Brigitte Fontaine est folle et ça fait 85 ans que ça dure ! (vidéos) – .

Brigitte Fontaine est folle et ça fait 85 ans que ça dure ! (vidéos) – .
Brigitte Fontaine est folle et ça fait 85 ans que ça dure ! (vidéos) – .

La comparaison est risquée et pourrait déplaire, mais Brigitte Fontaine, née le 24 juin 1939 à Morlaix dans le Finistère, est un peu «le Gainsbourg » de la chanson française.

Dans le meilleur sens du terme (gros fumeur aussi cependant), celle d’un artiste qui a osé dès le début, décloisonné, faisant fi des modes et des décorums, imposer un parcours unique, exigeant et iconoclaste.

1.Une jeune Bretonne qui veut devenir comédienne à Paris

Après une enfance en Bretagne où elle a démontré des talents d’actrice, Brigitte Fontaine part à Paris tenter sa chance. Elle joue notamment au Théâtre de la Huchette dans «Le chanteur chauve» d’Eugène Ionesco.

Depuis 1963, elle écrit ses propres chansons et se produit dans plusieurs salles parisiennes comme les cabarets de la Rive Gauche, puis le célèbre «Trois ânes» à Montmartre.

Et à partir de 1964, elle réalise la première partie de Barbara et Georges Brassens notamment à Bobino. En parallèle, avec d’autres débutants appelés Jacques Higelin et Rufuselle crée la pièce “Maman j’ai peur» qui connut un tel succès critique qu’il resta exposé à Paris pendant plus de deux saisons et eut droit à une tournée européenne.

Son premier album, “13 chansons décadentes et effrayantes” est sorti en 1966, mais elle considère que ce disque n’en est encore qu’un “brouillon« .

2.“Brigitte Fontaine est… folle !”, son premier “vrai disque”

Considéré donc comme son premier »VRAI“disque,”Brigitte Fontaine est… ? » (se terminant souvent par «Brigitte Fontaine est… folle ! », titre qui lui va si bien) apparaît sur le mythique label alternatif Charavacréé par le chanteur et découvreur de talents Pierre Barouh.

C’est un disque extraordinaire, totalement hors du commun, dont la musique est composée par Jean-Claude Vannier (futur arrangeur de «Mélodie Nelson“de Gainsbourg)”, Olivier Bloch-Lainé and Jacques Higelin.

Avec Brigitte, il interprète en duo une chanson époustouflante intitulée «Cet enfant que j’ai fait pour toi“, qui est aussi la chanson du film”Les encerclés» de Christian Gion (1967).

Les textes de Fontaine remettent en question les clichés sexistes en «L’Homme comme objet ” ou “Blanc comme neige « . Ils drainent un humour noir grinçant particulièrement présent dans les titres »Le beau cancer », «Dommage que tu sois mort » ou « Je ne suis pas à la hauteur ».

3.Son partenaire Areski Belkacem orientalise sa musique

En 1969, autre tournant, elle rencontre le musicien Areski Belkacem avec qui elle entamera une très longue collaboration privée et musicale (il est toujours son compagnon). Avec lui, Areski et Jacques Higelin imaginent un style de spectacle innovant, entre théâtre et chanson.

Cela donne un disque et un spectacle d’un genre unique intitulé «Comme à la radio», présenté au théâtre du Vieux-Colombier.

Il est enregistré avec le très créatif Art Ensemble de Chicago et marque une rupture avec la chanson traditionnelle française, construisant expérimentalement les premiers ponts vers ce que l’on appellera «Musique du monde« .

4.Des concerts qu’ils commencent « sans savoir ce qu’ils vont faire »

Brigitte Fontaine devient alors une figure forte de l’underground français. Dans une demi-douzaine d’albums, pour la plupart publiés chez Saravah, la chanteuse explore ses propres univers poétiques.

Renoncer aux rimes utilisant parfois le talk-overelle enregistre, avec très peu de moyens et souvent sur deux titres, des chansons qui abordent avec humour ou sérieux des thèmes aussi divers que l’aliénation («Comme à la radio », « Où vas-tu petit garçon ? “), pour déjouer (“Ragilia“), amour (“Je t’aimerai“) ou encore l’injustice sociale (“C’est normal“), inégalité des genres (“Patriarcat“)…

Sur la scène, le tandem Areski-Fontaine allie improvisation théâtrale et chansonsleurs performances scéniques étant plus proches d’un événement que d’un concert au sens littéral. De 1973 à 1979, ils se produisent seuls sur scène dans toute la francophonie, faire des spectacles dans les prisons et les hôpitaux psychiatriques. “Souvent, quand on montait sur scène, on n’avait pas la moindre idée de ce qu’on allait faire.», dit-elle avec jubilation.

5.Personne ne veut de son « Nougat »…sauf le Japon

Les années 80, c’est Brigitte Fontaine et Areski Belkacem toi une période de silence discographique. Elle se produit sur scène à Québec, joue sa pièce «Acte 2″ en grande tournée à travers la francophonie, interprète «Les bonnes» de Jean Genet à Paris, publie un roman («Deux étapes“)…

En 1985, elle enregistre l’album «Corazon français» (qui contient son fameux «Nougat“). Plus pas de maison de disques ne veut pas l’enlever.

