« Il va falloir jongler », comment les maires s’adaptent aux élections

« Il va falloir jongler », comment les maires s’adaptent aux élections
« Il va falloir jongler », comment les maires s’adaptent aux élections

UN Tocane-Saint-Apre, en Dordogne, le rendez-vous est fixé au dimanche 7 juillet. La date est affichée partout et marquée depuis près d’un an dans les agendas de tous les habitants : ce sera le dernier jour de la felibrée. Cette fête de la culture occitane change de lieu chaque année et mobilise de nombreux bénévoles.

Alors, lorsqu’un adjoint au maire a demandé dans une boucle WhatsApp dédiée, dimanche 9 juin après l’allocution présidentielle, comment tenir les bureaux de vote en même temps pour le second tour des élections législatives, Pierre Janaillac a cru à une plaisanterie. Le maire, qui avait apporté les résultats des élections européennes à Brantôme avant de rejoindre l’équipe de football célébrant sa victoire au club-house, avait raté l’information. Lorsqu’il a compris que c’était grave, il s’est exclamé : « Ce n’est pas possible ! », joue-t-il encore en mettant sa tête entre ses mains.

« Gros sur la pomme de terre »

Le lendemain, il a fallu s’organiser. Changez d’abord l’emplacement des bureaux de vote, puisque la salle des fêtes qui les accueille habituellement sera dans le périmètre de sécurité du parti. Le collège, dont une salle d’étude est disponible, s’est rapidement imposé.

Appelez ensuite les troupes : il faut des élus ou des citoyens pour assurer les bureaux de 8h à 18h (voir encadré). Une pilule difficile à avaler pour ceux qui organisent la felibrée depuis des mois. “Mon premier adjoint traverse une période difficile”, affirme le maire, qui aura plusieurs nominations officielles à honorer dimanche dans le cadre de la fête et sera contraint de déserter les bureaux de vote.

« La plupart des élus profiteront de la felibrée samedi », espère-t-il, même s’il faut mettre en place une rotation pour que tout le monde participe à la fête dimanche. « Ces élections nous rendent la vie un peu ennuyeuse, il va falloir jongler », résume Pierre Janaillac.

« Il faut s’adapter »

À Château-l’Évêque, « la fête municipale aura lieu le week-end du premier tour », explique le maire Alain Marty. Avec le concours de pétanque, la kermesse de l’école, les manèges… « Il va y avoir du monde » dimanche autour de la salle des fêtes, où seront installés les bureaux de vote. Ils ont dû être transférés dans des chambres au sous-sol, d’autant plus qu’un mariage y était prévu le week-end suivant.

“Mais il faut quand même s’adapter, même si on n’est pas d’accord”, estime le maire, qui prend cette nouvelle contrainte avec philosophie : “J’espère que ça attirera plus de monde à la fête.”

Alain Castang, maire de Rouffignac-de-Sigoulès et président de l’Association des maires ruraux de Dordogne, fait face à une autre difficulté : « Ce qui nous a posé beaucoup de problèmes, ce sont les scrutateurs. Certains sont en vacances, ont des réservations… »

Il est surtout inquiet puisqu’il avait prévu de partir en week-end. « J’avais des réserves, j’ai perdu 500 euros. » Sans compter le coût pour la commune, le temps de travail supplémentaire des secrétaires pour gérer l’afflux des inscriptions et des procurations. « J’ai demandé une aide de l’État. 2 000 à 3 000 euros par commune rurale serait le minimum. » De quoi faire descendre la pilule ?

690 bureaux de vote

Le département compte 690 bureaux de vote. Avec un président et deux évaluateurs présents en permanence, au moins 2 070 personnes seront mobilisées pour animer les bureaux de vote lors des élections législatives, le plus souvent des élus.

 
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