Le quotidien régional Ouest-France est devenu ce mardi le premier titre en France à cesser de paraître sur le réseau social X, propriété du milliardaire américain Elon Musk, à l’instar de plusieurs autres médias européens. Depuis son rachat en 2022 par Elon Musk, X (anciennement Twitter) est accusé par de nombreux médias et utilisateurs de diffuser de fausses informations et de ne pas allouer suffisamment de ressources pour modérer les échanges sur la plateforme.
Fervent soutien de Donald Trump, l’homme le plus riche du monde a été nommé à la tête d’un ministère de «efficacité du gouvernement« par le nouveau président élu des États-Unis et défend une vision radicale de la liberté d’expression, rejetant toute forme de censure. »Aujourd’hui, X tourne le dos aux médias et n’offre pas les conditions nécessaires à l’exercice apaisé du journalisme.», accuse Ouest-France, dans un communiqué.
Le quotidien, dont le tirage dépasse les 595 000 exemplaires par jour, «arrêter de diffuser“son contenu sur X, un”décision finale” et “assez unanime en interne», a annoncé à l’AFP François-Xavier Lefranc, président du conseil d’administration de Ouest-France. “Nous ne sommes pas contre les réseaux sociaux (…) nous demandons simplement l’application de la loi X», souligne-t-il. “A moins qu’il ne devienne un espace réglementé et respectueux des personnes« , Ouest France »je ne reviendrai pas“suron ne fait pas ça pour changer d’avis en deux semaines« . “On ne peut plus accepter qu’un espace conversationnel comme celui-ci démolit à ce point les gens, que les gens soient insultés, harcelés, menacés de mort (…) par des récits anonymes dont l’anonymat ne peut être levé. .“
Pour Ouest-France, il n’est plus «ni sage ni opportun d’être actif, tant que des garanties sérieuses ne sont pas prises face à la désinformation, au harcèlement et à la violence» sur ce réseau, assure le quotidien dans un communiqué. Sur X, le compte Ouest-France a publié un «dernier tweet, pour l’instant« .
Des règles du jeu « biaisées »
Avec cette annonce, Ouest-France devient le premier journal français à quitter X, quelques jours après le quotidien britannique The Guardian, le journal espagnol La Vanguardia et le suédois Dagens Nyheter. Le fait que de grands journaux quittent le réseau social X, accusé de diffuser de la désinformation, est «le symptôme de l’échec des démocraties à réguler les plateformes“Internet”, a déclaré à l’AFP Vincent Berthier, chef du département technologie de Reporters sans frontières (RSF), le 15 novembre.
La veille, cette ONG française de défense de la presse avait annoncé avoir porté plainte contre le réseau, notamment pour diffamation et diffusion de fausses nouvelles. L’Ouest de la France, c’est aussi «en procès» contre le réseau d’Elon Musk, a rappelé mardi François-Xavier Lefranc. Depuis fin octobre 2023, le quotidien régional avait considérablement ralenti le rythme de ses publications sur la régulation » sur le réseau.
“En un an, force est de constater que rien ne s’est amélioré” et “les règles du jeu sont désormais biaisées», juge Ouest-France dans son communiqué. Des utilisateurs actifs de centaines de « robots » pro-russes ont diffusé sur X de fausses informations sur la candidate démocrate Kamala Harris.