Le centre de Nantes face à la fermeture de plus en plus de commerces

Le centre de Nantes face à la fermeture de plus en plus de commerces
Le centre de Nantes face à la fermeture de plus en plus de commerces

Le nombre de commerces fermés a doublé en trois ans, au cœur de la ville. Pour les acteurs locaux, ce point de vigilance n’éclipse pas pour autant l’attractivité remarquable de la sixième ville de France.

Le Figaro Nantes

Derrière les grandes places et les belles rues de Nantes, des boutiques abandonnées et des étals désertés. Depuis plusieurs mois, touristes et habitants constatent une floraison d’entreprises en faillite au centre de la cité des ducs. Rien de dramatique. L’augmentation serait néanmoins suffisamment importante pour être remarquée. Deux ou trois magasins autour du château médiéval, deux ou trois autres dans les ruelles chics du passage Pommeraye, quelques-uns – encore – dans les ruelles qui bordent la place Royale. L’impression générale était fondée. En trois ans, le nombre de commerces inutilisés a doublé dans le centre-ville de Nantes.

Dans ce cas, le taux de vacance des commerces du centre-ville est passé de 3% en 2021 à 6% en 2024. Le niveau reste toutefois inférieur à la moyenne nationale de 9,7%. Mais cette résurgence suscite néanmoins une vigilance accrue des acteurs locaux. « Il y a clairement eu une accélération récente des fermetures, et cela commence à se manifester.confirme à Figaro Teddy Robert, président de Plein-Centre, l’association des commerçants et artisans du centre-ville de Nantes. Il faut aussi compter sur un effet de masse : lorsqu’il y a accumulation d’entreprises fermées au même endroit, il est toujours plus difficile d’y relancer rapidement une activité ». Le professionnel mentionne « la situation, au niveau national ». La crise – précipitée par l’inflation et la hausse des prix de l’énergie – a frappé plusieurs grandes marques comme le cordonnier André, l’habilleur Burton de Londres et les magasins de meubles Habitat – dont les succursales nantaises ont souffert de ces facteurs.

L’impact de l’insécurité « difficile à quantifier »

Un certain nombre d’entreprises indépendantes ont également été frappées par des difficultés à rembourser le prêt garanti par l’État (PGE), dont elles ont pu bénéficier pendant les années Covid. D’autres ont également dû mettre la clé sous la porte, faute d’acheteurs. Ce fut le cas, en 2022, de la chocolaterie Castelanne, quai Rhuys, après le départ à la retraite de son dirigeant. En 2023, les locaux de la confiserie abandonnés, transformés en squat pour migrants, ont été le théâtre d’un sordide incident d’actualité entre jeunes Somaliens. Plus discrète ces derniers temps à Nantes, l’ombre du crime organisé plane également sur le braquage, la semaine dernière, de la bijouterie Maty, rue Crébillon, l’une des rues commerçantes les plus attractives de Nantes.

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L’insécurité à Nantes a-t-elle joué un rôle dans la fermeture de certains commerces ? Pas directement, suggère Teddy Robert. “Mais malgré communication rassurante des autorités sur la criminalité en centre-ville le secteur continue de jouir d’une réputation qui nous tire vers le bas et qui dissuade les porteurs de projets d’envergure », dit-il, évoquant notamment le cas des dégâts occasionnés lors des manifestations. Élu du quartier centre-ville et délégué aux entreprises, Gildas Salaün comprend les inquiétudes des professionnels sur ce sujet sensible. Le lien entre attractivité commerciale et désordre urbain serait cependant « difficile à quantifier » il croit. « Nous travaillons en étroite collaboration avec la préfecture sur ces sujets, et faisons tout le nécessaire pour sécuriser les parcours lors de chaque épreuve »ajoute le conseiller municipal.

Pourtant, élus comme commerçants tiennent à souligner la vitalité remarquable et l’attractivité insolente du centre de Nantes, malgré la multiplication des fermetures. La fréquentation de la Cité des Ducs a bondi de 6 % en 2023. « Les visiteurs ne sont pas toujours des consommateurs, mais cela reste un signal encourageant. » se réjouit Teddy Robert, citant plusieurs exemples de rachats commerciaux. Comme le résume Gildas Salaün : «Il faut savoir garder la raison, tout en restant prudent et attentif à cette situation ».

 
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