Le secteur pétrolier et gazier a dépassé la limite autorisée pour la combustion de gaz naturel en 2023

Le secteur pétrolier et gazier a dépassé la limite autorisée pour la combustion de gaz naturel en 2023
Le secteur pétrolier et gazier a dépassé la limite autorisée pour la combustion de gaz naturel en 2023

En 2023, pour la première fois, l’industrie pétrolière et gazière de l’Alberta a dépassé la limite réglementaire de la province en matière de torchage du gaz naturel. Les compagnies pétrolières ont brûlé environ 754 millions de mètres cubes de gaz naturel l’année dernière, alors que la limite provinciale est fixée à 670 millions de mètres cubes par an.

Radio-Canada avec La Presse Canadienne

C’est ce qui révèle La Presse Canadiennequi a effectué un décompte à l’aide des données de l’Alberta Energy Regulatory Agency (AER).

L’ARE a refusé de commenter les résultats, renvoyant les questions sur d’éventuelles sanctions ou d’autres actions au gouvernement provincial.

Un rapport sur les émissions de pétrole et de gaz publié par leARE il y a près de trois ans, montre cependant que les volumes torchés en Alberta ont augmenté depuis 2016 et se rapprochent de la limite réglementaire en 2022.

Dans ce rapport, l’agence écrit qu’elle attend[ait] le torchage continue d’augmenter à l’avenir, même si les réglementations elles-mêmes visent à garantir que le secteur pétrolier et gazier continue de réduire cette pratique.

Qu’est-ce que le torchage ?

Le torchage consiste à brûler l’excédent de gaz naturel associé à la production pétrolière.

Le gaz naturel est un sous-produit qui remonte à la surface lorsque les entreprises forent des puits de pétrole. Si les volumes de gaz sont faibles et qu’il n’y a pas de gazoducs à proximité pour transporter le gaz, les entreprises choisissent souvent, pour des raisons économiques, de l’évacuer en le torchant.

Le torchage peut également être utilisé pour des raisons de sécurité, afin de réduire les augmentations soudaines de pression sur les sites de forage.

Les entreprises l’utilisent également pour réduire le dégazage, l’émission directe de méthane non brûlé dans l’atmosphère à partir d’une installation pétrolière ou gazière.

D’un point de vue environnemental, le torchage est considéré comme préférable à la ventilation. Le méthane libéré par la ventilation est un gaz à effet de serre extrêmement puissant, avec un potentiel de piégeage de chaleur encore plus important que le dioxyde de carbone.

La réduction des émissions de méthane provenant de la production pétrolière et gazière est une priorité déclarée des gouvernements fédéral et provincial.

On estime que les émissions de méthane provenant de la production pétrolière et gazière en Alberta ont été réduites d’environ 45 % entre 2014 et 2022, selon leARE.

Une pratique toujours néfaste

Mais le torchage n’est pas anodin. Selon le fournisseur de données pétrolières et gazières Enverus, même si le processus de combustion impliqué dans le torchage réduit considérablement la quantité de méthane rejetée, le torchage libère néanmoins une variété de sous-produits et de gaz à effet de serre dans l’atmosphère, notamment du dioxyde de carbone.

Cette pratique produit également de la suie, qui a un impact négatif sur la qualité de l’air et peut présenter un risque pour la santé humaine, explique Amanda Bryant, analyste principale du pétrole et du gaz à l’Institut Pembina.

Le torchage en tant que forme d’atténuation ne fait que remplacer un ensemble de problèmes par un autre ensemble de problèmes.

Amanda Bryant, Institut Pembina

Quelles alternatives ?

Il n’y a d’ailleurs aucune raison pour que l’industrie dépasse les limites, alors qu’il existe d’autres solutionsmaintient Mme Bryant.

Elle a déclaré que ces solutions incluent l’installation d’une unité de récupération des vapeurs, qui peut être utilisée pour capturer les gaz issus du torchage et les rediriger vers la production pour les utiliser comme combustible.

D’autres solutions incluent la compression du gaz naturel et son transport par camion sur de courtes distances pour une utilisation comme carburant hors site, ou sa conversion en énergie électrique à l’aide de petits générateurs.

L’Association canadienne des producteurs pétroliers a refusé de commenter l’augmentation des volumes torchés par l’industrie.

En réponse au dépassement du seuil autorisé par l’industrie, Ryan Fournier, attaché de presse de Rebecca Schulz, ministre provinciale de l’Environnement, a déclaré queARE a demandé aux 20 plus grands exploitants d’élaborer des plans détaillés pour réduire le torchage sur leurs sites.

Nous examinons également les politiques de torchage de l’Alberta, établies pour la première fois en 2002, afin de déterminer si des mises à jour sont nécessaires.

Ryan Fournier, porte-parole, Alberta Environment

Pression mondiale

Dans le monde entier, les producteurs de pétrole et de gaz subissent une pression croissante pour réduire le torchage et l’évacuation des gaz.

Le Département américain de l’Énergie indique que ces deux pratiques représentent des défis importants pour les opérateurs et les régulateurs, qui doivent travailler ensemble pour réduire les émissions de pétrole et de gaz.

La Banque mondiale décrit la pratique du torchage comme déchets et pollution et a identifié la nécessité de réduire les volumes torchés à l’échelle mondiale comme une question urgente.

Au Canada, la mise à jour d’un projet de règlement sur le méthane stipule que tout torchage qui n’a pas lieu pour des raisons de sécurité doit être appuyé par une étude technique démontrant qu’il n’existe pas d’autres solutions. Les réglementations proposées visent à réduire les émissions de méthane provenant du pétrole et du gaz d’ici 2030, les portant à au moins 75 % des niveaux de 2012.

Amanda Bryant a déclaré que le Canada a besoin non seulement d’une politique forte, mais également d’une mise en œuvre rigoureuse, pour garantir que son secteur pétrolier et gazier reste à jour avec les efforts mondiaux visant à réduire le torchage.

 
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