Finalement, c’est grâce à un journaliste japonais vivant en France que l’album sort en 1988, d’abord au Japon, où Brigitte a des hordes de fans, ensuite en France.

6.Le duo Daho – Turboust la ramène au succès

Dans les années 1990, Brigitte Fontaine s’éloigne des arrangements « à la française » pour se rapprocher des univers musicaux de Björk et Massive Attacks’aventurer dans l’électro.

Une sorte de « comité de soutien » est alors constitué pour l’aider, notamment dans t le tandem Etienne Daho – Arnold Turboust, qui trouve incroyable qu’elle soit démentie par la communauté musicale française.

Cela donne 1995, l’album du grand retour, »Race humaine», qui connaît un énorme succès, un album qui propose des reprises modernisées de certains de ses classiques («Comme à la radio“) mais aussi de nouveaux titres percutants ou totalement fous comme “Conne” ou “La femme barbue« .

Ses services alors au Bataclan et au Café de la danse à Paris sont particulièrement cérémoniaux : ses spectacles s’ouvrent toujours par «La femme barbue», qu’elle interprète cachée sous un long voile.

Piégé par Raphaël Mezrahi, spécialiste des interviews farfelueselle a fait une apparition remarquée sur TF1. Elle commence à devenir un personnage médiatique et est invitée à des talk-shows de l’époque où son sens de la répartie inattendue fait fureur.

La télévision devient aussi fan de sa singularité physique et vestimentaire. A l’époque, elle a décidé en prime se raser la tête.

7.Et soudain tout le monde veut travailler avec elle

En 1997, elle publie un nouveau roman («Limonade bleue“) puis enregistrez”Les palais», mené par son titre phare »Ah comme la vie est belle !« .

Outre Areski et Higelin, elle collabore ensuite avec Alain Bashung. Ses chansons bénéficient d’une inspiration renouvelée, moins abstraite et néanmoins toujours poétique et écrite avec rigueur.

Ses albums suivants »Terre bleue “en 2001 et”Rue Saint Louis en l’Île” en 2004 (c’est là qu’elle vit), il a remporté l’or et l’a vue multiplier les collaborations prestigieuses (Noir Désir, Sonic Youth, Archie Shepp, M, Gotan Project, Zebda, etc.).

À la reprise, en duo avec Mde “Il y a des merdes» (une chanson des années 40) lui a permis d’acquérir une grande popularité. On le voit aussi souvent à la télé, avec Laurent Ruquier, Ardisson ou Marc-Olivier Fogiel, qui assure son image de « fou imprévisible » dans le grand public.

8.Elle a reçu le « Prix de l’humour noir dans le disque »

En 2005, sort son quinzième album, «Libido » et son ambiance très « baroque’n’roll ». En octobre 2009, son album «Interdiction« bénéficie des participations de Grace Jones et Philippe Katerine. Pour cet enregistrement, elle a reçu en 2010 le Prix du disque de l’humour noir.

En septembre 2013, Brigitte Fontaine faisait l’objet d’un documentaire «Reflections and Crudités” qui sort en salles en France.

Elle a également publié son album «J’ai l’honneur d’être », réalisé avec Areski et Jean-Claude Vannier, dont le premier extrait, «Cheval fou», fait l’objet d’un clip sophistiqué signé du dessinateur et réalisateur Enki Bilal.

9.Elle incarne la mère de Poelvoorde et Dupontel au cinéma

Même si elle a réalisé quelques films durant la première partie de sa carrière, Brigitte Fontaine n’est revenue à l’écran de façon notable qu’une seule fois dans “Le grand soir” (2012), à l’époque le cinquième long métrage du tandem Delépine et Kervern.

Dans ce film, deux demi-frères (joués par Benoît Poelvoorde et Albert Dupontel) dont le premier est devenu «le plus vieux dog punk d’Europe » et le second un vendeur en pleine dépression.

Brigitte Fontaine et Areski Belkacem jouent… leurs parents, propriétaires blasés d’un la chaîne « La Pataterie » dans une banlieue commerçante. Ils essaient de faire en sorte que leur progéniture devienne de véritables adultes.

La complicité de Brigitte Fontaine avec Delépine et Kervern, qui sont ses fans, lui a permis d’apparaître plus d’une fois dans l’émission satirique « Groland » sur Canal+

dix.Elle donne un concert d’adieu en avril 2022

Le 24 janvier 2020, Brigitte Fontaine fait son coming-out his nineteenth album “Terre nouvelle”, composé de 19 titres, réalisés en compagnie de Yann Péchin et Areski Belkacem.

Le 20 avril 2022, la chanteuse se produit un « concert d’adieu » lors du Printemps de Bourges, entouré de Philippe Katerine, Jarvis Cocker, Arthur H, Bertrand Belin, Anna Mouglalis et Béatrice Dalle notamment.

Le spectacle devait s’appeler «Soirée de clôture» mais elle a finalement opté pour “Putain de nuit» («putain de soirée “)” selon le directeur du festival.

Si l’artiste ne confirme pas qu’il s’agit de son dernier concert, elle se déclare « fragilisée » par une fracture des vertèbres dont elle a été victime il y a dix ans.

Son influence demeure néanmoins, la nouvelle coqueluche de la chanson française, Zaho de Sagazana également repris récemment »Ah, la vie est belle !

 
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