
« Ce décret bouleverse complètement ce qui se faisait ici au Sénégal en matière de couverture sanitaire universelle. Nous le déplorons et demandons aux nouvelles autorités d’abroger ce décret. Ce qui sera mis en place doit être aligné avec le projet du Président de la République Bassirou Diomaye Faye», a indiqué notamment le PCA de l’UNAMUSC, André Demba Wade.
Lui et ses camarades suggèrent au président de la République et à son Premier ministre que des consultations soient tenues pour pouvoir définir le cadre institutionnel « le plus approprié » en matière de politique de couverture sanitaire universelle au Sénégal.
M. Wade s’exprimait à l’issue d’un atelier de deux jours organisé ce week-end à Kaolack (centre). La rencontre a regroupé les membres et collaborateurs des mutuelles de santé communautaires de toutes les régions du pays pour réfléchir et partager sur la signature, le 27 mars dernier, par le président sortant, de ce décret portant création de la SEN-CSU.
Les participants ont échangé sur les défis et enjeux de la mutualité ainsi que les perspectives de leur organisation, dont la mission est d’aboutir à une meilleure couverture santé des populations.
“Nous avons tenu cet atelier dans un contexte de changement avec un nouveau gouvernement qui a la volonté de poursuivre ce qui se faisait, en décidant de s’appuyer sur les mutuelles de santé pour mettre en œuvre la politique de couverture maladie universelle”, a soutenu le PCA de l’UNAMUSC.
« On ne peut pas continuer à verser l’argent des citoyens à la Couverture Maladie Universelle qui doit 36 milliards de francs CFA aux mutuelles de santé. Nous demandons à l’Etat de payer les ressources qui ont fragilisé les mutuelles pour qu’elles soient viables», a insisté André Demba Wade.
Selon lui, « les mutuelles de santé ont du mal à payer les salaires de leurs salariés. Nous demandons à l’autorité de tutelle, le Ministre de la Famille et de la Solidarité, d’accélérer le versement des subventions salariales pour leurs salariés et le versement des subventions de 2021 à 2023, conformément à l’accord de Kaolack ».
» Avec l’ANACMU, cet accord obtenu à la suite d’un atelier commun prévoyait que l’Agence continuerait à soutenir les mutuelles de santé. Mais malheureusement, nous constatons peu de soutien technique de leur part envers les mutuelles de santé», a-t-il déploré.
Il a assuré que la mutuelle de santé, qui vise à améliorer les conditions de vie des Sénégalais, a vocation à offrir à la population une protection sociale universelle, notamment aux travailleurs de l’économie informelle et du monde rural.
“Nous avons la perspective d’offrir au secteur informel une pension de retraite, des prestations familiales, une couverture contre les accidents du travail et même de donner des primes liées au décès ainsi que de couvrir le ticket modérateur par une cotisation que les gens paieront pour accéder à 100% des prestations”, a promis M. Wade.
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